Rune découvre la prison, ces codes et ces missions à exécuter. Avec Rashid, il met en place un trafic qui, rapidement, attire la convoitise des autres détenus.
Rune est un jeune criminel qui vient d’arriver en prison. Il découvre ce nouveau monde régi par les codes et les missions à exécuter. Réduit à néant, il n’est que la lettre R. Dans sa quête de survie, il rencontre Rashid, un jeune musulman, avec lequel il met en place un trafic qui lui permet d’être désormais respecté. Mais leur réussite suscite la convoitise d’autres détenus, qui ne tarderont pas à leur faire savoir.
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" Le cinéma danois frappe un gros coup avec ce film de prison qui atteint un certain paroxysme en matière d’hyper-r
" Comme chez Audiard, l'univers carcéral y est est ultraviolent, vicié, oppressant jusqu'à la nausé
"R, pour l’initiale de Rune (Pilou Asbaek, acteur d’une rare intensité), prénom d’un jeune homme que n
"R, pour l’initiale de Rune (Pilou Asbaek, acteur d’une rare intensité), prénom d’un jeune homme que nous rencontrons dans l’enceinte d’une prison le jour de son incarcération. Visage juvénile que l’angoisse sculpte d’âpreté, prunelles bleu vif ourlées de peur. Ici, plus de nom. Un corps dépouillé de ses pudeurs, les premières marques d’une dépossession de soi constituent les prémices de l’épouvante carcérale qui sera mise en scène sans concession. Les réalisateurs Tobias Lindholm - qui fut également coscénariste de La Chasse, de Thomas Vinterberg, et scénariste de la série Borgen - et Michael Noer, issu de l’école documentaire qui donne là son premier film de fiction, n’y vont pas de mainmorte.
Leur narration, sous la lumière crue du réalisme, est tout entière enclose dans les récits que leur ont transmis matons et ex-détenus. Pas d’autres inventions que leurs choix formels, celles de leurs interprètes parmi lesquels plusieurs anciens prisonniers ayant séjourné dans la prison même, fermée depuis peu, qui sert de décor naturel. Les deux cinéastes, admirateurs des frères Dardenne, en ont utilisé toutes les ressources, suivant leurs personnages en tous lieux et circonstances, ne leur faisant parvenir que de rares indications. (...)
Le film semblera dépourvu de hors-champ, tant la violence emplit le cadre et tient le regard captif. Ce serait obérer la responsabilité de la société qui lui laisse libre cours. Société danoise dont on retient souvent les aspects les plus lisses. (...) On sort de là un peu hébété, une sensation de cocards aux yeux, par bonheur dessillés avec force et rigueur."
"Mine de rien, le cinéma danois, emmené hors de ses frontières par son incontournable agent provocateur - Lars vo
"Mine de rien, le cinéma danois, emmené hors de ses frontières par son incontournable agent provocateur - Lars von Trier - s'invite avec une force croissante dans notre univers cinéphilique. (...)
Intimidation, rapports de force, stratégies de survie... La prison apparaît surtout, dans R, comme une arène impitoyable, un étau qui se serre et se desserre sur les individus en fonction de ce qu'ils ont à offrir ou pas. Les ateliers, cellules ouvertes en journée ou terrains de sport n'enlèvent rien à la violence larvée qui imprègne ses murs et peut se déchaîner à tout instant.
L'intrigue n'est pas sans évoquer celle d'Un prophète (sorti en 2009) de Jacques Audiard, où Tahar Rahim incarnait lui aussi un jeune détenu contraint de survivre au milieu de requins en cellule. (...).
Suivi par une caméra flottante, tournant autour de lui comme pour marquer la précarité de son personnage, Pilou Asbæk porte à lui seul - ou presque - cette œuvre très maîtrisée, à ne pas mettre, on l'aura compris, devant tous les yeux. Celui qui se fît connaître du public européen comme jeune conseiller politique, dans Borgen, confirme son talent en livrant cette fois une prestation époustouflante de tension rentrée."
"Avant de réaliser chacun de leur côté les remarquables Hijacking et Northwest, les Danois Tobias Lindholm et Mich
"Avant de réaliser chacun de leur côté les remarquables Hijacking et Northwest, les Danois Tobias Lindholm et Michael Noer ont signé ensemble ce premier film resté jusqu’ici dans les tiroirs en France car trop proche d’Un prophète, de Jacques Audiard, tourné la même année. (...)
Question mise en scène, en revanche, les deux films ne partagent guère que leur âpreté. Directe, factuelle, celle de Lindholm et Noer ne vise pas l’impressionnisme romanesque d’Audiard mais l’immersion documentaire façon Dardenne. Et si l’on peut s’étonner de la liberté de déplacement dont jouissent les taulards danois, croyons-en l’expérience de documentaristes des cinéastes qui ont tourné dans un véritable pénitencier et fait jouer d’ex-détenus."
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