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Une île, époque indéfinie, un ailleurs. Le corps de Kaspar Hauser séchoue sur la plage. Qui est-il ?
Une île rocailleuse baignée de soleil, époque indéfinie, un ailleurs. Un corps s’échoue sur la plage. C'est celui de Kaspar Hauser, qui semble avoir perdu l'esprit. Son apparition trouble la routine insulaire. Qui est Kaspar Hauser ? Un souverain, un idiot, un imposteur ? Grand Prix spécial du jury et Prix de la Critique Internationale - F.I.P.R.E.S.C.I. au Festival de Cannes 1975. Herzog retrouvera son interprète deux ans plus tard pour "La Ballade de Bruno".
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" (...) Qui était Kaspar Hauser ? Des milliers d’ouvrages ont été consacrés à sa mysté
" (...) Qui était Kaspar Hauser ? Des milliers d’ouvrages ont été consacrés à sa mystérieuse personnalité. On a fait de lui (c’est la solution la plus classique) un prince de Bade, mais également un fils de Napoléon, un imposteur, un fou et même un extraterrestre. Après un siècle d'hypothèses plus ou moins farfelues, l’énigme reste entière.
A cette énigme Werner Herzog (l’auteur de l’admirable Aguirre) n’attache d'ailleurs aucune importance. Peu lui importent les antécédents, l’état civil véritable de Kaspar. Ce qui l’intéresse dans l’inconnu de Nuremberg, c’est justement qu’il ne soit rien en dehors de lui-même. C’est l'innocence absolue de cet homme, né en quelque sorte à l’âge adulte, vierge de tout apprentissage et de toute culture, plus démuni encore que L’Enfant sauvage de Truffaut, parce que pratiquement sans instincts, et découvrant d’un coup ce qu’est le monde et ce que sont les hommes (...).
La clé de ce film n’est pas l'étrangeté de Kaspar. C’est au contraire cette humanité profonde — cette angoisse qu’il éprouve et qui ressemble à la nôtre. Kaspar est ce que nous serions si on nous avait volé notre enfance, si nous n'avions pas appris progressivement à vivre avec autrui. Mais il est également ce que nous sommes parfois nous-mêmes , dans nos moments de solitude et de panique, quand nous ne savons plus comment nous adapter au monde et comment communiquer avec les autres.
Aucun acteur professionnel n'aurait pu faire sien le cauchemar de Kaspar comme ce Bruno S... qu’Herzog a découvert, un jour, par hasard, à la télévision. Bruno S... (il tient à conserver l’anonymat) est un homme d’une quarantaine d’années qui n’a guère vécu que dans des maisons de redressement, des asiles et des prisons. " Je n'ai jamais vu un être humain aussi détruit par la société ", dit de lui Werner Herzog. En s’identifiant à Kaspar, en assumant d’instinct la fragilité, la méfiance, le désespoir du personnage, Bruno apporte au rôle une extraordinaire dimension humaine. A son physique étrange, à son regard halluciné (parfois si douloureux), s’ajoute sa façon de parler l'allemand comme une langue étrangère, en cherchant ses mots et en les martelant (la vérité est que Bruno ne s’exprime qu’en dialecte berlinois et que l’allemand est réellement pour lui une langue apprise). Ce qu’exprime, ce que fait ressentir ce comédien improvisé est prodigieux.
Dans sa rigueur exemplaire, ce film mystérieux dont le titre original est "Chacun pour soi et Dieu contre tous reste" ouvert aux interprétations les plus diverses. On peut y voir un apologue métaphysique (Kaspar symbolisant la créature abandonnée de Dieu) aussi bien que le procès d’une certaine forme de civilisation et de culture. Plus abstrait et moins spectaculaire qu’Aguirre, mais d’une égale beauté plastique, traversé de visions et de songes (l’irréalisme du prologue annonce les paysages imaginaires dont se berce Kaspar), ponctué par l’aria de Tamino dans la Flûte enchantée, par l'Adagio d’Albinoni et par un Requiem d’Orlando di Lasso, ce poème sur l’éveil d’une conscience nous apparaît aussi comme un appel à la fraternité. Car il y a toujours des Kaspar Hauser parmi nous. Des êtres " différents " dont nous ne savons pas reconnaître la dignité et la sagesse tant nous sommes occupés — comme le greffier du film — à répertorier ce qui nous sépare d’eux. Oui, des Kaspar Hauser qu’un peu d’amour aurait sauvés. "
" (...) On aura compris que le film de Werner Herzog est un de ceux, fondamentaux, qu’il est impossible de comparer à la
" (...) On aura compris que le film de Werner Herzog est un de ceux, fondamentaux, qu’il est impossible de comparer à la production courante : il se situe ailleurs. Il épouse, en sa forme, l’univers de Kaspar Hauser. Il montre, et n’explique pas. Aussi est-il plus près du poème que du discours. Les images, d’une beauté souvent déchirante, s’imposent en nous avec la force de l’évidence. En de brefs moments, elles présentent même directement le point de vue de Kaspar Hauser : ses rêves, sur le Caucase ou le Sahara, sont racontés d’une écriture tremblée, à la pointe de l’indicible, et c’est presque miraculeux.
Kaspar Hauser, c’est Bruno S. Un homme d’une quarantaine d'années, qui a passé la majeure partie de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques ou des centres de redressement. Un homme qui n’est que souffrance, et qui dit là tout ce qu'on n’a jamais voulu lui laisser dire. Un homme qui joue sa vie, par le truchement de celle d’un autre. Son " interprétation " est au-delà de toute description. De toute appréciation. On ne peut qu’emprunter les mots qu’il fait dire à Kaspar Hauser : " Ça me sent fort dans la poitrine ". Ce film est un choc. "
" Vivre avec son temps est à la fois une nécessité et une malédiction. C’est sur ce thème que
" Vivre avec son temps est à la fois une nécessité et une malédiction. C’est sur ce thème que se développe l’œuvre de Wemer Herzog, cinéaste allemand de 33 ans, révélé par le splendide Aguirre. Cette nécessité et cette malédiction imprègnent tout spécialement Kaspar Hauser, récit d’une énigme historique qui ne fut jamais résolue.
Mille fois racontée au cours des ans (on dit qu’il y a 10 000 études sur Kaspar Hauser !), cette histoire étrange devient fantastique avec Werner Herzog qui en fait l’écho de tout ce qu’il y a de mystérieux et d’inquiétant dans notre vie à nous. Nous ressentons tous, à un moment ou à un autre, le sentiment d’être étrangers au monde et à nous-mêmes. En grandissant, nous avons l’impression de nous réveiller d’un cauchemar : l’adolescence n’est-elle pas une aventure plus extraordinaire que les romans d’Edgar Poe ?"
Si vous entendez comparer ce film à un autre, dites-vous bien que c’est une erreur. « L’énigme de Kaspar Ha
Si vous entendez comparer ce film à un autre, dites-vous bien que c’est une erreur. « L’énigme de Kaspar Hauser » est une oeuvre unique par son inspiration, par sa réalisation, par son interprétation.Déjà dans « Aguirre, la colère de Dieu », Werner Herzog avait renouvelé complètement le genre du film dit d’aventures. Ici, il conte une histoire hors série avec des moyens qui lui sont propres et en utilisant la personnalité d’un interprète si proche du personnage, que sans lui, on peut penser que le film n’aurait jamais été tourné. Il s’agit donc de la rencontre d’un cinéaste, d’un sujet qui s'est imposé à lui et d'un Individu destiné au rôle.Kaspar Hauser a existé.
En Allemagne, une littérature énorme lui est consacrée. Ce garçon attardé, ne sachant pas ire, pouvant à peine parler, incapable de se mouvoir normalement, a été découvert un matin, immobile, au milieu de la grand-place de Nuremberg, le dimanche de la Pentecôte de l’année 1823. Il était d’une saleté repoussante, et fut enfermé dans la tour du château de Nuremberg. Interrogé longuement, il fit comprendre avec peine que jusque-là, il avait vécu enchaîné, dans un sombre cachot, sans aucun contact avec l'extérieur, sans savoir qu’autour de sa prison, il y avait un monde, une vie, de la lumière, de la joie. Qui l’avait libéré ? Il prétendait que c’était un homme brutal, et c’est tout ce qu’il pouvait dire. Un homme qui sans doute avait voulu se débarrasser de cet infirme mental, dont on ne pouvait rien tirer.
Pour ne pas que son entretien grève le budget de la ville, on l’avait exposé dans une baraque foraine. Puis, il avait été recueilli par un généreux bienfaiteur, le professeur Daumer. au contact de qui il s’était métamorphosé. Il était devenu une manière de vedette, mais sans qu’on ait bien compris pourquoi, il fut victime de plusieurs attentats dont le dernier fut mortel.
Au sujet de sa véritable identité, on a avancé encore plus d’hypotheses que pour notre Masque de Fer. Mais on s’interroge toujours et cela n’a plus de rapport avec le film qui ne s'intéresse pas au phénomène historique, mais au cas particulier de cet homme à l’état brut, que n’a contaminé aucune civilisation. Il est victime parce qu’il n’est pas comme les autres. Nous vivons dans une société qui n’aime pas les originaux, qui détruit ceux qui nejouent pas le jeu, une société qui broie ou qui rejette.En outre, et peut-être surtout, le décalage entre la réalité historique et la fiction résulte du choix de l’interprète qui est beaucoup plus âgé que le personnage réel.
Kaspar était un adolescent. Bruno S. qui le joue, a plus do 40 ans.
Mais Bruno a eu une destinée comparable à celle de Kaspar. Il tut interné à trois ans dans un établissement pour malades mentaux et là, complement abandonné. Jusqu’en 1938, sa vie n’est qu’une longue succession d’evasions et de réinternements. Travaillant aujourd'hui dans une usine de Berlin, son cas avait intéressé un réalisateur de télévision qui lui avait fait jouer un film semi-autobiographique « Bruno le noir ». Herzog l’avait vu et c’est cela qui avait déclenché le démarrage de « L’Enigme de Kaspar Hauser ».
Pour bien marquer ses distances avec la reconstitution historique, Werner Herzog a mis au début du film une séquence onirique qui n’a aucune justification, aucune signification. Peut-être est-ce une manière de faire comprendre que le film a sa propre vérité, qui n’a rien à voir avec la pâle réalité.
Le vrai cinéma impose au spectateur une manière de suivre un récit à travers la sensibilité du réalisateur. Quel que soit le sujet abordé par Herzog, on sait que l’on retrouvera son univers, parce que c’est un cinéaste qui a son génie propre.
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