Fernando Solanas : "Le jour où j'ai découvert le cinéma..."
VIDEO | 2015, 12' | Alors que son oeuvre arrive sur UniversCiné, retour sur le parcours de l'un des plus célèbres1
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Après l'effondrement économique de 2001, le peuple argentin relève la tête, malgré la faim et la misère et doit reconstruire.
Le cinéaste-documentariste-homme politique argentin Fernando Solanas avait signé " Mémoire d'un saccage". Ce long métrage documentaire était une ravageuse analyse de la politique économique de son pays au tournant des années 1980 et 90, à l'époque où le charismatique et démagogue Carlos Menem s'empara du pouvoir et créa de toutes pièces un "miracle argentin", fondé, en réalité, sur des avantages financiers délirants accordés aux banques internationales. Une fois la bulle du "miracle" percée, il ne resta qu'un pays exsangue, handicapé à vie par une dette nationale effarante, provenant principalement des intérêts accordés par le gouvernement Menem aux financiers étrangers. Finalement, de guerre lasse et confrontée à un nouveau président, La Rua, aussi corrompu que les autres, le peuple se souleva et obtint la tête de son leader. C'est à ce point précis que Fernando Solanas entame "La Dignité du peuple", dans lequel il va utiliser les mêmes procédés pour conter les nouvelles manoeuvres de la classe dirigeante argentine.
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" Fernando Solanas est ce qu’on appelle dans le langage commun un “cinéaste engagé, soit quelqu’un qui
" Fernando Solanas est ce qu’on appelle dans le langage commun un “cinéaste engagé, soit quelqu’un qui met la forme (ses plans, cette manière de caler d’écrasants intertitres entre les images, son découpage) au service du fond : un discours social et des revendications politiques. Cela donne à l’écran une certaine imagerie militante, faite de gros plans mécaniques sur les visages et de scènes un peu convenues de manifestations. Mais cela produit aussi le meilleur : une attention hors norme pour les plus délaissés et les plus oubliés des habitants de l’Argentine contemporaine, une exceptionnelle capacité d’écoute à l’égard des personnages croisés sur sa route, la volonté de transformer son cinéma en chambre d’écho des récits de vies enregistrés des mois durant.
Dans La Dignité du peuple – dont le titre sonne plus juste en version originale, La Dignidad de los nadies, la dignité des “petits riensî dirait l’écrivaine indienne Arundhati Roy –, on découvre des villages dont les habitants sont si pauvres qu’ils ne jettent rien, où des cantines collectives nourrissent des dizaines de personnes avec un peu de polenta, de riz et d’oignons ; et les ventes de médicaments au marché noir pour pallier l’impécuniosité des hôpitaux incapables d’acheter les produits nécessaires au traitement de leurs patients.
Le clou du film, c’est sa partie consacrée à l’incroyable mouvement d’agricultrices qui perturbent les ventes aux enchères des fermes hypothéquées : avec leurs fichus et leurs voix aigrelettes, elles ont inventé un style de désobéissance civile impressionnant d’humour et de ténacité."
"Il y a deux ans, avec Mémoires d'un saccage, Fernando Solanas signait la plus vitriolée des leçons d'&ea
"Il y a deux ans, avec Mémoires d'un saccage, Fernando Solanas signait la plus vitriolée des leçons d'économie : la mise à nu du pseudo «miracle» néolibéral argentin imputé aux présidents Carlos Menem et à Fernando De la Rúa avec la bénédiction du Fonds monétaire international. Comment, en une douzaine d'années, avec en arrière-plan la trahison des élites et le carnaval politico-médiatique, l'une des nations les plus riches d'Amérique latine avait vu ses complexes industriels et énergétiques passer sous contrôle étranger, sa dette extérieure tripler et son système de santé et d'éducation couler par le fond tandis que le cinquième de sa population sombrait dans le chômage, moyennant 35 000 morts de malnutrition par an...
Entamé dans le feu des manifestations de décembre 2001 qui précipitèrent la chute du gouvernement De la Rúa, le film brassait prises de vues directes, archives d'actualité, commentaires off et orchestration lyrique avec une formidable maestria. Dans la Dignité du peuple, Solanas reprend, en les développant, quelques-uns des témoignages alors recueillis pour peindre une autre fresque, qui est à la fois le pendant et le contrechamp du Saccage : un hommage aux expériences de résistance populaire spontanément dressée contre le «génocide social» infligé au pays. Victoires solidaires.
Le titre espagnol chante la dignité «de los nadies» : les anonymes, les gens de rien. Les pauvres, qui l'ont toujours été ou qui le sont devenus, dans une Argentine périurbaine où la misère s'étale à l'horizontale, dans de basses bicoques essaimées au long de routes boueuses. De ces décors désolés ont surgi les mobilisations de piqueteros, ces chômeurs de longue durée organisés pour barrer les routes et gagner le centre-ville. Caméra vidéo en main, Solanas accompagne un maître d'école qui a impulsé un réfectoire communautaire. Visite une usine reprise par ses salariés. Suit la lutte des femmes d'agriculteurs pour empêcher la saisie de leurs exploitations. Relate le combat quotidien des personnels des hôpitaux débordés... Autant de victoires solidaires, menées dans un environnement épouvantable.
Le cinéaste confère une dynamique vibrante à ces «petites histoires», dont l'assemblage choral transcende la simple juxtaposition documentaire. Cette apocalypse d'un pays féru des droits de l'homme parle forcément de près, aujourd'hui, aux inquiétudes de tout public occidental «moyen»."
"Un documentaire saisissant sur la solidarité des petites gens."
"Solanas fait de ces personnages l'hagiographie sincère et éloquente."
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