Paris, mai 1962. Alors que la guerre d'Algérie vient de s'achever, Chris Marker et son équipe investissent la capitale et vont à la rencontre de ses habitants.
Paris, mai 1962. La guerre d'Algérie vient de s'achever avec les accords d'Evian. En ce premier mois de paix depuis sept ans, que font, à quoi pensent les Parisiens ? Chacun témoigne à sa manière de ses angoisses, ses bonheurs, ses espoirs. Peu à peu, se dessine un portrait pris sur le vif de la France à l'aube des années 60.
"Avec son titre à fredonner, le Joli Mai peut être vu comme une fable. Celle de l’araignée et de l’équilibriste. La première est une vraie araignée qui batifole sur le costume de l’inventeur d’une voiture à conduire sans toucher le volant. Le second est un soldat en uniforme qui, à l’arrière-plan de l’entretien avec l’inventeur, se lance sur une balustrade. Tout ça dans le même plan, le même cadre. Telle est la morale de la fable : regarder les choses en face, c’est aussi les regarder de côté. (...) Cette vision en biais est l’un des charmes fous du documentaire réalisé en 1962 par Chris Marker et Pierre Lhomme, dont la sortie en copie restaurée est un bonheur à partager d’urgence. Dans une note d’intention rédigée en 1961, Marker écrivait : «Que repêchera-t-on de nos années à nous ? Peut-être tout autre chose que ce que nous y voyons de plus voyant.» De fait, avec le temps, le Joli Mai est devenu ce qu’il n’était pas : une formidable archive qui documente les bouleversements qui redessinèrent la capitale - chantiers d’aménagement, nouveaux logements, naissance du quartier de la Défense avec son Cnit, mais sans ses tours. Le Joli Mai jette aussi plus qu’un œil sur la persistance de zones de misère inouïes : des taudis en plein centre ; les bidonvilles (dont celui de Nanterre) qui cernaient la ville. Tout habité d’urbain, le Joli Mai est un modèle d’urbanité. (...) Marker et Lhomme, physiciens de l’humain, donnent à voir et à entendre des visages, des corps, des caractères, des paroles. Classe."
Gérard Lefort
Télérama
"Quel temps fait-il à Paris, au printemps 1962 ? Un peu frais pour la saison. Les accords d'Evian marquent la fin de la guerre d'Algérie. Au...
"Quel temps fait-il à Paris, au printemps 1962 ? Un peu frais pour la saison. Les accords d'Evian marquent la fin de la guerre d'Algérie. Au cinéma, on joue L'Année dernière à Marienbad et Cléo de 5 à 7. Au fil des rencontres, le film de Chris Marker et de Pierre Lhomme bruisse de tous les sujets, des plus légers aux plus graves. On parle de politique et d'amour, de bonheur, de misère et de progrès. Six ans avant un mois de mai plus fameux, les réalisateurs arpentent les rues de la capitale, en quête de rencontres. Marchands, ouvriers, jeunes mariés, danseurs de twist et bougnats : les mots fusent et composent un beau portrait sociologique de la France gaullienne. Cinquante ans plus tard, ce Joli Mai, repris en salles, ouvre une fenêtre lumineuse sur une société en pleine mutation, des moeurs à la technologie, des conditions de vie au temps de travail. Comme dit l'un des témoins, un ingénieur, « nos rêves sont trop courts pour ce qui existe déjà » : les ferments d'une révolution sont donc à venir, et les blessures, ouvertes. Certaines injustices ne changent pas : ici et maintenant, les vexations subies par un travailleur immigré semblent actuelles... Le charme du film naît de cette balade en noir et blanc dans tous les décors de Paris, des plus augustes aux plus modestes. Cet itinéraire est une déclaration d'amour à la ville, que berce la voix du « guide » Yves Montand."
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