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Jean-Paul traverse une période difficile, entre le manque d'argent et la maladie de son père. Pour sortir de l'impasse, il se tourne vers ses frères...
Gérant d'un hôtel niçois en difficulté financière, Jean-Paul Mantegna doit trouver rapidement de l'argent. En outre, il fait face à la maladie de son père Raphaël, un vieil immigré italien. Pour sortir de l'impasse, Jean-Paul n'a qu'une solution, se tourner vers le reste de la famille. Son frère aîné, Francis, s'est éloigné de la famille après avoir révélé son homosexualité. Quant au cadet, Philippe, il n'est pas plus disposé à accorder son aide car son épouse a autrefois été la maîtresse de Jean-Paul...
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" (...) c'est Jean-Paul qui est le pivot du deuxième film de Nicole Garcia, la réalisatrice d'Un week-end sur de
" (...) c'est Jean-Paul qui est le pivot du deuxième film de Nicole Garcia, la réalisatrice d'Un week-end sur deux. Fascinant : une femme se met dans la peau d'un homme. Et elle observe. Comment il traite les femmes (il les rejette), comment il traite les hommes (il s'en méfie), comment il mène sa vie. Ce n'est pas toujours joli joli, c'est même parfois lâche et cupide, mais Nicole Garcia n'occulte rien. Même pas cette pensée crûment exprimée : « Tout le monde, un jour ou l'autre, veut tuer son père. »
Elle n'explique pas, Nicole Garcia, ne pardonne rien, ne joue jamais sur le registre émotionnel. Elle se contente de suggérer les fêlures d'un homme qui doute. Et, sobrement, elle l'accompagne dans sa quête, à la recherche du secret de son déséquilibre. Son Jean-Paul, elle l'aime sous toutes les coutures : elle trouve même des qualités à ses défauts !
La sinuosité de la mise en scène le cerne, l'enveloppe, puis progressivement, le révèle à lui-même, donc aux autres. Chaque détail, chaque plan, chaque scène comptent.
Ces petits moments de vie s'additionnent et composent un troublant portrait d'homme dans un décor : Nice (désincarné), la Méditerranée (froide). Décor qui aurait pu n'être qu'accessoire, mais qui s'avère primordial. Autant que le contexte social et la présence omniprésente de l'argent.
Par contagion, la crise d'identité de Jean-Paul va amener ses frères à s'interroger et sur eux et sur leur père. Mais le trio ne sait pas comment résoudre les conflits qui le divise.
(...) Plus qu'une subtile étude psychologique, plus qu'une exploration des sentiments, Le Fils préféré est, avant tout, un film de comportements. Un film physique, où les corps cherchent un peu de chaleur, échangent un peu de fureur et trouvent un point de chute. Le film montre qu'on ne choisit pas sa famille. Mais qu'une famille peut choisir. Car chaque famille est un roman. Elle ne s'en cache pas : Nicole Garcia a puisé dans ses souvenirs personnels pour donner naissance à cette histoire. Puis elle a confronté son point de vue à celui de deux scénaristes, François Dupeyron et Jacques Fieschi.
La rigueur de leur travail est impressionnante. Tous trois ont construit un récit fluide qui, insensiblement, va vers l'essentiel, l'impalpable, l'indicible, ces petits riens qui font les grands secrets et donnent naissance aux situations les plus tragiques. Celles de nos quotidiens.
Pour capter et restituer cette authenticité, il fallait un casting judicieux et une direction d'acteurs attentive. Très progressivement, il se produit, entre Gérard Lanvin, Bernard Giraudeau et Jean-Marc Barr, une osmose qui tient, effectivement, de la fratrie. Leur relation est tout d'abord intrigante, puisque ces trois comédiens viennent d'horizons très différents. Et la réalisatrice sait tirer parti de cette disparité. Puis, à mesure que le drame se noue, les individualités se rejoignent et se confondent. Ce trio idéal électrise un film sans cesse en mouvement jusqu'à ce qu'il trouve l'apaisement. (...)"
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