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Pour supporter son mari absent, sa belle-mère avare et ses fils agités, Gloria a recours aux amphétamines. Qui sait ce qu'elle fera quand la boîte sera vide ?
Quand elle a fini ses ménages, Gloria rentre chez elle où l'attend rarement son mari taxi, obnubilé par une ancienne maîtresse, chanteuse. Reste alors à Gloria sa belle-mère radine, son aîné cancre et dealer et son cadet, qui, homosexuel, fraye avec le père d'un ami...
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" [L’apparente bouffonnerie des protagonistes] masque donc une humanité bouleversante qui atteint parfois au tragique. Pathétiques en dépit
" [L’apparente bouffonnerie des protagonistes] masque donc une humanité bouleversante qui atteint parfois au tragique. Pathétiques en dépit de leurs conduites échevelées, ces pantins nous rappellent à chaque instant qu’ils sont aussi des êtres de chair et de sang. Par là, ils nous touchent et c’est déjà une raison suffisante pour apprécier le film."
Philippe RouyerPedro Almodovar passe ici du mélodrame à l’humour noir, glaçant. Le portrait de cette famille en décomposition mais surtout de cette femme
Pedro Almodovar passe ici du mélodrame à l’humour noir, glaçant. Le portrait de cette famille en décomposition mais surtout de cette femme imbibée par le mal-être illustre une idée très théâtrale, né de la volonté même de l’auteur, qu’est celle de la catharsis. Ainsi, le film illustre le pire de nous même, la misère matérielle mais aussi psychique, et installe donc les rires du spectateur, consciemment effrayé par le panel d’images amères défilant sous ses yeux, tel un soulagement, une extériorisation de ses propres peurs face à la mort et autres idées obscures. Mais si l’univers grisâtre mis en place dans le film, reste très fort par son tangible réalisme, le scénario, lui, nous plonge parfois dans un dégoût manifeste, nous confronte à notre peine à y croire.
C’est justement parce qu’elle questionne les semblants de valeurs enfouis en chacun de nous, que l’œuvre d’Almodovar, maître en la matière, raisonne tel un trucage inhumain, amplifié ici, mais malheureusement présent à travers le monde, en l’être de chair et de sang. Ainsi, les personnages, traqués par la chute de leurs états émotionnels fragiles, raisonnent tels des animaux assoiffés, finalement victimes des influences d’un entourage étriqué, manipulation ultime de l’esprit confus sur le corps pétrifié.
« J'avais l'intention de faire un film épique: tout sur la maîtresse de maison,, quelque chose qui soit pour le genre de la comédie domesti
« J'avais l'intention de faire un film épique: tout sur la maîtresse de maison,, quelque chose qui soit pour le genre de la comédie domestique ce que Don Quichotte a été pour les romans de chevalerie... C'est un film qui raconte les malheurs d'une maîtresse de maison des quartiers populaires. C'est une comédie noire sur la famille. Une famille vulgaire, une famille comme tant d'autres, mais complètement sortie de ses gonds. » (...)
Ainsi pénètre-t-on, sans avoir le temps de reprendre son souffle, dans l'univers de Pedro Almodovar, coqueluche du cinéma ibérique que la France découvre à retardement, puis dans un désordre circonstanciel (La Loi du désir, Matador, Pepi, Luci, Bom, etc.) avec ce Qu'est-ce que j'ai fait.., éloge incendiaire de l'amoralisme (...)
On nous présente ce film déplaisant, vulgaire et agressif comme un exemple de ce que peut donner la nouvelle génération espagnole. Son aute
On nous présente ce film déplaisant, vulgaire et agressif comme un exemple de ce que peut donner la nouvelle génération espagnole. Son auteur, Pedro Almodovar est en effet l'un des chefs de file de la «movida» madrilène, la bohème à la mode. Ça n’est pas une victoire de la liberté post-franquiste.
L’héroïne, Gloria, est une femme de ménage mariée à un chauffeur de taxi occasionnel paresseux et brutal. Le couple a deux fils. Tony, qui néglige l’école au profit du trafic de stupéfiants et Miguel, qui se prostitue sans problème et que sa mère finit par abandonner entre les mains d’un dentiste caricaturalement homosexuel.
La pauvre Gloria, qui, pour travailler de longues heures chaque jour, a recours aux amphétamines, est une victime désignée. De brèves aventures ne lui permettent pas de trouver ailleurs le plaisir que ne lui donne pas son balourd de mari et sa meilleure confidente est une voisine de palier, Cristal, une prostituée généreuse qui exerce ses activités dans l’immeuble où grouille une sous-humanité peu ragoûtante.
Qu’il y ait un crime aggrave à peine la situation dans ce petit monde où une belle-mère autoritaire reporte son affection sur un lézard aussi encombrant qu’elle. Tout est abject, tout est à jeter, y compris le film avec lequel Pedro Almodovar a voulu échapper au réalisme sordide en se complaisant dans l’invraisemblance.
Cela donne un film boiteux, souvent odieux, parfois ridicule et dont, en tout cas, la vision désolée donne envie d’aller prendre une douche en sortant de projection. On n’a vraiment rien fait pour mériter ça, et rien ne vous oblige à le supporter.
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