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Marnie vient d’obtenir son diplôme mais peine à passer le cap. Elle voudrait trouver un job, attirer l’attention d'Alex et réduire sa consommation de bière...
Marnie vient d’obtenir son diplôme mais a du mal à passer le cap et à entrer dans la vie adulte. Elle se bat pour trouver un premier job, pour attirer l’attention de son ami Alex et pour réduire sa consommation de bière... Inédit en France, il s'agit du premier long métrage d'Andrew Bujalski.
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" Tout Bujalski se tient dans la formidable scène inaugurale de son cinéma : une étudiante passablement éméchée entre dans ce qui doit être
" Tout Bujalski se tient dans la formidable scène inaugurale de son cinéma : une étudiante passablement éméchée entre dans ce qui doit être un salon de tatouage (on ne voit guère que quatre murs), et y engage une conversation sans queue, ni tête, ni fin (Bujalski coupe avant), avec un tatoueur qui tente de la raisonner. L’espace est subordonné à la parole et le spectateur au jeu, son rythme ânonnant et ses gestes maladroits, le parcours visible dans le corps d’une pensée (parasitée) jusqu’aux mots (balbutiés). Bujalski a été à Harvard l’élève de Chantal Akerman : son cinéma de chambre en tire un goût de l’intime, dans une pratique Do It Yourself avant tout (tournages légers, acteurs proches, 16 mm), mais c’est à une séparation toute rohmérienne du désir ressenti à celui exprimé, au nom de la gaucherie à défaut de la morale, que s’attache chaque film.
Des explorations sentimentales de Funny Ha Ha (2002) aux nouvelles tentations de Mutual Appréciation (2005) et au rapport au travail enfin abordé dans Beeswax (2009), Bujalski a révélé à l’indé US des années 2000 une figure nouvelle, moins prolixe que le slackeret cachant derrière les faux sourires et l’humour machinal une indécision angoissée et solitaire—celle qui a miné les personnages de Joe Swanberg, Aaron Katz ou des frères Duplass, et qu’on retrouve aujourd’hui, entrant à l’âge adulte, dans les rôles de Greta Gerwig jusque chez Noah Baumbach."
" (...) Stylistiquement proche des premiers classiques de John Cassavetes, Funny Ha Ha ne cherche aucunement à séduire la rétine avec son f
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Stylistiquement proche des premiers classiques de John Cassavetes, Funny Ha Ha ne cherche aucunement à séduire la rétine avec son format carré légèrement étriqué, ses couleurs baveuses et son grain prononcé. Le jeune cinéaste s’inscrit volontairement dans la mouvance d’un cinéma-vérité qui ne cherche jamais à surpasser une réalité qu’il décrit avec exactitude. Aucune musique extradiégétique ne vient troubler la projection et aucun effet cinématographique superflu ne s’invite dans un ensemble que l’on pourrait aisément qualifier de naturaliste.
Le spectateur est donc convié à suivre les atermoiements sentimentaux d’une jeune fille à la sortie de ses études. Incapable de se projeter dans l’avenir, celle-ci noie son indécision chronique dans l’alcool et les rencontres avec des amis qui semblent tout aussi paumés qu’elle. Portrait d’une génération immature qui vit dans une constante incertitude, Funny Ha Ha peut parfois énerver par l’incapacité des personnages à évoluer ou à dépasser leurs propres peurs. Finalement, la protagoniste principale incarnée avec beaucoup de naturel par Kate Dollenmayer est de loin la plus sympathique du lot, puisque victime des hésitations constantes des hommes qu’elle rencontre.
Funny Ha Ha est donc une première œuvre intéressante par ce qu’elle révèle de l’état de désoeuvrement d’une certaine middle class américaine (...). "
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