
Tous debout avec Mariana Otero
VIDEO | 2017, 12'| De mars à juillet 2016, la documentariste a planté sa caméra place de la République à Paris, en1
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À la frontière franco-belge, dans un lieu hors du commun, jour après jour, des adultes accompagnent des enfants en difficulté psychique et sociale.
Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche... À la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Au fil de leurs histoires, "À ciel ouvert" nous ouvre à leur vision singulière du monde. Soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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"La réalisatrice s’est immergée au Courtil, faisant corps avec sa caméra, devenant elle-même un perso
"La réalisatrice s’est immergée au Courtil, faisant corps avec sa caméra, devenant elle-même un personnage de son documentaire, filmant ces enfants au gré de leurs activités et de leur évolution. À ciel ouvert, documentaire avec des enfants atteints de troubles psychiques, est pourtant réjouissant. Non que Mariana Otero soit parvenue à édulcorer ou, au contraire, à magnifier ce qu’il est convenu d’appeler la folie. Mais, comme avec tous les sujets dont elle s’empare, elle a d’abord soigneusement choisi le cadre dans lequel elle allait pouvoir réaliser son film. D’où la « révélation » de cet endroit extraordinaire, le Courtil, situé à la frontière franco-belge, fort connu dans le milieu psy mais peu en dehors.
Plus encore : ces enfants, si peu « normaux » qu’ils soient, tous attachants, se battant contre des jouissances vertigineuses et des puits sans fond, nous renvoient des questions essentielles. Ainsi, quand ils participent à l’atelier dénommé « semblant », se mettant en scène pour raconter une petite histoire qui opère comme un miroir de leur propre situation, ne nous rappellent-ils pas notre besoin fondamental de représentation de nous-mêmes ? Eux, dégagés de toute intention artistique, hors injonction sociale, affirment la nécessité de la mimêsis, donc, indirectement, de l’art. Rien que cela. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Si Mariana Otero a su filmer Evanne, Amina, Lena, Alyson et Jean-Hugues en voyant à travers eux ce qui nous regarde, c’est parce que son engagement de cinéaste est total. Elle ne capte pas des images de ces enfants pour les constituer en cas, en archétypes, ou pour établir un discours, aussi progressiste soit-il. Dans la relation établie avec eux, Mariana Otero engage ce que signifie pour elle le cinéma, ne cesse de remettre en cause son geste de filmer. Voici une cinéaste pour qui chaque mouvement de caméra est bel et bien, et résolument, une affaire de morale."
"... un film sur la radicale différence de l’Autre. Sur ces enfants et leur souffrance, il porte un regard libre, cr&eacu
"... un film sur la radicale différence de l’Autre. Sur ces enfants et leur souffrance, il porte un regard libre, créateur, résolument au-dessus des polémiques. Or les dissensions, voire les passions ne manquent pas autour de l’autisme (...) Mais le film de Mariana Otero, par ce qu’il donne à voir, à ressentir et à penser, se situe radicalement ailleurs. En un lieu plus dérangeant, plus essentiel. Comme les précédents longs-métrages de cette cinéaste confirmée – La Loi du collège (1994), Histoire d’un secret (2003), Entre nos mains (2010) –, ce que dit surtout A ciel ouvert, c’est que la simplicité des situations humaines n’existe pas. Dans les troubles mentaux moins qu’ailleurs.
Faute de structures suffisantes dans notre pays, le Courtil, créé il y a trente ans à proximité de la frontière franco-belge, accueille majoritairement des enfants français (...) ce n’est pas un hasard si la réalisatrice, qui cherchait un endroit où elle pourrait « comprendre quelque chose de la folie », a décidé d’installer sa caméra dans cet établissement. « J’avais vu plusieurs lieux de vie pour adultes, raconte-t-elle. Le regard porté sur les résidents était bienveillant, très respectueux, mais j’avais l’impression que l’on restait à l’orée de leur singularité. Je ne trouvais pas l’entrée. Un jour, on m’a parlé du Courtil. Au départ, je n’étais pas enthousiaste : travailler avec des enfants me gênait un peu, et la psychanalyse, pour moi, cela se passait sur un divan… Mais je suis quand même allée voir. J’ai eu une réunion avec les responsables thérapeutiques, et la première question que je leur ai posée a été celle-ci : “Pourquoi ne parlez-vous jamais de handicapés, contrairement à tous les autres lieux que j’ai visités ?” Ils m’ont expliqué que, pour eux, il ne s’agissait pas de handicapés mais d’enfants qui avaient une structure singulière, et que leur travail était de comprendre cette structure. Chacun de ces enfants avait en quelque sorte une langue privée, contrairement à nous qui avons une langue commune. Pour les aider à avancer dans la vie, il fallait d’abord comprendre cette langue. C’était exactement ce que je cherchais. »
Au printemps 2011, Mariana Otero commence les repérages. « Au départ, je ne comprenais rien. Ni aux enfants ni au travail. Puis, petit à petit, l’invisible est devenu visible. Au-delà des comportements, j’ai commencé à comprendre la logique de ces enfants, et ce que les intervenants faisaient avec eux. A partir de là, j’ai su que je pouvais faire le film, en invitant le spectateur à parcourir le même chemin que moi. » (...) celui-ci a demandé près de trois ans de travail (...) « Si j’avais vu ce film il y a dix ans, j’aurais peut-être gagné dix ans de compréhension de mon fils », lui a dit une mère lors d’un débat public suivant la projection du film. Pour qui veut voir le monde par les yeux des autres, c’est la plus belle des récompenses."
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