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A Paris, deux jeunes hommes cherchent des aventures féminines dans les rues de la capitale. Freddy, séducteur sûr prend ainsi sous son aile le timide Joseph.
A Paris, deux jeunes hommes cherchent des aventures féminines dans les rues de la capitale. Freddy, séducteur sûr prend ainsi sous son aile le timide Joseph. Qui parviendra à repartir au bras d'une jeune femme ? Le premier long-métrage de Mocky, dans la mouvance de la Nouvelle vague. Une déambulation nocturne, amoureuse et ironique, qui saisit la tonalité d'une époque.
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Les gens du métier s’étonnent régulièrement de ce qu’un nouveau venu dans la mise en scène puisse aujourd’hui, et du premier coup, faire au
Les gens du métier s’étonnent régulièrement de ce qu’un nouveau venu dans la mise en scène puisse aujourd’hui, et du premier coup, faire aussi bien que les vieux renards de studios. Ils s’étonnent par exemple de ce que Les Dragueurs soit aussi bien réalisé que Marie-Octobre. Mais il n'y a rien de plus normal car, justement, le cinéma cesse de plus en plus d'être ce qu’il était encore il y a dix ans : un métier. Ainsi, il y a longtemps déjà que l'I.D.H.E.C. ne forme plus de cinéastes, mais seulement des assistants.
Il n’y a donc rien de tellement étonnant à ce qu’un excellent acteur comme Jean- Pierre Mocky, pour ses premiers pas derrière la caméra, excelle dans son nouveau travail au même titre que, mettons, Duvivier. Mais voilà le hic ! Les Dragueurs, c’est du Duvivier en mieux, du Autant-Lara en mieux, mais c'est quand même du Duvivier ou du Autant-Lara. Même chose pour les dialogues : Louis Sapin ou Jean-Charles Pichon, c’est du Jeanson ou du Audiard en mieux, plus moderne, moins vulgaire et sophistiqué, et par conséquent plus sympathique, mais c’est quand même du Jeanson ou du Audiard, c’est-à-dire du cinéma qui n’invente rien, du cinéma où l’on applique des recettes. Avec plus de goût, plus de gentillesse, on est d’accord. Mais ça ne change rien à la chose. [...]
A qui la faute? D’abord à Jean-Pierre Mocky parce qu'il a eu peur et qu’il a refuse d’opter pour le film libre que son sujet réclamait. Cette ballade de deux garnements parisiens à la recherche des filles, si on n’en fait pas Nuits blanches (après tout, c’est normal, tout le monde n’est, pas Visconti), il faut au moins savoir en faire Blue-jeans Autrement dit, il faut opter soit pour le reportage, soit pour la stylisation. Et les deux meilleurs plans des Dragueurs (les deux flashes à Montparnasse sur une femme qui montre ses jambes en montant en voiture, et une autre qui titube) prouve que Mocky aurai dû opter pour la technique du reportage.
Mais en fin de compte, le gros défaut des Dragueurs est d’être un film mal produit. Quand on a peu d’argent, on tâche de se rattraper sur la sincérité. Ne s’improvise pas Raoul Lévy qui veut. Ou alors on porte tort à sa propre production, comme c’est le cas avec Les Dragueurs, film qui souffre de l’écart entre la sincérité du départ et la falsification de l’arrivée.
« Fiancée, amoureuse, libre ? » : c’est avec cette formule-drapeau que Freddy (Jacques Charrier), un samedi soir, aborde les jeunes fille
« Fiancée, amoureuse, libre ? » : c’est avec cette formule-drapeau que Freddy (Jacques Charrier), un samedi soir, aborde les jeunes filles aux quatre coins de la capitale. Freddy cherche une fille pour la nuit. Joseph, son compagnon de hasard, petit employé de banque (Charles Aznavour) est à la recherche d'une compagne à vie. Tous deux sont des « dragueurs », héros du film de Jean-Pierre Mocky. A bord d’une vieille voiture décapotable, ils sillonnent les rues et les endroits fréquentés : les quais, le quartier Latin, l'aérogare des Invalides, la galerie du Lido. Ils « draguent » et après une nuit d'errements ,de rencontres et de déconvenues, chacun regagne sa surface sociale. Joseph a peut-être trouvé l’oiseau rare en Nicole Berger. Quant à Freddy, il pense déjà au samedi suivant.
On aura reconnu, je pense, dans le film de Jean-Pierre Mocky, l’un des thèmes les plus familiers des jeunes cinéastes. Très précisément, c’est celui de deux remarquables courts-métrages dont nous avons déjà eu l'occasion de parler : Tous les garçons s'appellent Patrick, de Jean-Luc Godard, et Blue-Jeans, de Jacques Rozier, auxquels on peut joindre, d’une certaine manière, l’essai de Daniel Pollet, Pourvu qu'on ait l'ivresse. Ces films illustrent, au fond, un même thème : celui des rapports très actuels des filles et des garçons.
Jean-Pierre Mocky, qui signe avec Les Dragueurs sa première mise en scène, connaît bien le sujet. Sans doute aussi Jean-Charles Pichon, scénariste, y est-il pour quelque chose. Mais comment croire un instant à ces personnages qui existent, n’en doutons pas, mais derrière lesquels il nous est impossible de ne pas découvrir l’acteur ou l’actrice, Jacques Charrier ou Belinda Lee, ou Dany Robin, ou Anouk Aimé, ou Nicole Berger, ou... ou... Le sujet exigeait un style quasi documentaire. Le film eût dû être une sorte de reportage filmé à la sauvette à l’aide d’opérateurs-voyageurs. Quitte même, comme dans Moi, un Noir, à lâcher un ou deux acteurs comme appâts à la réalité.
"Nous avons refusé ce qui en nous voulait la bête". Sur ces mots d’André Malraux qui servent de conclusion au film que lui consacre Léonard
"Nous avons refusé ce qui en nous voulait la bête". Sur ces mots d’André Malraux qui servent de conclusion au film que lui consacre Léonard Keigel commencent Les Dragueurs qui, bien loin de refuser "ce qui en nous voulait la bête", le présente sous les plus aimables apparences. Je ne suis pas insensible à la forme que Jean-Pierre Mocky a donnée à son film, ce qui m’inquiète, c’est le conformisme dont lui-même et les camarades de sa génération font preuve. Aucun ne songe à nager à contre-courant. Tous sont bien décidés à faire de la plus trouble sexualité le sujet de leurs ouvrages comme leurs prédécesseurs immédiats misaient sur la noirceur et la violence.
M. Vadim, en nous révélant les charmes les plus secrets de son épouse, ayant montré le chemin, et une censure terrorisée par la presse et les groupements professionnels ayant approuvé d’enthousiasme Dieu créa la femme, il n’y avait aucune raison pour s’arrêter en si bon chemin. Aussi bien, après Les Amants, Les Cousins et autres Femmes disparaissent, voici Les Dragueurs...
Faut-il faire grief à ces nouveaux venus de s’efforcer de gagner de l’argent en mettant en scène l’éternel milieu de quelques centaines de jeunes gens sans rapport avec les milliers d’autres qui ont un travail, une famille, tout un contexte dont ceux-ci sont systématiquement privés ? En visant volontairement au-dessous du la ceinture ils ne font qu’imiter des aînés comme Christian-Jaque avec Nana, Julien Duvivier avec Pot- Bouille, Marcel Carné avec Les Tricheurs.
Avant eux, les romanciers avaient ouvert déjà cette voie fructueuse. Mais entre un livre destiné à une élite et un spectacle populaire, il y a une différence dont ni les producteurs ni les pouvoirs publics ne semblent maintenant avoir conscience.
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