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L'Amour ! L'Amour ! Nul ne peut l'apprivoiser-é-é... Et, à Séville, une fière cigarière et un beau brigadier de dragons peuvent-ils alors s'aimer impunément ?
L'Amour ! L'Amour ! Nul ne peut l'apprivoiser-é-é... Et, à Séville, une fière cigarière et un beau brigadier de dragons peuvent-ils alors s'aimer impunément ? C'est que "l'amour est enfant de bohème"... et Carmen quitte ainsi Don José qui, pour elle, a déserté, afin de rejoindre un fort toréador... L'auteur des "Disparus de Saint-Agil" et de "L'Assassinat du Père Noël" signe ici l'une des productions les plus chères des années 40, conçue tout à la gloire de la star scandaleuse de l'époque, l'affolante Viviane Romance, dans une romance qui emprunte autant à Bizet qu'à Mérimée en passant par les magzines pour midinettes.
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" … était-il indispensable qu'ayant à traiter un sujet difficile, Carmen, M. Christian-Jaque ait voulu en tra
" … était-il indispensable qu'ayant à traiter un sujet difficile, Carmen, M. Christian-Jaque ait voulu en traiter deux : celui de l'opéra-comique et celui de la nouvelle dont chacun sait qu'ils sont assez différents l'un de l'autre.
C'est par l'opéra-comique que M. Christian-Jaque commence... Sans doute à cause de la musique et du coeur, devenu populaire, des gamins : Avec la garde montante...
Ce qui nous vaut une relève de la garde facilement plus spectaculaire que celles dont s'enorgueillissent les théaâtres les plus richement subventionnés, l'escouade de dragons à pied à laquelle ceux-ci nous ont habitués étant remplacée par au moins un escadron à cheval avec trompettes et timbales – c'est beaucoup de monde pour un simple poste de police à l'entrée d'une manufacture de l'Etat – qui parcourt à grand renfort de fanfares tout un quartier de Séville : c'est le premier « morceau de bravoure » du film. Ce ne sera pas le dernier.
Après ce défilé, ont on peut bien dire sans manquer de respect aux figurants qu'il est un peu long, l'action s'engage, et M. Christian-Jaque, il faut lui rendre cette justice, la mène bon train, comme s'il se rendait compte qu'il a du temps à ratrraper et qu'il nous doit une compensation, et les épisodes familiers se succèdent : altercation de Carmen avec une de ses camarades cigarières à propos de don José, à qui elle vient de lancer un oeillet, arrestation et évasion de la gitane facilitée par la complicité de don José... Tout le premier acte de l'opéra-comique y est. Il n'y manque que Micaëla – bravo, monsieur Christian-Jaque !- et la fameuse séguedille : L'Amour est enfant de Bohème... Que vont dire les amis de Bizet ? Mais M. Christian-Jaque a voulu que sa Carmen ne soit pas une chanteuse et il a eu bien raison...
Avec l'intervention des contrebandiers qui apparaissent lorsque le premier acte est fini, le film s'écarte résolument de l'opéra-comique – on ne saurait assez l'en féliciter – pour se rapprocher de l'oeuvre de Mérimée et du même coup du cinéma...
C'est dans ces scènes auxquelles la sierra sert de cadre - une sierra qui n'a pas toujours la rudesse à laquelle on s'attend- que M. Christian-Jaque a mis le meilleur de son talent et de son goût, notamment quand il s'est agi de varier l'atmosphère dont ces scènes doivent être enveloppées, et on ne saurait, à ce sujet, assez admirer l'art avec lequel il a su composer les images qui constituent le dernier épisode du film : la mort de Carmen parmi les rochers autour desquels se déchirent les voiles de brume, images remarquables non seulement pour leur valeur plastique , mais encore pour l'espèce d'étouffement qu'elles imposent au spectateur en même temps qu'aux personnages qui en sont le centre. Morceau de bravoure encore certes – comme l'attaque de la diligence, comme la course de taureaux – mais morceaux de bravoure que l'on excuse, car ils sont autant d'exercices au cours desquels M. Christian-Jaque a non seulement déployé une virtuosité dont bien peu de ses confrères seraient capables, mais encore montré qu'il mérite d'employer son grand talent à autre chose qu'à adapter des opéra-comiques, même s'il s'agit de chefs-d'oeuvre (…)
… Viviane Romance, à qui ses admirateurs les plus fanatiques ne pourront dire que ce film lui a valu sa meilleure création.
Mme Viviane Romance aurait pu penser à toutes celles qui, avant elle, ont subi le charme de Carmen – car de Pola Negri à Raquel Meller, en passant par Dolorès del Rio, elles sont nombreuses celles qui ont animé sur l'écran la gitane mériméenne et à qui cette résurrection n'a valu que déceptions... Raquel Meller avait au moins le mérite d'être Espagnole et de le paraître. Mme Viviane Romance n'est peut-être pas de Montmartre, mais la Carmen qu'elle nous présente est une Carmen de la place Pigalle ou, si vous préférez, une Carmen de music-hall, qui ne se recommande que par son manque d'autorité et par le caractère agressif de ses faux-cils..."
" ... Revu aujourd'hui et en tenant compte d'une certaine surenchère dans els effets, Carmen demeure une oeuvre poignan
" ... Revu aujourd'hui et en tenant compte d'une certaine surenchère dans els effets, Carmen demeure une oeuvre poignante qui échappe aux effets de kitesch qui lui sont parfois attribués. Une mise en scène fluide qui alterne mouvements des personnages et travellings d'accompagnements avec des gros plans à l'éclairage raffiné, une distribution homogène au service d'une histoire fortement charpentée, gardent au film un caractère dramatique intense.
Le poids du destin incarné par la tireuse de cartes interprétée par Marguerite Moreno, l'impossibilité d'échapper aux pièges de la passion dans la folie érotique que dégage Viviane Romance, tout condamne les hommes, jouets de leur désir, à la solitude ou à la mort. Jean Marais a la force et la fragilité d'un personnage engagé dans une aventure qui le dépasse et dans laqluelle il est tombé à son corps défendant, perdant son honneur et sa dignité. Sa jalousie, loin d'être factice, acquiert une sorte de grandeur tragique et la mise à mort de Carmen, implorant le couteau comme une délivrance, intervient en point d'orgue à un récit de larmes et de sang.
Mélodrame sacrificiel dans la grande tradition du genre, Carmen, à partir de prémisses qui auraient pu conduire à une sorte de roman-photo ou à un film d'aventures, avec chevauchées et attaques de diligences, contrebandiers de grand chemins et gitanes aguicheuses, échappe aux conventions et touche au point obscur de la passion amoureuse, là où la raison bascule et où l'individu se livre tout entier à son destin, fût-il le plus funeste."
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