
Lyes Salem : "Je suis politiquement en colère et inquiet"
Dans quel état la France a-t-elle laissé l'Algérie, si elle en est un jour partie ? Inspiré par son propre roman f1
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Durant les années qui suivent l'indépendance, Djaffar et Hamid sont promis à un bel avenir en Algérie libre jusqu'au jour où une trahison les sépare.
L’Oranais c’est le nom de guerre donné à Djaffar, qui revient en héros après des années de lutte au sein du FLN. Alors qu'il a œuvré à l'indépendance algérienne pendant cinq ans, il est dévasté quand il apprend que sa femme Yasmine est décédée, tuée par les soldats français. A l'époque, on lui avait caché la vérité pour qu'il continue son combat. Désespéré, il tente de remonter la pente. Il retrouve son ami Hamid, politicien habile et ambitieux. Djaffar découvre bientôt qu'Hamid a oublié ses idéaux et trempe dans des magouilles. Ses affaires louches l'ont même mener au meurtre. Une situation qui va mettre à mal l'amitié entre les deux hommes...
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" Depuis quelques semaines, en Algérie, la polémique enfle au sujet de L’Oranais, deuxième film de Lye
" Depuis quelques semaines, en Algérie, la polémique enfle au sujet de L’Oranais, deuxième film de Lyes Salem. Une poignée de personnalités, dont un prédicateur connu pour lancer des fatwas à la télévision, d’ex-responsables du FLN et des organisations nationalistes s’opposent au film, réclamant son interdiction. Leur grief ? La manière avec laquelle Lyes Salem (franco-algérien né en 1973, onze ans après l’indépendance) présente des moudjahidin buvant de l’alcool et écorne le mythe des premières décennies du pays hors du joug colonial français.
L’Oranais, c’est Djaffar, villageois qui, au cours des années 50, atterrit un peu par hasard dans les légions de l’Armée de libération nationale, avec un ami, Hamid. Tous deux deviendront des héros. Le premier gagne ce surnom de l’Oranais, et le deuxième fricote avec le pouvoir, gravit les marches du parti unique et occupe des fonctions majeures. Mais, sous cette histoire glorieuse, se cache un fait divers : un enfant né d’un viol commis sur l’épouse de Djaffar par un Français.
Le film suit l’euphorie de l’indépendance et la lente et sournoise désillusion, l’installation de la corruption ou d’une administration d’apparatchiks. Si L'Oranais pêche par un classicisme parfois convenu et une dramaturgie sans grande innovation, il n’en est pas moins admirable, peut-être même salutaire. D’abord, parce qu’il met en scène l’esprit qui traversait l’Algérie dans les années ayant suivi les accords d’Evian, les rêves de progrès sociaux, économiques, voire spatiaux. Lyes Salem filme - via un très bon casting, dont les remarquables Khaled Benaissa et Sabrina Ouazani - cette génération qui portait des robes courtes, fumait, buvait, dansait (au son de Ya Mustafa), imaginait une autre Algérie, (ré)inventait l’identité d’une nation. Et c’est en montrant la beauté et l’insouciance de cette période, dont la liberté a été violée par une poignée de militaires, que Salem propose une voix nouvelle dans le cinéma algérien, industrie née avec l’indépendance et virtuellement absente des écrans français. Salem pose là un discours politique et contemporain sur un pays qui, comme d’autres, n’en finit pas de se dépêtrer de son histoire. "
" L'Algérie aux lendemains de l'indépendance. De l'euphorie à la désillusion des années
" L'Algérie aux lendemains de l'indépendance. De l'euphorie à la désillusion des années 1980, la fresque historique de Lyes Salem (après Mascarades,en 2007) raconte l'histoire de Djaffar et Hamid, deux amis qui, après avoir lutté ensemble pour l'indépendance, empruntent des chemins différents, l'un accédant au pouvoir et l'autre pas...
D'abord, il y a cette scène d'ouverture virtuose de deux hommes dans une voiture puis cette réunion clandestine dans un café, où le réalisateur rend palpables la peur et le choix irrévocable de prendre les armes. Mais le coeur de ce film explore, donc, entre soleil et ombres, la liesse de la victoire, le destin des combattants et des intellectuels, qui voient leur idéal révolutionnaire de plus en plus rongé par la corruption. Le soutien intéressé des pays « amis » et ces liens fraternels, apparemment indéfectibles, qui se délitent quand il faut à nouveau choisir son camp. Le réalisateur brasse tous ces thèmes avec un sens du détail impressionnant, filmant ses figures masculines avec pudeur et grandeur, comme Ettore Scola dans Nous nous sommes tant aimés.
Incarnant lui-même Djaffar, Lyes Salem prête à ce héros malgré lui une poésie proche du cinéma muet, un peu comme si Buster Keaton, soudain, devenait oranais. Face à lui, Khaled Benaïssa (vu récemment dans le beau Repenti, de Merzak Allouache) impose une présence diablement charismatique en ancien idéaliste devenu ministre « réaliste ». "
" "La mémoire se falsifie et s'enterre facilement", constate le scénariste, réalisateur et acteur d
" "La mémoire se falsifie et s'enterre facilement", constate le scénariste, réalisateur et acteur de L'Oranais, le Franco-Algérien Lyes Salem. "En Algérie, on a érigé une histoire officielle, en France on n'en parle pas, c'est plus simple", relève-t-il. Son film, chronique sensible et vivante des années 1960 du point de vue de deux héros de l'indépendance, défie ces tabous au moyen d'une mise en scène audacieuse, forte de ses personnages secondaires variés et tous bouleversants, épouses, sœurs et rejetons de la guerre.
Pointant les espérances et les équivoques du nationalisme d'après 1962, L'Oranais s'autorise notamment une scène mémorable de représentation théâtrale à la gloire des jeunes huiles du régime… Djaffar, joué par Lyes Salem, y paraît trop intimidé pour dénoncer les falsifications en cours. Ses grands yeux sont alors ceux d'un halluciné égaré dans les méandres d'une histoire semée de non-dits.
Il n'apparaît pas mieux préparé que ses frères aux responsabilités politiques. Le film dépeint sans fard les maladresses de ces hommes catapultés au pouvoir : l'un d'eux finit par se trahir afin de rester en place pendant qu'un autre, trop libre de ses propos en faveur d'un pays pluriel et intègre, disparaît. La mise en abyme de ces péripéties devient alors, aussi, celle des récits qui ont accompagné les premiers pas de l'Algérie socialiste. De fait, elle dresse le portrait subtil et néanmoins épique d'un pays fraîchement décolonisé. "
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