Maurice Legrand, simple caissier raillé par ses collègues et peintre à ses heures, est marié à une harpie. Quand il tombe fou amoureux de Lulu, il croit avoir trouvé la femme de sa vie. Mais il demeure aveugle au manège de la jeune femme qui se charge de lui faire les poches pour satisfaire les besoins de son souteneur...
" Où l'on constate, encore une fois, que l'on n'en a pas fini avec Jean Renoir, cinéaste de l'amour et de l'emphase, prince des émotions impures et chansonnier de la vie qui va. Même si La Chienne n'a pas la fulgurance archaïque de La Nuit du carrefour, film dont l'inconséquence et la rapidité confinent au génie, c'est une belle bataille livrée avec le cinéma parlant qui commence (nous sommes en 1931, Renoir s'y coltine pour la première fois), traversée de dérapages optiques et de dialogues criards. Ici, le mélodrame meurtri se heurte au naturalisme le plus frénétique. Ici, les acteurs, tous fabuleux, s'emparent de leurs rôles comme on volerait une orange. Ici, l'histoire se lit comme on feuillette un fleuve, toutes rames dehors, dans un flirt constant avec la poésie de la rue.
(...) C'est une oeuvre inimitable, sauvage, insituable. De cette Chienne-là, aucun chiot ne naquit jamais, même bâtard. Ici tout commence et s'achève, sur une musique imprévue, à l'aube d'un siècle pour qui le cinéma était encore une aventure à tenter."
Louis Skorecki
Les Inrockuptibles
" Deuxième long métrage parlant de Renoir après On purge bébé, La Chienne inaugure une longue série de films sublimes. On y reconnaît déjà l...
" Deuxième long métrage parlant de Renoir après On purge bébé, La Chienne inaugure une longue série de films sublimes. On y reconnaît déjà la maîtrise du son direct, le beau souci du cinéaste. C’est en effet l’atmosphère sonore qui confère au film son réalisme, tandis que le cadre et la profondeur de champ soulignent la théâtralité des situations. L’introduction montre d’ailleurs un spectacle de Guignol où les marionnettes présentent les personnages du film et se contredisent sur sa portée profonde : s’agit-il d’un conte moral ou d’une simple histoire de passion criminelle, mélange de boulevard et de faits divers ? Au spectateur de trouver la réponse.
Sous la direction de Renoir, le jeu génial de Michel Simon et des comédiens devient un subtil mélange de vérité, proche de l’improvisation, et d’excentricité qui enrichit le dialogue réalité-théâtre. Renoir (avec Jean Vigo et Sacha Guitry) a offert à Simon les plus beaux rôles de sa carrière. La transformation du petit-bourgeois, brimé par ses patrons et sa femme, en amoureux transi poussé au crime, puis en homme libre de toute entrave, au prix de la clochardisation, annonce bien sûr le personnage de Boudu que les deux artistes créeront ensemble, un an plus tard, dans un autre chef-d’œuvre, Boudu sauvé des eaux."
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