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Angèle, élevée par des parents aux idéaux politiques affirmés, se démène dans un monde désabusé pour conserver l'espoir de lendemains qui chantent.
Angèle avait 8 ans quand s’ouvrait le premier McDonald’s de Berlin-Est… Depuis, elle se bat contre la malédiction de sa génération : être né « trop tard », à l’heure de la déprime politique mondiale. Elle vient d’une famille de militants, mais sa mère a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour déménager, seule, à la campagne et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. Seul son père, ancien maoïste chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses. Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire ? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle tente de trouver un équilibre...
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"Ce premier long-métrage signé Judith Davis et coécrit avec Cécile Vargaftig, librement inspiré du spectacle de théâtre Tout ce qu’il nous r
"Ce premier long-métrage signé Judith Davis et coécrit avec Cécile Vargaftig, librement inspiré du spectacle de théâtre Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon, du collectif « L’Avantage du doute », est emballant, foutraque, débridé et joyeux. Les questions que se posent ces êtres, seuls ou rassemblés, sont celles que nous sommes nombreux à nous poser, de façon transgénérationnelle, dans cette époque de repli sur soi où les luttes sont privées et univoques. À travers le personnage d’Angèle, interprété par la réalisatrice elle-même, on entre dans ce chaos des trentenaires, héritiers d’idées belles et bonnes dont les effets se font toujours attendre. Face aux lendemains qui ne chantent toujours pas, engagée volontaire, Angèle campe tant bien que mal sur ses positions intenables, mais peu à peu sa carapace se lézarde : elle se rapproche de Saïd, elle se rend en Ardèche chez sa mère…
Le film joue habilement des contrastes, entre cinétract et comédie, scènes très dialoguées et moments de silence, et là, ce qui est beau, ce sont les regards. Les yeux bleus d’Angèle sur Saïd, qui l’étonne, l’émeut, la fait rire… Les yeux bleus d’Angèle sur sa mère qu’elle redécouvre à chaque instant, comme surprise par sa présence, sa beauté, sa simplicité, sa voix… Mireille Perrier, icône du cinéma français des années 1980 (Boy Meets Girl de Carax ; Un monde sans pitié de Rochant) incarne à merveille cette mère symbolique et rêvée, cette femme douce qui fut dure au point de laisser son mari et ses enfants et partir s’exiler à la campagne… Les acteurs, du bienveillant Simon Bakhouche à l’étonnante Claire Dumas, en passant par le toujours pétillant Malik Zidi, font tous corps et troupe autour de la meneuse épatante qu’est Judith Davis, pétrie de certitudes et la minute d’après complètement perdue, ambivalente et émouvante. Baigné de musique russe ou d’un vieux tube soul de Wendy Rene (After Laughter Comes Tears), son film choral fait chaud au cœur et à l’âme, il pointe des vérités pas très drôles avec un sens aigu des situations et une bonne dose de dérision sur elle-même et sur l’époque."
"En 2008, Judith Davis fondait la troupe "L’Avantage du doute" et le spectacle Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon. Plus
"En 2008, Judith Davis fondait la troupe "L’Avantage du doute" et le spectacle Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon. Plus qu’une adaptation, le film en est le prolongement avec une thématique et des acteurs communs. Interprète formidable, Judith Davis a puisé en elle quelques éléments biographiques pour composer Angèle : une famille militante de gauche, un intérêt pour l’urbanisme, un sens fort du collectif et de l’engagement. Mais pour évoquer sa réflexion sur l’époque pour le moins dénuée de complaisance, elle opte pour le rire. « Il n’y a aucune raison de laisser l’humour ou la joie à la bêtise », estime la cinéaste qui, sans verser dans l’ironie ou le cynisme, cultive une vraie tendresse pour ses personnages, tous un peu paumés.
Avec des répliques ciselées, un rythme enlevé et des comédiens réjouissants, elle évoque la précarité, la violence des relations managériales et la perte des idéaux dans une société où, au mieux, on se demande « Que faire ? » Ces vastes questions ont aussi leur place dans le registre intime. Peut-on concilier engagements politique et amoureux ? Angèle s’interroge comme sa mère autrefois avant de tout plaquer lorsque Lionel Jospin avait privatisé à tour de bras le secteur public. À l’image de son héroïne, le film affiche une belle énergie et un charme ravageur."
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