Ema, jeune danseuse mariée à un chorégraphe de renom, est hantée par les conséquences d'une adoption qui a mal tourné. Elle décide de transformer sa vie.
Ema, jeune danseuse mariée à un chorégraphe de renom, est incapable de surmonter le sentiment de culpabilité qu'elle ressent pour l'enfant qu'ils ont adopté, pour finalement le ramener à l'orphelinat. Hantée par les conséquences de cette adoption qui a mal tourné, elle décide de transformer sa vie. Présenté à la Mostra de Venise en 2019. Avec une révélation incandescente, Mariana Di Girólamo, dont c'est le premier grand rôle au cinéma et une musique signée Nicolas Jaar.
"(...) À l’opposé du style d’inspiration documentaire employé dans Tony Manero, Ema joue à fond la carte de la discontinuité à l’aide d’un montage hétérogène qui télescope les temporalités afin de suivre, au plus près, l’état psychique de son personnage principal. En résulte, lors de la longue scène de ballet qui ouvre le film, l’impression d’un puzzle mental où le spectateur est appelé à participer activement à l’organisation du récit. Les différents épisodes de la vie intime d’Ema (une dispute avec son compagnon, un cours de danse donné à des enfants, la découverte du visage brûlé de sa sœur) y apparaissent au gré d’une chorégraphie où les gestes sont l’occasion d’autant de raccords reliant différentes époques. Ce prologue donne, clef en main, l’horizon de mise en scène embrassé par Larraín, à savoir un renvoi constant du spectacle des corps à celui des émotions. À l’échelle du film entier, Larraín ambitionne de décupler la puissance émotionnelle de son woman’s movie en redoublant la quête individuelle de son héroïne d’une réflexion sur sa place dans le monde, l’harmonie chorégraphique des danseurs devenant la métaphore d’un mouvement cosmique qui situe Ema au centre de l’univers. Le trajet circulaire des astres se révèle à cet égard un principe de mise en scène privilégié : tandis que les mouvements de caméra ne cessent d’enfermer Ema dans des cercles et que ses amies dansent souvent en rond autour d’elle, le dernier plan semble précéder immédiatement le premier, inscrivant l’ensemble du long-métrage dans une boucle temporelle continue. (...)"
"(...) Ema est un condensé de sensualité, d’inconstance, de profondeur et de mélancolie. Le long métrage semble le pendant du Théorème de Pasolini, qui concentre un pouvoir magnétique et spirituel. La jeune femme a fait le choix tragique de se séparer d’un enfant violent qu’elle a cessé d’aimer. Elle recompose sa capacité d’amour dans la danse, avec ses collègues de la troupe, ses amants et amantes de passage. Le désir et la sensualité se muent en la possibilité d’une autre vie, d’un destin qui lui fait oublier l’abandon de son fils. Mais s’agit-il encore d’une chorégraphie ? On ne sait pas, sinon que Pablo Larraín brouille les cartes dans l’excès de lumière, l’hystérie des dialogues, et l’éructation des corps. Le cinéaste fait de son héroïne un symbole d’émancipation féminine, qui doit se libérer des carcans de la culpabilité et de la norme sociale. (...)"
"Aussi à l’aise avec la dépiction réaliste d’un Chili dévitalisé que lors des séquences de danse quasi-oniriques où il se métamorphose en coloriste surréel, le cinéaste livre ici une de ses créations les plus abouties formellement."
Pour vous donner la meilleure expérience possible, ce site utilise les cookies. En continuant à naviguer sur universcine.com vous acceptez notre utilisation des cookies.
_TITLE
_CONTENT
Vous avez un bloqueur de publicités activé. Certaines fonctionnalités du site peuvent être perturbées, veuillez le désactiver pour une meilleure expérience.