
Alex Van Warmerdam : " Buñuel était quand même un sacré enfoiré !"
VIDEO | 2015, 14' | Absurdes ? Noirs ? Grinçants ? Employez ces mots devant Alex Van Warmerdam pour parler d1
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Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme...
Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif... Prix du Scénario au Festival de Cannes 2014.
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" Une œuvre opaque, hyper ambitieuse et bouleversante, qui semble incarner à tous les plans la définition du film r
" Une œuvre opaque, hyper ambitieuse et bouleversante, qui semble incarner à tous les plans la définition du film russe. Un film branché sur de l'universel et sur les meilleurs passages de la Bible, qui invente des icones d'images stupéfiantes. Remettons un peu d’ordre : quatrième film de l’abonné cannois Zviaguintsev (après Le Retour, Elena…), Leviathan ressemble à un film noir qui partirait dans tous les sens, emprunterait des fausses pistes pour mieux composer son tissu narratif d’une prétention colossale (le titre fait autant référence à la Bible qu’à Hobbes pour son analyse du corps social). (...)Mais Leviathan est aussi une comédie très dark qui brocarde les quatre piliers de la Russie moderne : le semblant de démocratie, la corruption, la religion et la vodka. L’infusion politique où s’entremêlent un rapport maladif à l’Etat, le pharisianisme orthodoxe et une violence symbolique ancestrale est dénoncée dans une mise en scène d’un tarkovskisme dément (les plans lunaires et cosmogoniques) où il ne faudrait surtout pas voir de la pesanteur, mais une grâce qui gagne progressivement en intensité, en noirceur et en complexité. Comme un monstre de cinéma."
Gaël Golhen" Voici belle lurette que l'horizon cinématographique russe, obscurci par la libéralisation du marché, s'e
" Voici belle lurette que l'horizon cinématographique russe, obscurci par la libéralisation du marché, s'est désespérément rétréci pour les cinéphiles. De loin en loin, quelques vrais artistes continuent pourtant de faire signe. Andreï Zviaguintsev est de ceux-là. Agé de 50 ans, il donne avec Léviathan, son quatrième long-métrage, situé au diapason de ceux qui l'ont précédé, dans la haute tradition nationale et dostoïevskienne de l'homme confronté au Mal. Le titre du film est à cet égard bien choisi, qui fusionne la puissance brutale des passions mauvaises (le Léviathan de la Bible) et la force légale de l'Etat qui est censé nous en prémunir (selon la théorie et l'ouvrage ainsi nommé du philosophe anglais Thomas Hobbes). L'un et l'autre, en vérité, se confondent et se secondent dans ce film, poussé au noir – ce n'est rien de le dire –, de Zviaguintsev."
Jacques MandelbaumAmong the finest films of 2014, look for it to show up on several best-of-the-year lists.
Ils se font face, comme deux tueurs de western. Kolia, l'exproprié, et le maire expropriateur. Mais leur duel est grotesque : il
Ils se font face, comme deux tueurs de western. Kolia, l'exproprié, et le maire expropriateur. Mais leur duel est grotesque : ils sont ivres tous les deux, gorgés de vodka. Ils basculent, ils chancellent, ils titubent tout en s'insultant à qui mieux mieux. Ce n'est pas à qui tuera le premier, mais à qui s'écroulera le dernier. Andreï Zviaguintsev filme son pays, la Russie, comme exsangue, l'alcool ayant remplacé le sang dans les veines de ses compatriotes... Tout le monde picole, du matin au soir, les petits et les grands, les gros et les gras, les hommes et les femmes. Ils noient dans la vodka leur mal-être et leurs remords d'être devenus ce qu'ils sont.
Les Russes ont un sens exacerbé de la faute : la culpabilité traverse leur vie et donc, forcément, leur littérature et leur cinéma. En même temps que leur alcool chéri, les personnages de Léviathan avalent leur médiocrité et leur impossibilité de s'en extraire. Ils avalent Poutine comme, jadis, Staline. Dans une scène très réussie, un groupe se réunit, un week-end, pour une séance de tir dont les cibles sont les portraits de leurs dirigeants d'autrefois : Lénine, Brejnev, Gorbatchev. « Où sont les plus récents ? » demande l'un des participants. « On n'a pas encore le recul historique », réplique un autre.
A Moscou, il s'en passe de belles. Ceux qui ont vu Elena, le précédent film du cinéaste, le savent. Mais dans cette province lointaine, au nord du pays, près de la mer de Barents, c'est pis encore. Dmitri, l'avocat venu de la capitale défendre son copain Kolia l'exproprié, va vite s'en apercevoir. Pour l'emporter sur le maire expropriateur, il ne compte pas sur la justice : elle donne toujours raison aux puissants. Mais sur le chantage. Grâce à un ami haut placé, l'avocat a constitué un gros dossier à charge : la liste des magouilles, pots-de-vin et extorsions exercés par l'élu et ses collaborateurs, aussi corrompus que lui.
Se servir du mal pour faire triompher le bien est à la fois très russe et très efficace. Et ça marche ! Outré et furibard, le maire semble consentir à un compromis. Mais pourquoi le ferait-il ? N'a-t-il pas, dans sa manche, la loi et la foi ? Ou plus exactement cette Eglise orthodoxe toujours aux ordres du pouvoir. Aujourd'hui comme hier, politiques et popes s'entendent comme larrons en foire pour mêler le profane au spirituel. Pour utiliser Dieu à leur guise dans ce pays voué au crime sans châtiment.
Sur ce film tourmenté plane un personnage de femme. Elle est douce, attentive, déjà résignée, pas encore défaite. Mariée à Kolia, elle s'éprend de Dmitri. Contre son gré, elle devient le deus ex machina de l'intrigue, celle par qui le scandale arrive et qui le paiera très cher. Le réalisateur en fait, pourtant, le seul être mystérieux et digne dans cette foule de zombies. Capable d'agir quitte à expier. Capable de créer, aussi, avec celui qu'elle a trompé et qui continue de l'aimer, un lien étrange, profond. Comme une confiance qui persisterait au-delà de la souffrance...
La musique grondante de Philip Glass, compositeur auquel Andreï Zviaguintsev avait déjà fait appel dans Elena, semble faire de Léviathan le second volet d'un diptyque. Dans Elena, on voyait des « pauvres » envahir la maison luxueuse où une femme de leur classe sociale avait commis un meurtre. Ici, la maison des « pauvres » est détruite par des nouveaux riches tout-puissants. Léviathan, le monstre annonciateur de chaos, l'emporte : il règne en maître, désormais, sur un pays sans âme
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