Eva décide de rester à Madrid pour le mois d’août, tandis que ses amis sont partis en vacances. Les jours s'écoulent dans la torpeur de l'été et les rencontres.
Eva, trente-trois ans, décide de rester à Madrid pour le mois d’août, tandis que ses amis sont partis en vacances. Les jours s’écoulent dans une torpeur madrilène festive et joyeuse et sont autant d’opportunités de rencontres pour la jeune femme. Une déambulation charmante, d'heureux hasards en rencontres teintées de mélancolie, qui dessine un sublime portrait de femme. En sélection à l'ACID Cannes 2020.
"(...) Conte philosophique aux multiples références, parfois explicitement citées (Stanley Cavell, Ralph Waldo Emerson), Eva en août se révèle d’une tonalité étonnamment modeste et légère. Cette qualité peut être attribuée à la place que le cinéaste accorde au « trois fois rien », c’est-à-dire aux gestes anodins du quotidien (manger un fruit, boire de l’eau, mettre des fleurs dans un vase), proche en cela du dépouillement d’un Hong Sang-soo. À l’image des figures masculines de La Collectionneuse d’Eric Rohmer (le cynisme en moins), Eva recherche elle aussi le zéro absolu, voyant dans les vacances une occasion idéale de faire le vide. Le film saisit particulièrement bien ce sentiment de vacuité estival, à travers des plans qui s’étirent pour transformer l’infime (un reflet lumineux, un chant d’oiseau) en un véritablement événement. (...)"
"Filmer une ville, arpenter ses rues à travers le regard d’une héroïne, dans ce moment suspendu de l’été où tout semble possible, bien qu’alangui. Suivre une jeune femme qui passe le mois d’août à Madrid, sa ville qui l’a vu naître il y a bientôt trente-trois ans. Ne jamais la perdre de vue mais à bonne distance, lui laisser le temps de nous livrer ses pensées. Observer sa démarche, sa façon de regarder les gens, de renoncer subitement à entrer dans un cinéma. Comment elle boit quand elle a très chaud, le temps qui passe lorsqu’elle attend en bas de l’immeuble qu’on vienne lui ouvrir la porte. Eva en août, de Jonas Trueba, né en 1981, est attentif à tout ce que généralement le cinéma occulte, par souci de raccourcir ou d’évacuer les choses jugées triviales. (...)"
"(...) Très lent, ce film a des accents rohmériens. Conte d’été et son inévitable langueur ne sont jamais loin, la paresse alourdissant les membres, mais n’empêchant jamais une danse. Une rencontre en entraîne une autre, un regard rappelle des jours passés, une péripétie permet de renouer avec une vieille amie, et tout s’enchaîne donc dans une logique bien propre au film, désincarnée et désarticulée, reflet de la nonchalance aoûtienne qui imprègne chaque plan. Le silence remplit les rues puis, soudain, une conversation s’éternise. Eva en août se rapproche d’une œuvre verbeuse et presque un peu laborieuse, avant de renouer avec sa nonchalance.Réalisée à quatre mains, cette nouvelle œuvre de Jonás Trueba est empreinte d’une touche délicate et sensible, celle d’Itsaso Arana, également actrice principale de ce film. Les deux artistes n’en sont pas à leur première collaboration, même s’ils n’avaient jamais coécrit un long-métrage. La scénariste, également comédienne et metteuse en scène, permet à Jonás Trueba de mieux adopter une perception féminine, lui qui se heurtait jusqu’alors à l’inconnu sans parvenir à l’épouser. Ce désœuvrement est aussi propice à des questionnements plus métaphysiques, la maternité et la construction de soi étant autant de thèmes effleurés par le même hasard, semble-t-il, que celui qui pousse Eva à la confluence d’autres routes que la sienne."
"(...)Eva en août, film du réalisateur espagnol Jonas Trueba, avec la collaboration d’Itaso Arana au scénario, commence doucement dans un Madrid écrasé par la chaleur. On se laisse prendre peu à peu à suivre Eva (sublime IItaso Arana !) dans ses rencontres et son exploration d’un Madrid estival. Le filmest à consommer tranquillement dans la touffeur de l’été en s’imprégnant de la nostalgie des temps où la distanciation sociale et les masques étaient encore de la science-fiction…
S’il se présente sous le signe de la vierge, il n’a rien d’un manifeste religieux, même si le long-métrage s’appelle La vierge d’août et qu’il se conclut le 15 août le jour de l’assomption. C’est simplement un film de foi. Une procession et trois fêtes religieuses marquent le récit, dont celle des larmes de San Lorenzo, mais ces liturgies sont devenues païennes et prétexte à des rassemblements et des moments de réjouissances. Eva rencontre aussi une femme qui par son souffle enlève la douleur des règles, par une technique ancestrale enseignée de mère en fille, pratique à laquelle le spectateur est libre de croire ou de ne pas croire.
Notre héroïne s’intéresse aux figures féminines, celles de l’Histoire, Popée la femme de Néron, dont elle admire un buste au musée, et celles actuelles rencontrées au hasard d’une sortie ou qu’elle côtoie au quotidien comme sa voisine d’immeuble.
On ne sait presque rien de la vie d’Eva d’avant et on ne saura rien de celle d’après. Eva est en cela vierge de souvenirs, elle est la madone du présent, ce qui lui permet d’être à l’écoute des autres, de les inciter à se dévoiler, voire de les « sauver ». (...)"
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