Huit ans après la mort de Klaus Kinski, Werner Herzog consacre un film à leur relation. Evocation apaisée d'une folie partagée.
Wernor Herzog a treize ans lorsque, par le plus grand des hasards, il se retrouve a Munich pendant quelques mois dans le même appartement que Klaus Kinski . Il se rend compte de la folie de Kinski lorsque celui-ci saccage l'appartement et sait donc à quoi s'en tenir lorsque, quelques années plus tard, il l'engage pour Aguirre, la colère de Dieu. Ennemis intimes retrace la relation passionnelle d'amour et de haine entre un réalisateur et son acteur fétiche.
" (...) L’un et l’autre étaient des héros quand Aguirre, la colère de Dieu (72, le premier de leurs cinq films communs) remplissait les petites salles du Quartier latin, quand Klaus Kinski était le comédien le plus fascinant de la nouvelle scène allemande. Après Aguirre, il y a eu Nosferatu, fantôme de la nuit (78) et Woyzeck (79), puis Fitzcarraldo (82), qui fit encore un peu parler d’eux (...).
(...) En 91, Klaus Kinski est mort dans l’indifférence générale. Tout juste si les nécros ne commençaient pas par mentionner qu’il était le père de Nastassja K. Huit ans après, Herzog livre “leur” sixième et dernier film, Ennemis intimes, une évocation apaisée de cette folie partagée. Ni larmoyant ni mélancolique, Herzog n’exprime ni regrets tardifs ni vengeance déplaisante. Il tient surtout à ce que Kinski soit à nouveau considéré comme l’acteur grandiose qu’il redevenait sous l’oeil de sa caméra. Mais il n’omet pas le côté insupportable du personnage et se garde bien de le plaindre ou de le glorifier.
Si Ennemis intimes est un film à la fois drôle et stimulant, c’est parce qu’Herzog ne traite pas Kinski en ami mort dont il faudrait ménager ou salir la mémoire. Car ce film n’est pas consacré à une mémoire commune et mouvementée ; plus ambitieux, il traite de la présence intacte du comédien absent. Ni règlement de comptes ni éloge posthume, Ennemis intimes contient le surgissement inattendu de deux grands artistes qu’on avait oubliés. C’est encore par Herzog que Kinski fait son dernier come-back et réciproquement. Ce film est l’interrogation émouvante de ce lien insécable. "
Frédéric Bonnaud
TéléCinéObs
Plus qu'un documentaire, c'est un véritable cri d'amour et de haine que lance Werner Herzog à Klaus Kinski, près de dix...
Plus qu'un documentaire, c'est un véritable cri d'amour et de haine que lance Werner Herzog à Klaus Kinski, près de dix ans après la disparition de cet acteur qui fut à la fois un alter ego idéal et un double maléfique. Entre 1972 et 1987, ils tournèrent ensemble cinq films inégaux, dont au moins le premier restera inoubliable: Aguirre, la colère de Dieu. Herzog relate sa rencontre providentielle avec un Kinski alors habitué aux petits rôles dans des séries B ou Z, mais convaincu de son génie; il rappelle les conditions de travail difficile (images des tournages de l'époque, où l'équipe regarde Kinski avec peur et consternation); il confie ses envies de meurtre lorsque Kinski, pris d'une crise de démence, manque d'annihiler les efforts du metteur en scène, lui-même pas mal mégalo... et filmant des héros totalement absorbés par leurs rêves et folies. Un témoignage passionnant, étonnant, et constamment hallucinant.
Philippe Piazzo
Télérama
... On peut mal connaître Herzog et Kinski, n'avoir qu'un souvenir flou de leurs films communs, on n'en sera pas moins saisi par l'&ea...
... On peut mal connaître Herzog et Kinski, n'avoir qu'un souvenir flou de leurs films communs, on n'en sera pas moins saisi par l'évocation de leur longue amitié haineuse, placée sous le signe de la démence et dédiée tout entière au cinéma (...) non pas un portrait ni une biographie de Kinski, mais la radioscopie des relations entre les deux artistes, de tournage en tournage (...) Herzog avoue aussi avoir plus d'une fois envisagé de tuer l'acteur. Et pourtant, ce monstre, il l'a redemandé encore et encore, il l'a toujours filmé avec une jubilation amoureuse. Ni avec toi ni sans toi, en quelque sorte. Aujourd'hui, c'est un cinéaste privé de sa muse qui parle seul à la caméra. Il n'y a pas eu d'autre Klaus Kinski dans la carrière de Werner Herzog (...) ce documentaire offre ainsi le tableau frappant d'un homme voué au souvenir, qui a converti son art (le cinéma) en moyen de dialoguer avec un mort ; qui avoue rêver encore de son insupportable camarade.
Louis Guichard
Avis
smart&sexy
au sujet de
Ennemis intimes
Ils sont dingues !!! Comme le film. Herzog vient de faire Bad Lieutenant : je comprends mieux !!! A voir par tous ceux qui trouvent leur vie trop... ,...
Je ne connaissais pas ce Klaus. Qu'il est soupe au lait ! Et Vindicatif ! Je comprends que pour Monsieur Herzog ce ne fut pas facile de travailler avec...
Ils sont dingues !!! Comme le film. Herzog vient de faire Bad Lieutenant : je comprends mieux !!! A voir par tous ceux qui trouvent leur vie trop... , ça calme.
mamyvonneau sujet de
Ennemis intimes
Je ne connaissais pas ce Klaus. Qu'il est soupe au lait ! Et Vindicatif ! Je comprends que pour Monsieur Herzog ce ne fut pas facile de travailler avec un homme aussi colèrique. Il n'y a bien qu'avec ce joli papillon, celui que vous montrez dans l'extrait (qui m'a décidé à voir ce film) qu'il semble redevenir doux et gentil. Enfin, ces artistes ne sont pas des gens ordinaires, voilà ce que nous montre ce documentaire. Ils sont un peu fous, et même beaucoup si j'en crois ces deux spécimens germaniques. Je recommande toutefois ces ENNEMIS INTIMES car ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir de tels olibrius, qui se détestent et ne peuvent pas se passer l'un de l'autre en même temps (et qui ont fait, parait il, plein de films ensemble ! -des films pas très raisonnables si j'en juge par les extraits du documentaire où ils tournent un film en pleine jungle, avec indigènes et moustiques !)... Enfin, vrairment, il faut le voir pour le croire. ET il vaut mieux les voir en film, que les avoir pour voisins. Je met 3 étoiles et demie, car je n'avais jamais rien vu de la sorte sur les coulisses du cinéma.
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