Pedro Almodovar : " Ce film est une étreinte que j'aimerais faire à tous les spectateurs"
A l'occasion de la sortie de Parle avec elle , le cinéaste s'est livré à l'ironique exercice de l'auto-inter1
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Quatorze ans plus tard, Harry Caine se souvient du jour où il perdit la vue, son identité et l'amour de sa vie, Lena...
Harry Caine est un scénariste aveugle, qui vit et travaille avec l'aide de sa fidèle directrice de production, Judit García, et du fils de Judit, Diego. Une nuit, Diego a un accident. Pour le distraire, Harry consent à lui parler de l’époque où il s’appelait Mateo Blanco, et commence à lui raconter ce qui s’est véritablement passé durant ce jour tragique où il perdit la vue, son identité et l’amour de sa vie, Lena.
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" Récits principaux et secondaires, interactions amoureuses, filiations exacerbées ou secrètes, époques et
" Récits principaux et secondaires, interactions amoureuses, filiations exacerbées ou secrètes, époques et temporalités s’emboîtent et coulissent entre eux avec une étincelante virtuosité. Almodóvar met en scène ce dense tricot romanesque en affûtant tous les outils à sa disposition de cinéaste : décors, couleurs, lumières, coiffures, musiques, tout est porté à un degré maximal de soin perfectionniste, qui fait d’Almodóvar le plus classiquement hollywoodien des cinéastes européens.
Au-delà de cette coutumière excellence cosmétique, certes admirable mais finalement à la portée de n’importe quelle équipe technique un peu chevronnée, le cinéaste manchego invente surtout des moments de cinéma qui impriment durablement. On pense à la scène où Lena rompt avec son mari en doublant un film qui passe sur la télé au son éteint, ou au moment où Lena est au lit avec un homme caché par les draps et dont on ignore l’identité (prélude à une scène d’une incroyable audace, où le mépris joue avec la mort), ou encore à un dernier baiser amoureux sur un écran de cinéma qui s’effondre…
Tous ces éclats éblouissants illuminent un film dédié autant à l’amour fou qu’à l’amour du cinéma. Car si Etreintes brisées cite concrètement le Voyage en Italie de Rossellini (référence inhabituelle chez Almodóvar), le film est constamment infusé des arômes vénéneux de grands classiques du mélo noir (Minnelli ou Hitchcock hantent ce film) comme du parfum volontaire ou inconscient du propre corpus almodóvarien."
" Dans ce film labyrinthe circule une fée. Penélope Cruz, qui interprète Lena, à la fois citation famili&e
" Dans ce film labyrinthe circule une fée. Penélope Cruz, qui interprète Lena, à la fois citation familière des films précédents d’Almodóvar et, dans celui-ci, un sou neuf de toute beauté où l’infernal Pedro obtient d’elle ce qu’aucune production hollywodienne ne lui arrachera jamais : des sourires particuliers, des larmes inédites et surtout un humour de dérision sur son image officielle (petite vanne sur le fait que son personnage est «pratiquement» bilingue espagnol-anglais) et sa fameuse beauté.
C’est à ne pas croire tant qu’on ne l’a pas vu : la Cruz est presque moche dans une scène de démaquillage. Si on ajoute que son ardeur sexuelle l’amène à dévorer un vieillard, on mesure ce qu’Almodóvar peut exiger d’elle. Cela dit, elle a bien fait. Jusqu’à ce jour, Lena est son plus beau rôle. A la fois fil d’Ariane et nautonier qui nous guide vers la cité des morts."
" Etreintes brisées est un film d'amour, le récit tragique d'une passion interdite, mais c'est d'abord un
" Etreintes brisées est un film d'amour, le récit tragique d'une passion interdite, mais c'est d'abord un film d'amour du cinéma. On y trouve un film dans le film, curieux auto-remake de Femmes au bord de la crise de nerfs. On y parle aussi des films possibles, à venir : le héros, cinéaste devenu scénariste depuis qu'il est aveugle, ébauche sans cesse des récits. Triomphe de la fiction prolifique au sein de laquelle intrigues et époques s'imbriquent ou se juxtaposent : le savoir-faire narratif d'Almodóvar est ici poussé à l'extrême, coq-à-l'âne ou queue de poisson compris."
Aurélien Ferenczi" Difficile de ne pas être fascinés par cet amour empêché, impossible mais pourtant si sincère, qui li
" Difficile de ne pas être fascinés par cet amour empêché, impossible mais pourtant si sincère, qui lie Lena et Mateo. Bien sûr, dès le début du film, on en connaît la fin tragique, insoutenable. Et ce n’est d’ailleurs pas le moindre des talents d’Almodóvar que de savoir nous tenir en haleine, emportés par la furie des sentiments alors qu’on en sait déjà l’issue fatale. "
Véronique Le Bris" Il y a beaucoup de morts dans le nouvel Almodovar. Des morts-vivants, comme le héros, réalisateur reconverti dan
" Il y a beaucoup de morts dans le nouvel Almodovar.
Des morts-vivants, comme le héros, réalisateur reconverti dans l’écriture de scénarios depuis qu’il a perdu la vue au cours d’un accident.
Comme son ancienne directrice de production, Judit, littéralement murée dans ses secrets. Ou ce fils d’industriel qui ne cesse de ressasser les drames fomentés jadis par son père. A leurs côtés, têtus et impérieux, d’autres morts, enterrés, eux, qui continuent d’obséder ceux qui restent: un magnat de l’industrie, une femme surtout, la magnifique Lena (Penélope Cruz, sublime), qui traverse le film de bout en bout, d’un écran l’autre, fil d’Ariane de ce mélo tout entier construit autour de la passion. Passion amoureuse, celle qui lia Lena au réalisateur. Passion cupide et mortifère, celle de l’industriel pour la jeune femme. Passion cinématographique qui pousse tout ce petit monde à s’investir dans le tournage d’une comédie - « Filles et Valises » (librement inspirée de « Femmes au bord de la crise de nerfs ») - ou à dévorer presque au sens propre des scènes d’anthologie (« Voyage en Italie », de Roberto Rossellini). Almodovar, qui renoue ici avec la noirceur de « La Mauvaise éducation », pousse son goût pour la mise en abyme à un point extrême. Broyés par la multiplicité des cadres, ses personnages perdent peu à peu en chair ce qu’ils gagnent en mystère. De ce thriller aux accents très fifties émerge follement, tel un geyser, une seule préoccupation : l’amour, unique et insatiable, de la pellicule. "
"Ah ! Pedro ! Pedro ! Merci pour ce film-ci, si totalement Almodovar, si exactement tout ce qu’on aime, a aimé et aimera
"Ah ! Pedro ! Pedro ! Merci pour ce film-ci, si totalement Almodovar, si exactement tout ce qu’on aime, a aimé et aimera dans son cinéma, le comique et le tragique fiancés, le baroque et le sentimental épousés, l’innocence torrentueuse du mélodrame assumée, la sincérité tempétueuse des passions, des trahisons et des pulsions affirmée.
Etreintes brisées, en compétition à Cannes, est une magnifique déclaration d’amour à une actrice, Penélope Cruz mais aussi au cinéma, et à l’amour même. (...)
Chaque scène est si pleine de vie, de drames et de péripéties, si nourrie du plaisir de filmer, d’inventer, de raconter qu’on en demeure pantois, ravis, au tapis. Un personnage prononce cette phrase banale : « Il aime beaucoup le gaspacho. » Et l’on voit plein écran le rouge éclatant d’une tomate sur laquelle glisse une goutte d’eau. C’est sensuel, émouvant, voilà. Une tomate vue par Almodovar peut vous saisir aux tripes sans ,que l’on sache pourquoi... Mais le corps ardent, le cœur brûlant d’Etreintes brisées est évidemment Penélope Cruz après sa récréation, volcanique chez Woody Allen, elle atteint ici son apogée. Almodovar lui offre tout, elle lui donne ! tout en échange. (...)
Ultime malice d’Almodovar, Etreintes brisées, qui nous laisse brisés d’émotion, s'achève sur une dernière pirouette scénaristique, Filles et valises ayant retrouvé in extremis son statut de comédie autorise que la fin se joue sur une note quasi burlesque. Ainsi pouvons-nous sans remords sécher nos larmes. Merci, Pedro !"
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