Otar Iosseliani : " Sans optimisme, on ne fait rien"
VIDEO | 2016, 19' | Venu de Géorgie après s'être heurté à la censure soviétique, Otar Iosseliani n'est pas homme à1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Chez Niko, on sait faire le vin. Cadre dans une usine vinicole de Tbilissi, il se révolte quand pour respecter le plan quinquennal on embouteille une piquette.
Niko vient d'une campagne où l'on cultive la vigne et sait produire le vin. Employé à Tbilissi comme cadre d'une usine vinicole, c'est avec les ouvriers qu'il s'entend le mieux, décelant chez les élites un profond mépris pour le prolétariat. La coupe est pleine lorsque, pour respecter le plan quinquennal, les cols blancs imposent la mise en bouteille d'une infâme piquette. On ne triche pas avec le vin !
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
« Otar Iosseliani a choisi l’humour. Et un néo-réalisme qui mêle la gentillesse italienne à la malic
« Otar Iosseliani a choisi l’humour. Et un néo-réalisme qui mêle la gentillesse italienne à la malice tchèque (...) Savoureux film doux-amer, qui réussit à amuser de la première image à la dernière. C’est le détail qui vaut ; les fléchettes lancées contre les camarades russes (le jeu entre la langue géorgienne et la langue russe a son importance) ; les menues allusions gentiment vachardes à la nouvelle petite-bourgeoisie des supérieurs hiérarchiques et à son conformisme ; en même temps que le leitmotiv de l’église géorgienne encadre le film sans aucune raison autre que celle de revendiquer symboliquement à l’égard de Moscou une individualité ethnique et morale."
" Imaginez qu’on tourne en France un film breton. C’est à peu près ce qu'a fait Iosseliani en U.R.S.S. L
" Imaginez qu’on tourne en France un film breton. C’est à peu près ce qu'a fait Iosseliani en U.R.S.S. La Chute des feuilles est un film géorgien. On y parle géorgien et non pas russe. J'ai quelques raisons de croire aussi qu'on y pense géorgien et non pas soviétique. On s’y moque gentiment de ce que nous appellerions « le système ». Et le « système » vu de Géorgie, c'est à peu près comme notre Veme Plan vu de Brest ou de Carpentras. Une radio qui débite des phrases — en russe — tandis que ia réalité est tout autre.
Iosseliani a choisi de nous montrer cette réalité. Comment vivent vraiment les gens. Comment iis se lèvent le matin dans une petite ville de Géorgie. Comment ils prennent le petit déjeuner en famille, comment ils travaillent, mollement. Comment ils s'ennuient, comment ils se baladent dans les rues le dimanche. Comment ils aiment. Comment à vingt ans les filles font marcher les garçons. Comment au même âge les garçons sont « paumés ». Comment les jeunes font parfois du zèle. Un peu. Pas longtemps.
La Chute des feuilles n’est pas seulement un extraordinaire document. C'est un petit chef-d’ceuvre d'inso-lence, de lyrisme et de jeunesse. C’est un film tout en finesse, qui se joue des idées toutes faites et des spectateurs inattentifs. Ça commence comme un documentaire sur les vendanges. La caméra prend son temps, épouse les moindres gestes avec un respect qui nous égare tout de suite sur une fausse piste. C'est trop poli pour être honnête. L’humour jaillira chaque instant de ce « trop ». Rien de plus propice au tire-au-flanc qu’une coopérative où le travail est trop bien réglé. Pendant que la radio russe raconte toujours les mêmes histoires de vaches qui font beaucoup de lait et d’amélioration de la productivité, nous voyons, à la base, comment les vieux ouvriers de la coopérative vinicole et ia coulent douce — c’est ie cas de le dire — et passent des pots de vin à leurs amis, le plus innocemment du monde.
La héros de La Chute des feuiiles est un garçon qui a l’air un peu nigaud et qui s’appelle Niko. ii débarque sur son trente et un, frais émoulu de l'institut vinicole, sûr de ses compétences de jeune cadre. On lui apprendra que la production passe avant la qualité... et il découvrira comment on fabrique une infâme piquette à i’usage des touristes russes tandis que les géorgiens gardent le bon vin pour eux.
La Chute des feuilles est aussi une « éducation sentimentale ». Niko paiera d'un oeil au beurre noir son attirance trop avouée pour une jeune personne qui aime affoler tout les mâles du pays.
Cette chronique moderne des moeurs provinciales sonne étonnamment juste. Il y a une gaieté, une santé, une inteiligence éblouissantes dans ce tableau qui fait songer à tous les cinéastes du bonheur de vivre : caux qui ont su peindre des « déjeuners sur l'herbe », des repas de famille, des tire-au-flanc, ou des parties de cartes... Les Pagnol, les Renoir, les Rozier, les Olmi. Bref, Iosselianil est de ces cinéastes qui — méridionaux, géorgiens ou bourguignons — savent ce que c’est qu'un bon vin. C'est un cinéaste qui a du goût."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PROMO : 3 MOIS POUR 1€ AVEC LE CODE BEAUXJOURS24*
* puis 6,99€ par mois, annulable à tout moment
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE