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Rosa, prostituée à Paris, est l'une des plus belles, des plus sollicitées de son quartier. Elle accepte tout, sans interdit. Ce jour-là, Rosa a vingt ans.
L’histoire se déroule dans le nouveau quartier des Halles. Rosa est l’une de ses «princesses», la plus belle, la plus sollicitée. Les clients se succèdent à un rythme stupéfiant. Elle accepte tout, tout ce qu’on lui demande. Rien ne lui parait «sale» ou «anormal». Sa force, c’est sa beauté, saine et éclatante qui ne s’accompagne d’aucun interdit. Elle reste gaie, disponible, et accueille ses clients avec une grâce d’adolescente et une tendresse quasi-maternelle. Ce jour-là, Rosa a vingt ans.
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" Il n’est pas deux cinéastes comme Vecchiali (Corps à cœur, En haut des marches...). C’est qu’il
" Il n’est pas deux cinéastes comme Vecchiali (Corps à cœur, En haut des marches...). C’est qu’il fait sien le langage des mélos d’antan, partant des stéréotypes pour mieux exprimer l’intensité des sentiments. Résolument à contre-courant, loin des produits de marketing, il ose raconter et filmer des histoires simples et primordiales. Cette fois, il recrée dans le quartier des Halles une histoire de filles et de macs qu’auraient pu filmer en leur temps Duvivier ou Pagnol. Bonhomie, tendresse, cruauté et fatalité. Entre son trottoir, sa chambre et le bistrot des amis, règne Rosa, la plus belle, la plus jeune et la plus sollicitée de la " troupe " (Marianne Basler). Sa force est dans sa beauté éclatante et saine, dans sa gaieté, sa disponibilité. Et son goût du bonheur. C’est pendant son repas d’anniversaire (elle vient d’avoir 20 ans) que tout va basculer pour elle avec la rencontre de l’amour. Coup de foudre contre loi du Milieu... Le populisme revu et corrigé par Vecchiali prend ici des allures de comédie musicale. L’art de faire du neuf avec de vieux clichés. L’art tout court. "
Michel Boujut, 13/03/1986" S’il y a une erreur qu’il convient assurément de ne pas commettre à propos de Rosa la rose, ce serait de v
" S’il y a une erreur qu’il convient assurément de ne pas commettre à propos de Rosa la rose, ce serait de vouloir juger le film à l’aune de cet increvable souci de vraisemblance qui survit curieusement à tous les aggiornamentos critiques et fait encore parfois se fourvoyer les meilleurs esprits. Comme si, parce qu’il y est question de prostitution, il eût fallu adopter un ton vaguement sociologique ou se donner quelque autre caution sur un sujet qui reste, bien qu’on en ait, toujours troublant. Tel n’est pas, on s’en doute, le propos de Paul Vecchiali dans ce conte qui a aussi toutes les conditions de la tragédie : unité de lieu (quelques rues et places autour des Halles auxquelles son œil, les lumières de Georges Strouvé et de Renato Berta confèrent une singulière et prenante poésie en dépit de l'ingrate banalisation du quartier), de temps (c’est en l’espace d’une journée que l’héroïne, ronsardienne ou malherbienne comme le veut son nom, éclot et disparait) et surtout une série de malentendus entraînant l’issue mortelle (...).
En revanche, et cela n’étonnera pas chez Vecchiali, ces dames ont la part belle, savoureuses, touchantes comme l'impayable duo Trente-Cinq / Evelyne Buyle et Quarante / Catherine Lachens dont les dialogue épingle à la perfection l’humour rosse, friand de private jokes, de tapineuses. On sait aussi l’amour que porte Vecchiali à un certain cinéma populaire français des années 30 dont il sait si bien défendre les artisans méprisés, préférant un bon Berthomieu (il y en a) ou un Duvivier négligé à un mauvais Renoir (ça existe aussi). Le moins intéressant de Rosa la Rose n’est pas l'usage - loin du pastiche nostalgique et stérile ou de la fascination aveugle - qu'il fait de cette cinéphilie tout en donnant une superbe démonstration d’un style ici parfaitement maîtrisé, qui lui donne une place à part dans le cinéma français et à son film un charme qui n’a rien de fugace. "
" Sympathique elle aussi, Dieu sait, Rosa la rose. Paul Vecchiali la cueille sur le trottoir des Halles nouvelle manière o&ugra
" Sympathique elle aussi, Dieu sait, Rosa la rose. Paul Vecchiali la cueille sur le trottoir des Halles nouvelle manière où elle exerce le plus vieux métier du monde avec un enthousiasme et une santé des plus éclatante. Ses clients l'abordent une rose à la main, elle convainc les hésitants, rassure les timides, déniaise ceux qui sont niais, favorise les vocations bisexuelles et satisfait les bizarreries de la sexualité, le tout pour un prix relativement modique.
Amoureux du cinéma français des années trente et quarante, obsédé par l'idée de retrouver le paradis perdu des comédies musicales, Paul Vecchiali peuple son film de silhouettes pittoresques et de seconds rôles qu’il fait, à l'occasion, chantonner et esquisser quelques pas de danse. On n’est pas obligé de croire que Jean Sorel ait réellement l’étoffe d'un proxénète inexorable, ni surtout que le jeune Pierre Cosso soit doué d’une apparence physique à pétrifier d’amour éperdu toute péripatéticienne qui le capte dans son champ de vision.
Mais on peut s’amuser de l'amour de Rosa pour son minet et se faire peur en contemplant les mines impassibles et butées du protecteur. Après tout, tout est aussi gentiment faux, dans Rosa la rose, que ce bout de trottoir des Halles où la rénovation urbaine a transplanté tant bien que malles accessoires du Paris qu’elle a détruit. "
" Rose est une jeune Rastignac du milieu. Elle gagne sur tous les terrains, le sien est le trottoir. Rayonnante de vitalité, pl
" Rose est une jeune Rastignac du milieu. Elle gagne sur tous les terrains, le sien est le trottoir. Rayonnante de vitalité, plus belle qu'aucune autre, elle souffle le client sous le nez de ses voisines de travail et elle devient un enjeu dans le quartier. Autour des dames à l'œuvre, Paul Vecchiali bâtit son château de cartes tout en couleurs de rêve et en fragilité. Il s'agit d'un " milieu " traité à l'artiste. Les prostituées ont des allures de rigolotes de café-théâtre. Et, sur des atmosphères de psychodrame de rue, tendres et caustiques, Vecchiali diffuse un jour teinté d'irréalité. On est presque dans le décor de Jacques Demy.
Rosa flambe sa jeune vie, et, le jour de ses vingt ans, que la petite communauté fête dans un banquet à huis clos, offert par son souteneur, la belle Rosa aimerait dire " pouce ! " pour la première fois. Car ce même jour, elle découvre l'amour. Une carte qui ne faisait pas partie du jeu. C’est là que la pyramide de Vecchiali s'écroule comme prévu à la manière des tragédies romanesques. Entre l’amour et la mort, qui sont au même rendez-vous, Rosa a-t-elle le choix ? On se laisse prendre par la grâce de cette fable légère qui ne manque pas de corps. Jean Sorel est un souteneur au profil sentimental. Catherine Lachens et Evelyne Buyle dans les rôles de 40 et 35, des prostituées qui s’appellent par leur âge, font une composition assez irrésistible. Elles sont un peu le chœur qui psalmodie. Noël Simsolo joue un bistrotier un peu magouilleur. Certes, Marianne Basler est fort belle, dans le rôle de Rosa, éphémère comme la rose. Mais on s'amuse davantage dans la compagnie des autres, performances secondaires, qui, chez Vecchiali, sont toujours les interventions capitales. Car c 'est par là que passe l'humour, l'insolence et que s'éclaire tout à fait le sujet. "
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Rosa la Rose tente de renouer avec un cinéma « enchanté », « rose » malgré le tragique de l’argument. La confiance dans le plan-séquence (parfois virtuose), la très belle lumière dans la photo de Renato Berta (le grain de l’aube dans le quartier des Haltes), le nombre des personnages secondaires, les atmosphères de fête (l’anniversaire de Rosa dans l’arrière-salle vieillote du bistrot de Jeannot, la fête brésilienne et 1e manège que Vecchiali regarde tourner avec un manifeste plaisir — comme tes bobines de son film ?), tout cela témoigne d’une véritable joie de cinéma. Et pourtant, la magie ne prend pas, comme si Vecchiali n’avait pas su choisir une véritable ligne directrice : d’un côté, 1e portrait de Rosa, cette fille « publique mais saine » (Marianne Basler) qu’aucune des extravagances de ses clients ne repousse ; de l’autre, l’histoire de Rosa, la prostituée au grand cœur qui veut quitter le tapin pour l’amour d’un jeune peintre (le très fade Pierre Cosso).
De là, plusieurs sortes de personnages : ceux qui jouent un rôle dans l’histoire, ceux qui ne servent qu’à des saynettes de bordel. Comme le scénario alterne les vrais rôles et les autres, il s’ensuit une très forte impression de décousu et de chutes de tension. Par ailleurs, les personnages de l’histoire sont eux-mêmes très hétérogènes : d’un côté, ceux qui tirent vers la fable et la poésie (Trente-cinq et Quarante, les deux prostituées désignées par leur âge — Evelyne Buyle et Catherine Lachens ; et surtout l’étrange adolescent — Laurent Lévy — tantôt présent comme un parasite, sujet à l’« interdiction aux mineurs », tantôt comme un ange qui attend d’apparaître, et qui va devenir brutalement l’agent de change de l’amour et de la mort). De l’autre, ceux qui tirent vers le réalisme plat et la niaiserie du roman-photo (les souteneurs et l’inconsistant jeune peintre) qui enchaîne ses clichés, le souffle romanesque régulé par les spasmes d’un bon vieil accordéon succombant au manque d’étoffe d’une relation amoureuse qui devrait charpenter toute la fable. Celle-ci ne peut hélas que virer au ridicule : la réplique « Je t'ai vue, lointaine, comme une Princesse » n’a rien à faire dans un contexte qui hésite à se laisser prendre par la magie.
Plus qu’à la direction d’acteurs, Vecchiali est attentif à noter tes petites sensations qui font une ambiance (la lumière, la température, même les odeurs) ; on sent qu’il préfère créer simplement des conditions de jeu où il laisse ses comédiens évoluer : ce qui peut donner ce superbe plan où Evelyne Buyle danse seule un tango lent devant la grande table figée du banquet, mais aussi (très souvent) des scènes qui manquent singulièrement de rythme et de crédibilité. Si l’ambiance tourne court, parce que l’histoire ne trouve jamais le fil de sa véritable continuité, Marianne Basler, coincée entre le roman-photo et la fable, apporte beaucoup à la cohérence de son personnage, et trouve même le seul point de contact non dissonant entre tes deux styles. Petit à petit, ses gestes amples du début sont devenus plus étriqués, jusqu’au recroquevillement final, son visage s’est fermé en même temps que se crispait son sourire, ses profondes respirations (« Tu as le goût du bonheur ») ont fait place à une parole plus saccadée, plus tendue.
Sur son lit de mort, un dernier rayon de ce soleil qui est comme une partie d’elle-même, scénographié par la lente ouverture d’un store et la caméra qui suit son trajet sur le sol, vient éclairer son visage assombri : Vecchiali sait être parfois un enchanteur. Tel encore ce plan bref et frissonnant où le souffle de Rosa sur ses bougies d’anniversaire semble miraculeusement atteindre le visage de l’adolescent.
Les cinéastes du rêve, ceux pour qui la réalité est d’abord perçue à travers un fantasme, jo
Les cinéastes du rêve, ceux pour qui la réalité est d’abord perçue à travers un fantasme, jouent souvent leur univers intime sur le mode de l’évidence. Tout ce qu’il pourrait y avoir de caché, de souterrain, de secrète mise en scène - le sens latent - se trouve manifesté, articulé à la surface même des choses et de leurs couleurs. Ainsi en va-t-il de Paul Vecchiali et particulièrement de son dernier film, Rosa la Rose, fille publique. Déjà l’énoncé du titre nous dit tout sur le fond du film : l’histoire d’une prostituée au nom mythique ne pourra être que l’histoire mythique d’une prostituée.
La jeune Rosa est belle, très belle. Dans la rue, son domaine, les hommes lui offrent une rose avant d’acheter son amour. Aujourd’hui, Rosa a vingt ans : elle va donc tomber amoureuse de l’amour même et en mourir. L’évidence dont il s’agit ici est bien celle de sa destinée tragique. Rosa meurt de ce qu’elle ne vit pas dans la réalité : elle assume le mythe de la pute amoureuse et s’y perd.
Vecchiali, parfaitement conscient de ce qu’il cherche à montrer, le dit lui-même fort clairement : « Avant Julien, Rosa est mise dans une situation mythique par son entourage, par les circonstances, alors qu'elle n’est pas mythique. Après Julien, elle se projette elle-même dans le mythe, sans s’en rendre compte. (...) Elle ignore ce que le film fait autour d’elle : elle est complètement enveloppée dans une fiction qui la contredit point par point. Les gens l’aiment, ont envie qu’elle soit heureuse, et elle croit, elle, à l’imagerie du Milieu : on ne peut pas quitter son souteneur, fuir le trottoir. Donc elle s’Invente une peur terrible. Or les éléments secondaires semblent lui donner raison, bien sûr. En fait, rien de tout ce qu’elle s’imagine n'est vrai mais elle s’en rendra compte trop tard... »
Cette imagerie qui conditionne son destin est en fait d’ordre purement cinématographique : Rosa est victime de Michèle Morgan et de Viviane Romance, victime du mélodrame français des années 30-40. Les références à ce sujet abondent mais pas seulement en tant que citations : elles constituent la matière même du film et quelques signes nous le pointent de temps en temps, du maquereau cinéphile à la photo de Madame De... qui orne la coiffeuse de Rosa.
Cette omniprésence du passé, par le thème et les éléments du décor et des costumes, fait baigner l’action dans une charmeuse intemporalité laquelle est si prégnante qu’elle va même contre la volonté de Vecchiali de faire se dérouler l’histoire de Rosa en vingt-quatre heures. On a en fait plus conscience de l’évolution de la lumière (le jour, la nuit, le matin), de ses changements que du déroulement du temps même si les deux sont évidemment liés.
D’autre part, cette intemporalité est surtout axée sur le passé : Vecchiali filme les Halles d’aujourd’hui comme on filmait Montmartre hier, pour plonger ce décor dans le mythe nostalgique des rues de tapin. Rosacommence d’ailleurs comme s’achevait Corps à cœurpar des photos du quartier envisagé comme lieu du souvenir. Le « Paradis perdu », thème central chez Vecchiali est à nouveau le véritable sujet du film. On retrouve dans Rosa ce monde rêvé, riche en personnages typés (particulièrement les deux collègues de Rosa, « Trente- cinq » et « Quarante ») qui constituent l’âme du décor.
La force de l’atmosphère, la séduction et le charme tiennent ici à la façon qu’a Vecchiali d’associer au mythe de son histoire - mythe rappelons-le donné comme tel - l’expression d’une sexualité joyeuse. Rosa en effet, et c’est là sa plus grande beauté, a l’innocence du sexe.
Tout ce qui concerne l’amour sous toutes ses formes (ce que d’aucuns nomment des perversions) se voit ici envisagé avec une délicieuse tendresse qui n’exclut pas l’humour. Et tous les personnages l’envisagent comme des enfants le feraient, sans préjugés, simplement. Le caractère utopique du film tient à cela et donne sa force, tout autant que sa justification à la nostalgie de ce monde perdu. La mort de Rosa est celle de l’enfance et l’agent de cette mort sera un enfant. C’est l’innocence de Rosa et celle du gosse qui les feront jouer jusqu’au bout le jeu de la tragédie.
La nostalgie de Vecchiali dans ce film, concerne cette période où l’on croyait aux histoires qu’on racontait, période qu’il ne peut que représenter par les codes du cinéma qui racontait les histoires de son enfance. Seulement nous sommes en 1986, on ne peut plus reprendre ces codes innocemment et Vecchiali le sait bien, lui qui les reproduit avec autant d’amour que de distance. « Je voudrais, disait-il lors de l’avant-première au Studio 43, que le spectateur ait un œil qui pleure et un œil qui rit».
Il n’y a rien de complaisant dans cette nostalgie, nul apitoiement dans ce désir. Vecchiali réussit là où Demy a en partie échoué dans sa récente adaptation du mythe d’Orphée, justement en ne cherchant pas à actualiser mais à retrouver dans un cadre actuel les racines du passé. Parce qu’il sait que la lumière du cinéma fait revivre les ombres à jamais perdues, Vecchiali, le cœur léger de cette certitude et cependant bouleversé, laisse Rosa mourir dans le soleil du matin.
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