C'est dans les années 70, dans les beaux quartiers, elle a 19 ans. Son amoureux, ce “prince“ de nulle part, elle le comprend "tout de suite", est un bandit.
C'est dans les années 70, dans les beaux quartiers, elle a 19 ans. Son amoureux, ce “prince“ de nulle part, elle le comprend "tout de suite", est un bandit. Il vient de commettre un hold-up avec mort d'hommes... Un road movie sombre et flamboyant porté par une Isild Le Besco incandescente.
" Benoit Jacquot a suffisamment fréquenté
Jacques Lacan pour reprendre la nécessité de la forclusion (...) Lili, l'héroïne d'A tout de suite est une figure larguée,
dérivante. Elle se sépare de sa riche famille bourgeoise pour
un amant qui est un pilleur de banques et un meurtrier et dont elle suit les
aventures jusqu'à ce qu'il l'abandonne. Elle se laisse ensuite glisser
dans la faille d'une déchirure dont il est impossible de s'échapper
(...) A la différence de l'univers de Robert Bresson qu'il admirait,
la topographie de Benoit Jacquot ignore l'ascenseur de la Grâce. Elle
est sans issue. Les cartes d'A tout de suite n'ont pas de limites. On
peut ruser avec les douaniers et passer une valise remplie de billets de banque
d'une porte à l'autre d'un wagon, ou avec la famille en jouant le jeu
d'un certain rituel de l'affection, mais ici les portes qui s'ouvrent ne donnent
que sur le vide. Le récit est impossible parce qu'il n'accepte pas les
provisions d'une morale. Il échappe à la logique et n'a plus rien
à offrir que l'indicible de la réalité (...) Isild Le
Besco impose ici, dans ce monde fermé et décalé, une matérialité
que l'on n'avait pas constatée depuis longtemps, en fait depuis l'apparition
d'Edith Scob dans le cinéma français"
Louis Seguin
Jeune cinéma
" Un film illuminé par une Isild le Besco incandescente
qui emporte avec fougue ses partenaires. Tourné en noir et blanc, le
film, plu...
" Un film illuminé par une Isild le Besco incandescente
qui emporte avec fougue ses partenaires. Tourné en noir et blanc, le
film, plus vrai que nature, imite parfaitement le grain et les contrastes d'un
Bob le flambeur, en les confrontant à d'autres films de la Nouvelle
Vague, tout en apportant quelque chose de personnel, d'original (...) A tout
de suite est le portrait bouleversant d'une jeune fille-femme qui s'éprend
d'un petit voyou d'aujourd'hui. Filmer cela, c'est un peu filmer l'impossible
: pourquoi cette fille est happée par un visage, une expression, un être
qu'elle sent et désire, pourquoi est-elle prête à le suivre
tout de suite ? Sur ce mystère, ce coup de foudre très physique
et métaphysique à la fois, difficile à représenter,
Benoit Jacquot capte quelque chose d'essentiel de la fugacité du sentiment,
de l'urgence quand cela arrive et qu'il faut le vivre. Il enregistre aussi le
désenchantement de la séparation et le vide existentiel qui suit
une telle rencontre "
Heike Hurst
Le Monde
" L'héroïne d'A tout de suite décide
de vivre le film de sa vie rêvée. C'est à ce type de saut
dans le vide qu'invite Benoit Jacquot d...
" L'héroïne d'A tout de suite décide
de vivre le film de sa vie rêvée. C'est à ce type de saut
dans le vide qu'invite Benoit Jacquot depuis L'Assassin musicien : une
façon ludique de sortir du huis clos, oser l'idylle interdite, filer
en enfants terribles vers un refuge d'innocence, violer le cloisonnement social,
courir à corps perdu vers la sortie de l'âge gamin, au risque de
la brûlure, de la chute, du marchandage, de l'épreuve qui condamne
à l'errance, au désenchantement et au constat d'une impossible
délivrance (...) A tout de suite rappelle aussi tout ce que Benoit
Jacquot, disciple de Friz Lang, doit aux Contrebandiers de Moonfleet
: une vision météorique du cinéma comme un art de faire
surgir un paysage ténébreux dans une âme d'enfant. Sur cette
idée qu'il y a toujours un secret derrière la porte (névrose,
vengeance, amour romantique, aliénation), Lang et Jacquot tissent des
histoires où enfants/adultes prennent le pouvoir, se conduisent en pirates,
tentent de conjurer le cauchemar existentiel (l'homme dévoré par
des chiens), de bâtir leur propre univers".
Jean-Luc Douin
Elle
" Une fois de plus l'exceptionnelle sensibilité de Benoît Jacquot
s'exprime dans une histoire qui recèle tous les archétypes du film
noir-in...
" Une fois de plus l'exceptionnelle sensibilité de Benoît Jacquot
s'exprime dans une histoire qui recèle tous les archétypes du film
noir-intimiste-lyrique, mais s'en affranchit pour entrer directement
dans le cerveau de sa protagoniste (...) Un voyage initiatique fiévreux..."
Elisabeth Quin
Cahiers du Cinéma
" Peu de gens croient encore au destin et on serait
tenté de dire qu'A tout de suite est surtout agi par des
valeurs morales et esthét...
" Peu de gens croient encore au destin et on serait
tenté de dire qu'A toutde suite est surtout agi par des
valeurs morales et esthétiques héritées d'une autre époque,
si la présence moderne de la comédienne ne bousculait la fixité
apparente de cet ordre ancien. Ce que dégage Isild Le Bosco a quelque
chose d'incontrôlable, à quoi semble répondre la soudaineté
de certains gros plans qui imposent son visage ainsi que celui de son partenaire,
avec une autorité quasi warholienne. Là où l'affirmation
des êtres par leur image crée un déséquilibre, la
fluidité des actions répond à une volonté d'équilibre.
Et de cet art de casser l'horizontal (l'histoire) par le vertical (le visage)
naît la poésie. On ressent, impression soutenue par la notion de
destin ainsi que par l'ajout d'archives amplifiant la fiction comme des caisses
de résonance, cette Europe à travers laquelle l'histoire descend.
On ressent non moins vivement la Méditerranée dans laquelle elle
finit par se jeter. Pourtant chaque lieu s'efface devant l'errance intérieure"
Mia Hansen Løve
Positif
" Sur la trame classique du couple d'amants en fuite (sauf
qu'il y a deux couples), voici donc une suite de fragments. Fragments de l'esp...
" Sur la trame classique du couple d'amants en fuite (sauf
qu'il y a deux couples), voici donc une suite de fragments. Fragments de l'espace
: centrés, souvent en gros plans, sur le grès gris de la chair moelleuse d'Isild Le Besco, sur son blond visage palpitant d'amour en noir et
blanc. Fragments du temps : que des scènes brèves, parfois charnières
(les douanes à franchir), parfois de pure latence (...) D'abrupts nappages
musicaux d'une techno-pop languissante évoquent Barbet Schroeder, le
grain attentif du noir et blanc redit Garrel ou le Doillon des Doigts dans
la tête (...) Epousant l'exact parcours de l'héroïne,
A tout de suite ne s'épanche et ne s'ouvre qu'à la toute
fin, par un raccord de montage très furtif et très beau. Des points
sur une carte du monde se muent en voûte étoilée. Non :
cette voûte, à mieux y regarder, ce sont des lumières au
plafond d'un aéroport. Le firmament où nous filons, à la
vitesse létale de la vie."
Fabien Baumann
Libération
" Autant le livre repose sur la figure d'une narratrice
emportée dans ses souvenirs, autant le film façonne une narration
crayonnée qu...
" Autant le livre repose sur la figure d'une narratrice
emportée dans ses souvenirs, autant le film façonne une narration
crayonnée qui ne cherche pas à creuser les plis et replis d'une
passion mais lui redonne son aspect capricieux d'actes irréfléchis. Bien sûr, toute action est toujours duplice, elle ne s'accomplit jamais
sans une escorte minimale de commentaires intérieurs. Ce discours au
cinéma peut disparaître, laisser aux gestes et aux impulsions leur
suprématie, artificielle certes mais qui fait rêver (...) Agir
sans entrave, mot d'ordre libertaire, utopie réalisée par le cinéma
notamment dans la grammaire du polar et du film d'action qui subordonne l'humain
à une série de poses et postures. A tout de suite glisse
avec élégance sur cet axe du comportement pur, la vie sans phrase
ou alors quelques lambeaux prononcés comme s'il s'agissait d'une langue
incompréhensible"
Didier Péron
Télérama
" Pour le cinéaste, il n'est pas question ici de
chercher le classicisme du film noir, fût-il "à la française",
mais plutôt une mythol...
" Pour le cinéaste, il n'est pas question ici de
chercher le classicisme du film noir, fût-il "à la française",
mais plutôt une mythologie de la fuite et de l'abandon amoureux. A tout
de suite ne cesse ainsi d'osciller entre le réalisme, qui naît
de la forte incarnation charnelle des jeunes et excellents comédiens,
et une forme plus élaborée d'artifice (...) Benoit Jacquot, au
sommet de son art, les filme de près, il aime découper son cadre,
s'arrêter sur un objet, parfois frôler l'abstraction (...) On y
lit la volonté de limiter le superflu, d'épurer ce qui est accessoire
: les signes du genre et le genre lui-même. L'essentiel est ailleurs :
dans ce personnage principal qui ne quitte jamais l'écran et auquel Isild
Le Besco prête son frémissement, la singularité de son visage,
son naturel presque encore adolescent"
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