Cinélatino à Toulouse — "Retour sur Haïti"
Le festival revient sur les rapports entre Cinéma et politique à travers les dictatures. Ce mardi 19 mars, directi1
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Le "Roi Chacha" se prend pour le roi Christophe, esclave puis libérateur d'Haïti en 1804. Lui-même exploité, il veut "remonter" sur le trône.
Prix Jean Vigo 2002. Un fascinant conte sur le pouvoir et la folie à Haïti. Le "Roi Chacha" travaille dans le marché en fer du Cap-Haïtien, exploité comme un esclave par les marchands qui se moquent de sa folie. Car cet illuminé se prend pour le roi Christophe, le premier souverain du nouveau monde, ancien esclave et libérateur d'Haïti en 1804. Le "Roi Chacha" part alors vers l'ancienne capitale du royaume de Christophe, en compagnie de Timothée, un jeune orphelin à la recherche de son père. Il reconstitue une "cour" de pacotille et règne par l'absurde dans le baroque palais Sans Souci. Bientôt seul, abandonné de tous, le roi devient fou tandis que Timothée trouvera une réponse à sa quête paternelle.
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"Un conte philosophique, absurde, poétique, entre rêve et réalité, sur le pouvoir et la folie ordinaire."
" Le pays ressemble à ces gens qui ne se remettent jamais d'avoir accompli un acte plus grand qu'eux », dit encore Najman. Il faut donc aff
" Le pays ressemble à ces gens qui ne se remettent jamais d'avoir accompli un acte plus grand qu'eux », dit encore Najman. Il faut donc affectionner les délires, la réalité désarticulée, pour apprécier ce film bric-à-brac, sorte de totem à la Tinguely qui menace à tout moment de s'écrouler piteusement, mais qui, contre toute attente, résiste et tient debout. Il faut surtout priser la grammaire rieuse du créole, et tout ce qui affole la langue française.
Des titres honorifiques incongrus (pas un hasard s'ils plaisaient tant aux surréalistes) « comte de la Limonade, comtesse du Chapeau pointu, duchesse du Tape-à-l'oeil » aux mélopées répétitives du roi Chacha (bravo à l'interprète, le charismatique et inconnu Dominique Batraville) invoquant ses dieux d'alcool (Ricard, Marie Brizard...), le film est une mine de poésie orale, où les mots sont malaxés, proférés, scandés, avec une énergie très musicale, jamais loin du récitatif, du rap, du negro spiritual.
Que ce soit à travers les différents parlers, les visages, les lieux traversés, la lumière particulière, entre chien et loup, le film est une ode d'amour dédiée à ce pays hanté par des morts plus vivants qu'ailleurs. Un amour payé en retour par la drôlerie et la séduction des gens filmés (tous Haïtiens, tous acteurs non professionnels), et par toutes sortes de petits miracles. Car Royal Bonbon capte des moments qui tiennent parfois de la magie pure.
Ainsi cette séquence vaudou à la lisière de la forêt. Surplombant une vasque, une vieille prêtresse noire est soudain possédée par un esprit. Instant de transe génialement accompagné par un titre âpre et brûlant (Fireflies de Patti Smith). Un peu plus loin, des hommes masqués, torse nu, regardent en silence. La femme se lève soudain, plonge dans le bassin, disparaît derrière l'arête d'un rocher, suivie dans son sillage par les mystérieux témoins.
Cérémonie sauvage, sabbat de toute beauté, film de sorcier"
" Interprété par des paysans aux gueules parfois incroyables et par un étonnant comédien noir, Dominique Batraville, nourri, à l'évidence, d
" Interprété par des paysans aux gueules parfois incroyables et par un étonnant comédien noir, Dominique Batraville, nourri, à l'évidence, de culture haïtienne (qu'il n'est pas toujours facile de décrypter, des réminiscences du passé aux rites vaudous, en passant par l'évocation, à travers des silhouettes cagoulées sortant d'une grise rivière, des " nègres marron "), éclairé d'une lumière plus crépusculaire qu'ensoleillée, tourné dans d'envoûtants paysages, ce film qui ne ressemble à rien de connu exige du spectateur une attention soutenue. Mais il offre, aussi, quelques scènes d'une insolite et véritable beauté."
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