"Benoît Jacquot aime à fracasser l'extrême jeunesse sur la cruauté du monde, surtout lorsque cette jeunesse est féminine. (...) Cette conjonction donne à son film une énergie fluide qui évoque, avec un bonheur d'expression constant, le basculement d'un ordre et la course vers le néant de ceux qui en étaient les garants et les bénéficiaires (...)
Les premières séquences décrivent le microcosme versaillais dans lequel les jeunes suivantes (...), caste inférieure à laquelle appartient Sidonie, se préoccupent d'abord de se trouver un protecteur, éventuellement un mari. La lectrice veut, elle, croire qu'elle est indispensable au bonheur de la souveraine. Elle ne vit que pour les mots aimables que lui dispense Marie-Antoinette (...). Sidonie écrase ses compagnes de sa chasteté affichée et de son savoir. A son tour, elle est écrasée par les dames de compagnie de la reine (...). Le metteur en scène prend le temps de les montrer dans ce qui fut leur habitat naturel, la cour, avec ses querelles inscrites dans des rituels pesants. Il lui arrive souvent d'exclure un personnage du champ, comme dans cette scène où la reine met très longtemps à prendre conscience de la présence de sa lectrice. Il ne suffit pas d'être là pour exister, encore faut-il être vu.
Arrive la nouvelle de la prise de la Bastille, et la comédie de gynécée vole en éclats. Un très beau plan-séquence suit la course incertaine de Sidonie dans les couloirs sombres des étages du château. Accompagnée d'un vieil historien (Michel Robin, émouvant de désespoir incrédule), la suivante tente de déchiffrer les bribes de nouvelles à la lueur incertaine des bougies. La mobilité de la caméra, la pénombre qui baigne la scène ne font pas que rendre compte de la panique grandissante, ce sont aussi des expressions cinématographiques modernes, qui ne trouvent généralement pas leur place dans les films historiques. Cette séquence nocturne, qui reviendra, sous une forme un peu différente lorsque le scénario aura progressé de 24 heures, établit ainsi le point de vue du cinéaste (contemporain, inquisiteur, sans compassion superflue pour les habitants de Versailles) qui affecte, par ailleurs, d'adopter celui de la lectrice (...)
L'accélération du cours des événements dérègle tout l'ordonnancement de la cour. La pauvre Sidonie, grisée par l'accès à l'intimité de la reine que lui offre cette tragique occasion, finit par ne plus distinguer le rêve de la réalité. C'est le motif central de ce beau film qui abolit en même temps la frontière qui sépare le songe du cauchemar. Léa Seydoux fait insensiblement passer la lectrice d'un état à l'autre. Un moment, elle croit être l'un des personnages les plus importants du royaume et se pare de l'éclat d'une femme de bien qui vient d'accomplir une action remarquable pour ses souverains. L'instant d'après, elle se rend compte qu'elle est le jouet d'événements et de passions sur lesquels elle n'a aucune prise, et sa physionomie redevient celle d'une très jeune fille craintive."
Thomas Sotinel
Très moyen, sans intrigue, qu'est ce que l'on a voulu montrer ?
J'ai pris plaisir à regarder ce film , même si la fin se termine en queue de poisson ...
Chiant à mourir avec des corps dénudés tout le long mais sans intrigue, sans histoire, sans amour, rien.