François Truffaut : "Je crois à l'idée folle d'une réconciliation possible entre Renoir et Hitchcock."
Dans la revue Jeune cinéma n°31, en mai 1968, le cinéaste répondait aux questions de Luce Sand à propos des deux f1
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Père de famille et écrivain à succès, Pierre vit une aventure avec une hôtesse de l'air. L'amourette devient vite pour lui une passion dévorante.
Pierre est père de famille et écrivain à succès. A l'occasion d'un voyage à Lisbonne où il doit présenter son nouveau livre, il a une aventure avec une hôtesse de l'air. Cette histoire va prendre une place de plus en plus importante dans sa vie, jusqu'à devenir une passion dévorante...
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" La Peau douce est un autoportrait décalé, affolé, dans lequel Truffaut grossit ses propres traits, s'empâte sous Desailly, s'imagine pris
" La Peau douce est un autoportrait décalé, affolé, dans lequel Truffaut grossit ses propres traits, s'empâte sous Desailly, s'imagine pris au piège, cauchemardise, panique.
Dans ce film décalé, on a enfin l'impression que le vrai Truffaut se livre, comme traqué par le réel, le théâtre, le boulevard. Des 400 Coups à La Nuit américaine, il a idéalisé son parcours, s'inventant au passage un Doinel/Léaud de légende au dandysme presque rohmérien, un monde factice de cinéma "familial", un univers rassurant, stylisé, vendable. La Peau douce n'appartient pas à ce cycle joliment menteur. C'est le drame de l'adultère et des compromissions, de la lâcheté ordinaire, du désir criard. Un désir hitchcockien, avec la faute qui va avec, avec la punition."
" De façon pour le moins paradoxale, La Peau douce est à la fois l’un des plus beaux films de François Truffaut et l’un des moins vus. C’est
" De façon pour le moins paradoxale, La Peau douce est à la fois l’un des plus beaux films de François Truffaut et l’un des moins vus. C’est en tout cas celui où il a le mieux concrétisé dans sa propre pratique de cinéaste le principe qu’il avait relevé chez Hitchcock : “Filmer les scènes d’amour comme des meurtres et les meurtres comme des scènes d’amour.”
Prenant à son compte la situation archi-éculée et quasi boulevardière mettant aux prises un homme, son épouse et sa maîtresse, Truffaut va filmer cette histoire de passion brève et violente comme un thriller du quotidien, un déséquilibre mental dans une existence bourgeoise bien ordonnée, s’attachant particulièrement aux détails et à la façon dont ceux-ci sont amplifiés dans l’imagination de Lachenay, son héros ordinaire.
(...) Là où le film devient définitivement hitchcockien, c’est dans sa façon de créer le suspens sentimentalo-conjugal en injectant dans cette histoire d’amour un prégnant sentiment de culpabilité. Sentiment qui atteint des sommets de tension (et de drôlerie, grâce à Daniel Ceccaldi) dans la séquence rémoise, quand Lachenay se rend à une conférence en province, simple prétexte pour emmener Nicole en week-end. Lequel vire évidemment au cauchemar, chaque relation de Lachenay, chaque portier d’hôtel devenant un indic potentiel, la petite ville de province une prison, Lachenay un coupable traqué et Nicole une personne invisible. La Peau douce est aussi ce film où les lumières s’allument et s’éteignent, chaque pression d’interrupteur claquant comme un coup de feu… "
" Œuvre plus grave que graveleuse, La Peau douce est un soupir amer et inquiet sur la faiblesse des hommes quand le vernis de la renommée s'
" Œuvre plus grave que graveleuse, La Peau douce est un soupir amer et inquiet sur la faiblesse des hommes quand le vernis de la renommée s'écaille pour laisser le coeur à vif. Même réduites à l'état d'objet fétiche (pour l'hôtesse de l'air) ou de victime sacrifiée (pour l'épouse trompée), les femmes, elles, s'en sortent toujours. François Truffaut le prouve dans une mise en scène qui répartit soigneusement les énergies : Pierre bouge comme un automate, cadré serré et saccadé, à l'image de son souffle court ; au contraire, Nicole avance comme un courant fluide, dans des plans plus aérés, où elle peut rire et danser à volonté. Françoise Dorléac venait alors de cavaler avec L'Homme de Rio. François Truffaut fut le premier à voir en elle autre chose qu'une tornade, à écouter sa respiration intérieure."
Marine Landrot" On ne peut résumer le scénario de La Peau douce. A la lecture, il semble qu'il s’agisse d'une histoire vieille comme le monde : l'adultère
" On ne peut résumer le scénario de La Peau douce. A la lecture, il semble qu'il s’agisse d'une histoire vieille comme le monde : l'adultère. Pourtant il ne s’agit pas du triangle cher au vaudeville. Le réalisateur avoue lui-même avoir traité son sujet comme s'il n’avait jamais existé avant lui. C'est la plus juste peinture que l’on puisse faire d’un certain type d'homme et de deux types de femmes.
(…) La Peau douce vaut par l’extraordinaire justesse de ton du réalisateur. François Truffaut aime ses personnages, il décrit avec autant d’humanité la maladresse de l’homme hésitant à prendre rendez-vous avec cette femme qu’il ne connaît pas encore, que la liberté de comportement de l’hôtesse ou l’amour de la femme mariée dont le regard, après son acte meurtrier, traduit toute la tendresse du monde.
Dans la mesure où l’auteur décrit par une suite de détails très précis le comportement de chaque personnage, sans prendre parti pour aucun, il réalise un film de constat sur l’adultère. Ce faisait, il démystifié tout le faux romantisme attaché au sujet. A cela il faut ajouter une pudeur, un souci d'économie dans la manière de conduire le récit qui apparente La Peau douce aux grands classiques littéraires : La Princesse de Clèves, Adolphe, Le Diable au corps.
Pour moi, La Peau douce est le premier film de François Truffaut, le premier film où il fait montre d’une maturité d’esprit qui n’a d’égale que l’aisance avec laquelle il manie les moyens techniques. "
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