Emin Alper : " Tout le monde est suspect aux yeux des autres..."
VIDEO | 2013, 10' | Pour son premier long métrage, le réalisateur turc livre un drame qui oscille entre suspens et1
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Faik, un fermier solitaire accueille sa famille pour les vacances. Il les met rapidement en garde contre les nomades qui rôdent aux alentours des collines...
Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible...
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" Dès les premières scènes, une angoisse s’insinue lorsque Faik constate que son poulailler a été attaqué – par " les nomades " ou par une f
" Dès les premières scènes, une angoisse s’insinue lorsque Faik constate que son poulailler a été attaqué – par " les nomades " ou par une fouine ? Une vue en plongée induit une surveillance, un bâton frappant des arbustes révèle une violence... Avec son décor rocheux et aride filmé en sublimes plans larges très composés, Derrière la colline démarre comme un " western " où la peur d’être assiégée par un ennemi invisible soude une communauté. Mais plus la caméra cerne les visages et plus ils sont traversés par des sentiments diffus (jalousie, colère, mépris...). Un coup de feu tue un chien, un autre blesse un homme, une salve décime un troupeau de moutons.
D’illusions en folie, c’est l’âme des protagonistes qui soudain se dévoile. On pense au Désert des Tartares, de Zurlini, et à La Bible, de Huston, mais une ironie teintée d'absurde nappe l’ensemble, jusqu’à un final grandiose."
" Le premier long métrage d'Emin Alper est une étonnante composition, où des personnages d'apparence la plus ordinaire jouent une partition
" On est là dans une tradition qui, adhérant pour l'essentiel à une représentation soigneusement réaliste et à des plans généraux qui évoque
" On est là dans une tradition qui, adhérant pour l'essentiel à une représentation soigneusement réaliste et à des plans généraux qui évoquent Kiarostami, donne en même temps le sentiment d'une allégorie politique contemporaine, (...) comme le faisaient La Chasse de Saura ou La Patrouille perdue de John Ford."
Jean-Loup Bourget" A l'ombre de Nuri Bilge Ceylan (Il était une fois en Anatolie), le jeune cinéma turc continue à faire ses gammes. Le climat pesant de ce w
" A l'ombre de Nuri Bilge Ceylan (Il était une fois en Anatolie), le jeune cinéma turc continue à faire ses gammes. Le climat pesant de ce western sec comme le maquis a le don d'instiller le malaise... Au pied des massifs rocheux et des oliviers argentés, des hommes égrènent des chapelets en sirotant de l'arak. Faik, un éleveur de chèvres, reçoit pour les vacances son hédoniste de fils et ses deux petits-enfants. Mais peu à peu, une idée fixe vient troubler leur quiétude : les nomades, juste derrière la colline.
La suggestion, c'est tout l'art d'Emin Alper, qui prend un plaisir pervers à déplacer ses personnages dans un décor à la démesure écrasante. Insensiblement, il instille l'idée que cette nature bruissante et solaire pourrait bien devenir le théâtre de l'horreur. La musique aigrelette des clochettes du troupeau vire au refrain obsédant, le bourdonnement des mouches évoque irrésistiblement la proximité d'une charogne. " Peut-être que cet endroit rend sauvage ", murmure l'un des héros... Entre les hallucinations de l'un des petits-fils et les incidents réels — un chien est tué, on tire sur le fils de Faik —, on avance à l'aveugle, happé par une atmosphère d'état de siège. Progressivement, la menace se précise : il est moins question du danger que de la peur du danger. Dans cette histoire trouble où le conflit de territoire s'avère une fausse piste, où chaque personnage trimballe son lot d'ambiguïtés, de culpabilité et de rancoeurs, le fantasme est la matrice du drame. Quant aux nomades, ils ressemblent étrangement aux immigrés de certaines campagnes françaises. Leur point commun ? L'invisibilité."
" Ce premier long métrage d’Emin Alper est une jolie démonstration de less is more. Faire beaucoup avec peu. Utiliser trouées et béances da
" Ce premier long métrage d’Emin Alper est une jolie démonstration de less is more. Faire beaucoup avec peu. Utiliser trouées et béances dans la narration et le cadre pour y décharger de sombres affects.(...)
En quelques plans étirés, Alper réussit un mix insolite entre le western-spaghetti cramé et les films contemplatifs de son compatriote Nuri Bilge Ceylan. “Ceylan” comme du Sergio Leone, oui peut-être, mais le film est plus remarquable par ses soustractions que par son rythme.
Des coups de feu tirés, un petit éboulement : qui a fait ça ? Les fameux “nomades”, invisibles et vite mythifiés comme les créatures dans les bois du Village de M. Night Shyamalan. De l’idée de frontière entre “nous” et “les autres”, propre au western, on bascule sur une absence, plutôt chère au fantastique.
Dans ce film où tout a l’air d’être pointé au viseur, où les personnages sont soigneusement isolés par le cadre rocailleux grandiose, un angle mort insoutenable persiste donc. D’autant que la caméra favorise les plans subjectifs et les acteurs filmés de dos comme des cibles anonymes. La technique est propice à une paranoïa qui gagne tout le clan. Si ce n’est qu’elle dissimule les insécurités et petits secrets de ces messieurs.
C’est là que Derrière la colline s’avance comme une dissection futée et sardonique de la masculinité moustachue et taiseuse : celle qui tâtonne, avec l’ado qui veut apprendre à tirer au fusil ; celle qui est affolée lorsqu’un des petits-fils hallucine sur un régiment de soldats qui voudrait l’embrigader mais qu’il est le seul à voir (dans une scène qui a l’air de sortir tout droit d’Apocalypse Now). Le constat vaut bien sûr pour tous les pays (Turquie et autres) prompts à désigner un bouc émissaire, intérieur comme extérieur.
Mais avec ou sans ces sous-textes, le film frappe grâce à son minimalisme étudié, ses subtiles ruptures de ton (l’humour pointe dans la drague, par le père veuf, de l’épouse du métayer, seul personnage féminin et raisonnable de l’histoire) ou ses jeux d’échelle (le faux film rural exotique de festival qui vire western conceptuel). Chaud brûlant et vertigineux après une longue exposition : Derrière la colline a tout du beau coup de soleil."
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