Otar Iosseliani : " Sans optimisme, on ne fait rien"
VIDEO | 2016, 19' | Venu de Géorgie après s'être heurté à la censure soviétique, Otar Iosseliani n'est pas homme à1
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Les hommes pensent qu'ailleurs ce sera forcément mieux alors que le bonheur... est sous leurs yeux ! Une fable cocasse, avare de paroles et ivre de vie.
Jamais contents... Les hommes pensent qu'ailleurs ce sera forcément mieux. Et, depuis toujours, les sages répètent que le bonheur est sous leurs yeux. Comme l'illustre cette fable saugrenue et cocasse, avare de paroles, pleine d'animaux et d'ivresse de vivre.
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"Adieu, plancher des vaches !, c'est une Règle du jeu bis, un ballet social où l’habit lait le moine, un enche
"Adieu, plancher des vaches !, c'est une Règle du jeu bis, un ballet social où l’habit lait le moine, un enchevêtrement de destins sur le mode le plus cocasse et le plus humain, Iosseliani nous installe dans son univers en deux coups de cuillère à pot (ou de baguette magique). (...)
J’allais oublier de vous dire que notre gentleman-farmer picoleur est interprété par l’auteur himself, ce qui ne fait qu’ajouter au piquant de la chose. Familier et énigmatique, utopiste et loufoque, le charme si spécifique du cinéma selon Iosseliani tient à son effet de miroir (légèrement déformant). (...)
On lui tire notre chapeau, à ce magicien, et on trinque à sa santé !"
" Ce qui est superbe dans ce film, c'est qu'il retrouve ce qui est devrait être ! l'essence même d
" Ce qui est superbe dans ce film, c'est qu'il retrouve ce qui est devrait être ! l'essence même du cinéma : l'image. Il n'y a pratiquement pas de dialogues dans Adieu, plancher des vaches, sinon quelques borborygmes, des bouts de phrases éternellement répétés qu'on dirait extraits d'un vieux 78-tours rayé.
C'est la caméra qui remplace les mots, ce sont ses mouvements qui dessinent l'intrigue et entourent des personnages qui semblent constamment glisser les uns autour des autres en une sorte de ballet à la fois minutieux et constamment inattendu. On est si surpris de voir l'image redevenir, soudain, l'âme d'un film, qu'on en demeure d'abord déconcerté. Et puis, très vite, le charme agit.
Il faut dire que, depuis ses lointains premiers films géorgiens (Il était une fois un merle chanteur), Iosseliani n'avait jamais été si aérien ni si drôle à la fois. Avec des personnages qui ressemblent aux esquisses d'un dessinateur caustique : ces Russes, trafiquants d'icônes ; l'enfant violoniste d'un vétérinaire, qui signale aux voyous de sa fenêtre grillagée les mauvais coups à faire ; l'honorable commerçant, qui ourdit le meurtre de sa femme ; le Noir maladroit, qui se venge des affronts subis en faisant renvoyer Nicolas, qui a une fois de trop mal lavé une assiette...
Comme le dialogue est réduit au minimum, ce sont les gestes qui importent. Comme chez Jacques Tati. Les sons, aussi. Un air d'accordéon. Ou une chanson. Une de ces chansons à boire qu'entonnent Isidore le clochard et le père de Nicolas (que Iosseliani interprète lui-même), réunis par le même goût du temps qui, brusquement, s'étire.
Dans la chambre isolée du château devenu tranquille, tandis que des trains électriques tournent inlassablement en rond, deux petits vieux chantonnent. Les bouteilles de vin se renouvellent comme par miracle sous le regard affectueux de deux chiens lovés dans un fauteuil. Le bonheur, peut-être.
On a parfois reproché à Iosseliani (au moment d'Et la lumière fut ou de La Chasse aux papillons) une nostalgie passéiste et une crainte frileuse du progrès. Adieu, plancher des vaches permet de préciser sa vision amusée et vaguement désenchantée. En gros, il serait plutôt de l'avis de Brassens : « Le temps ne fait rien à l'affaire. Quand on est con, on est con. » Ou plutôt, on le devient. Après un bref séjour en prison (on admirera, au passage, la concision et l'humour avec lesquels Iosseliani filme la fuite des jours), Nicolas ne se déguisera plus en jeune bohème. Mais en bourgeois comme maman. Avant, probablement, de devenir alcoolique comme papa. Il restera, en tout cas, collé au plancher des vaches.
Seulement et c'est la joyeuse morale de ce film qui ne veut surtout en prôner aucune , c'est que ce plancher des vaches, on peut le quitter n'importe quand. Même tard, même si l'on vous dit que c'est bien tard, même si l'on se dit que c'est trop tard. Il s'agit seulement de faire le mur, en emportant son passé dans un sac, comme un voleur. Comme un vrai « favori de la lune ». On se retrouve alors sur les cimes d'une montagne. Ou à bord d'un minuscule voilier, dans une crique ensoleillée qui renvoie les échos d'une chanson et on le devine même si on ne les entend pas le bouchon d'une bouteille qui saute et deux verres qui s'entrechoquent.
C'est une invitation au voyage que lance cette fable douce, ironique et alcoolisée. Et sa grâce amusée donnerait envie d'imiter Otar et son clochard. Partir. S'envoler..."
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