
La Playlist UniversCiné de Brillante Mendoza
Le cinéaste philippin a choisi cinq films du catalogue UniversCiné pour partager ses coups de coeur. Cinq films po1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Au coeur des steppes, un meurtrier guide des policiers vers le lieu où il a enterré sa victime. Le passé refait surface... Grand Prix du Festival de Cannes 2011
Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier guide une équipe de policiers vers le lieu où il a enterré le corps de sa victime. Tandis qu'ils se perdent, le passé refait surface... Après les révélations de "Nuages de mai", "Uzak" et "Les Climats", le film-poème du turc Nuri Bilge Ceylan a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2011.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Du Beckett ? On n'en est pas loin, par moments, quand, le corps tant recherché enfin déniché, s'instaur
" Du Beckett ? On n'en est pas loin, par moments, quand, le corps tant recherché enfin déniché, s'instaure un absurde léger : une housse mortuaire oubliée, une ambulance absente, un cadavre trop massif pour le coffre des voitures et, plus que tout, le soudain fou rire du procureur, tout fier d'une moustache qui accentuerait sa (relative) ressemblance avec Clark Gable.
Mais de ce film contemplatif et doux, tout empreint d'un amour infini pour l'âme humaine, c'est le nom de Tchekhov qui affleure. Ce n'est évidemment pas un hasard si le cinéaste a fait de son porte-parole un médecin. Vers la fin du film, alors qu'il lui reste encore un secret à découvrir, qu'il taira par humanisme, il fixe la caméra comme s'il regardait un miroir. Et ce miroir, c'est nous. Nous qu'il contemple exactement comme nous l'avons contemplé jusqu'alors : comme un voyeur confronté à l'être humain.
Car, pour Nuri Bilge Ceylan, il s'agit toujours d'être au plus près. Du rat des villes et de son cousin des champs d'Uzak, son premier succès international. Ou du couple qui se défait dans Les Climats, qu'il tourne en vidéo haute définition pour saisir en très gros plan, telle une déflagration, une goutte d'eau dévalant l'épaule de l'héroïne ou une larme coulant sur sa joue. A chaque fois, il rend ses personnages minuscules, surtout face à la nature qui les cerne, mais pour en faire ressortir, insensiblement, la grandeur. Qu'elle surprenne en une fraction de seconde une lueur ou un frisson, qu'elle s'attarde, au contraire, en longs plans silencieux et faussement impassibles, la caméra n'est pour lui qu'un moyen de faire deviner l'âme sous le corps, jusqu'à ses blessures et flétrissures.
Toute la première partie d'Il était une fois en Anatolie ressemble à un gigantesque décor de théâtre à ciel ouvert, un inconscient sombre dont les phares de voiture éclaireraient des fragments. Des fragments d'espace, d'abord. Mais, exactement comme l'éclair d'un orage illumine, soudain, sur un rocher, une sculpture invisible, ces phares dévoilent, peu à peu, le secret des personnages : le flic râleur qui ne peut s'avouer le handicap de son fils, alors que le procureur, lui, ressasse une étrange histoire que le médecin va (mais a-t-il raison ?) mettre à mal : une amie morte à la date même qu'elle avait prédite...
Pile au milieu du film, une scène magique, à la lisière du fantastique, éclaire les intentions du cinéaste : épuisé par des heures d'errance, le groupe a trouvé refuge chez le maire d'un village. Une panne d'électricité plonge l'assemblée dans le noir. Une adolescente apparaît alors, la fille cadette du maire, avec des bougies et des boissons. Et soudain, le temps semble s'arrêter, se distendre. Soudain, quelque chose de surhumain semble planer sur ces hommes. Ce n'est pas seulement la beauté qui passe, là, sous leurs yeux, mais la grâce, celle qui circule entre les êtres à leur insu. Ils contemplent tous cette jeune fille, stupéfaits - sidérés, même, tant il est vrai que la grâce peut pétrifier. Ce bref instant de plénitude est si fort que le silence se fait et que le meurtrier éclate brutalement en pleurs (...)
Il était une fois en Anatolie (le titre évoque une épopée, et c'en est une, en fait, si ce n'est qu'elle est mentale) est un film sur la progression et la métamorphose : l'assassin, qui passait pour un monstre, se mue en être humain. Et devant cette amie, dont la mort s'avère plus complexe qu'il n'avait voulu le croire, le procureur se découvre aussi peu innocent que le coupable qu'il va juger...
On s'était dit, un jour, que Tchekhov, s'il avait tenu une caméra, aurait sûrement signé un chef-d'oeuvre comme Une autre femme, de Woody Allen. Voici son deuxième film."
" Installée à l'entrée du film, il y a donc cette longue errance nocturne par laquelle il faut passer pour d&
" Installée à l'entrée du film, il y a donc cette longue errance nocturne par laquelle il faut passer pour découvrir, par exemple, quelle blessure donne au visage du procureur cet air mélancolique un peu désuet. Au milieu de la nuit, le convoi fait halte dans un village, et cette séquence est l'occasion de quelques-uns des plus beaux plans que l'on ait vus ces derniers temps. Ce moment de beauté et d'harmonie parfaites donne tout son sens à l'ascèse de la première partie du film..."
" ... une histoire âpre et sombre, à l’intérieur de cadres superbes et de couleurs envoûtantes. Les pe
" ... une histoire âpre et sombre, à l’intérieur de cadres superbes et de couleurs envoûtantes. Les personnages sont lestés d’une mélancolie particulière qui se lit sur les visages, dont la vérité apparaît peu à peu, et dissout, dans l’obscurité de ces huis clos imposés, les postures.
Nuri Bilge Ceylan joue avec le temps et la durée comme il filme les êtres, au plus près de leur densité, en se servant de l’ennui imposé par les circonstances et l’acide des heures pour décaper les âmes, les arracher doucement à leur mystère, en révéler la vraie nature, tissée de routine et de regrets."
" C’est un long voyage dans le froid, le vent et les ténèbres. Une errance du crépuscule à une aube
" C’est un long voyage dans le froid, le vent et les ténèbres. Une errance du crépuscule à une aube sale avec sa lumière grise sur l’immensité nue de la steppe anatolienne. Un groupe d’hommes s’entassent dans deux voitures escortées d’une jeep : un procureur, un médecin, des flics, un meurtrier menotté et son frère. Ils sont à la recherche d’un cadavre que l’assassin enterra encore saoul, et il ne se souvient plus exactement de l’endroit exact, sinon qu’il s’agit «d’un champ plat avec un arbre en boule» près d’une fontaine.
De ce crime d’ailleurs, on ne sait pas grand-chose pendant une bonne partie du film, sinon qu’il s’est déroulé dans une baraque, garage pouilleux au bord d’une grande route sillonnée de camions, montrée dans le prologue en quelques plans évoquant un Hopper gore.
Puis, la vérité des êtres embarqués dans cette quête d’un cadavre se dessine à petites touches. Par des dialogues fragmentés, parfois insignifiants sur l’odeur du yaourt au lait de bufflonne ou celle de la viande d’agneau, ou au contraire intenses quand l’un ou l’autre des protagonistes confie ses échecs, ses rêves évanouis.
Ensuite l’errance reprend avec les voitures roulant dans la nuit ou s’arrêtant au milieu de nulle part. Il y a les arbres et l’herbe jaunie de l’automne finissant, ondulant sous le vent dans la lumière des phares.
«J’ai tenté de rendre toute la noirceur de la nuit», explique Nuri Bilge Ceylan, qui réussit la gageure d’un extérieur-nuit durant plus de la moitié du film avec quelques moments d’obscurité totale ponctués seulement de voix, de souffles, ou d’étonnants clairs-obscurs aussi troublants que ceux d’un Caravage.
Il était une fois en Anatolie est le film le plus ambitieux, le plus abouti et surtout le plus envoûtant de cet ex-ingénieur fasciné depuis toujours par le mysticisme du cinéaste russe Andreï Tarkovski, comme par l’écrivain Anton Tchekhov dont il aime, au contraire, le sens de l’humanité concrète et le refus de tout manichéisme, «ce parti pris du gris de la vie là où il n’y a ni héros ni victime mais où chacune est à la fois l’un et l’autre»..."
Ciné Phil au sujet de
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE