Lors d'une répétition diffusée à la télé, un orchestre se révolte et renverse son chef. Les musiciens hurlent, frappent, ou font l'amour. Mais le danger guette.
Dans un oratoire du XIIe siècle désaffecté, un copiste dépose des partitions sur des pupitres de musiciens. Une répétition d'orchestre va avoir lieu. Les participants arrivent et s'installent. Une équipe de télévision doit faire un reportage, mais on n'entendra que la voix de l'interviewer. Le chef d'orchestre commence la répétition. Il est nerveux, hautain, cassant. Un différent éclate avec le délégué syndical. La répétition est interrompue...
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"Comme le rappelait le journaliste E. Franck sur les pages de l’Express en 1995 / « En 1975, dans les studios de Cinecittà, Fellini assiste
"Comme le rappelait le journaliste E. Franck sur les pages de l’Express en 1995 / « En 1975, dans les studios de Cinecittà, Fellini assiste à l’enregistrement de la bande-son de son film Casanova. Soudain, le chef d’orchestre est interrompu par les gesticulations d’un percussionniste. La simple présence d’une équipe de télévision réalisant un reportage sur le cinéaste, déclenche l’ire des instrumentistes, qui, pour continuer à jouer, exigent un cachet supplémentaire. Le producteur refusant de payer la séance de travail, est interrompue dans un tollé. Fellini vitupère cette "race de mercenaires ». Deux ans plus tard, cet accident inspira au cinéaste l’œuvre Répétitions d’orchestre. Ce film produit pour la télévision est considéré comme l’une des œuvres mineures du cinéaste, en raison de sa durée d’à peine 70 minutes et de sa structure en huis clos. Cependant, quarante ans après sa sortie, il frappe toujours pour le style de la mise en scène, insolite pour Fellini car elle s’aligne sur style du journalisme d’enquête.
Dès le début, le générique s’installe dans un brouhaha typiquement urbain : voitures, piétons qui parlent fort, klaxons, sirènes. A ce chaos s’oppose l’espace silencieux de l’oratoire, un espace en dehors du temps, comme l’explique le copiste, dont la sacralité hiératique va être rapidement brisée par l’arrivée progressif de la horde des musiciens, chargés de leur médiocrité bruyante. Dans cette dichotomie, entre le sacré et le profane, Fellini met en place une série de réflexions.
La séquence des interviews des membres de l’orchestre s’inscrit telle une méditation sur la place de l’homme dans le processus créatif. Les orchestraux se confient à la caméra de Fellini. Ils dévoilent délicatement un lien fusionnel entre l’homme et l’instrument, jusqu’à pousser ce lien à son paroxysme. Ainsi, la musique est-elle jouée par l’homme ou celui-ci serait-il finalement seulement l’instrument de la musique. Plus tard, la séquence de l’interview du chef d’orchestre, seul à part dans une unité de lieu brisée, constitue l’occasion pour le réalisateur d’effectuer une autocritique, presque un mea culpa. Après un monologue sur l’importance de bien jouer son instrument, qui semble inspiré de la pensée de Jung, le chef d’orchestre, sorte d’alter ego du cinéaste, retourne sur le podium seulement pour apostropher les musiciens de manière dictatoriale, en allemand.Finalement, le film demeure avant tout une métaphore sur le chaos politique dans lequel se trouvait l’Italie au lendemain de l’assassinat d’Aldo Moro, président du parti Démocratie Chrétienne tué par les Brigades Rouges en mai 78. C’est Fellini lui-même qui l’avoua au journaliste Goffredo Fofi longtemps après la sortie du film : « Que voulaient-ils faire ceux qui l’avaient tué ? Que nous-est-il arrivé à nous qui vivions dans ce pays ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Il n’y avait pas de lien direct entre ces questions et le film, du moins je ne m’en rendais pas compte. J’ai ressenti la connexion longtemps après, alors que le film était déjà terminé. La clef de tout était l’assassinat de Moro ».En ce sens, Répétition d’orchestre se charge plus que tous les autres films de Fellini d’une dimension politique et sociologique ; à distance de trois décennies, cela reste une œuvre effrayante par l’actualité qu’elle dégage, ce que renforce la fraîcheur de l’image restaurée. Un microcosme de notre monde occidental, un miroir de notre société, où règne, selon Fellini, l’angoisse de la terreur quotidienne."
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