C'est le mois de juin. La saison des pluies. Le réalisateur arrive à Bamako. Il cherche Doulaye, un ami de son père dont ne lui reste qu'un souvenir d'enfance.
C'est le mois de juin, la saison des pluies. Le réalisateur arrive à Bamako. Il cherche Doulaye, dont ne lui reste qu'un souvenir d'enfance. "Mon père m'avait raconté que Doulaye avait tué un lion à la chasse. J'imaginais que c'était une chasse à la lance et cette image m'avait beaucoup impressionné. J'étais fier de le connaître et je rêvais qu'un jour Doulaye m'emmène à la chasse avec lui..."
" Sans équipe et sans moyens, Imbert crée une oeuvre singulière, mélange de documentaire à la première personne et de poème visuel. Le temps s'écoule au ralenti et chaque geste du quotidien faire le thé, la prière... est un cérémonial envoûtant.
Psalmodie de la voix off, tachisme de certaines images balayées et grâce des cadrages donnent à cette petite aventure en terre africaine toute son intensité. Jusqu'à cette magnifique séquence finale où le voyageur passe la main à son hôte. Celui-ci, caméra super-8 bien serrée, filme ses proches un à un. Beau geste de transmission où mémoire intime et mémoire collective ne font alors plus qu'une."
Jacques Morice
Les Inrockuptibles
"... Dans notre époque de vitesse, de fureur et de gesticulations, les films d'Henri-François Imbert nous réapprennent l'art du murmure, du...
"... Dans notre époque de vitesse, de fureur et de gesticulations, les films d'Henri-François Imbert nous réapprennent l'art du murmure, du silence, de l'écoute et de la lenteur nécessaire (...)
Tout l'intérêt et le "suspens" de la première partie tiennent en ce que cette enquête est filmée en "dramaturgie réelle", c'est-à-dire que cinéaste et spectateurs sont sur la même ligne. On progresse en même temps qu'Imbert, on rencontre les gens, témoins, amis d'amis, qui pourraient nous mettre sur la bonne piste (...) Mais parallèlement à l'enquête, on se rend compte qu'un autre film se déroule en même temps sous nos yeux, un journal de voyage flâneur, totalement réceptif à l'Afrique et aux Africains.
Ainsi, Imbert montre une conversation animée à laquelle on ne comprend pas grand-chose et qui ne fait pas vraiment avancer la donne, mais qui est pleine d'enseignements sur la faconde, la générosité et l'esprit d'entraide des Maliens. Plus loin, en dehors de Bamako, Imbert s'arrête quelques heures chez une famille d'agriculteurs et les filme attentivement : c'est zéro du strict point de vue dramaturgique, mais cette séquence où le tempo ralentit et où l'on observe des gestes immémoriaux est magnifique, bouleversante. Et si elle bouleverse, c'est autant par le pan de vie d'Afrique rurale qu'elle nous montre qu'en raison du choix d'Imbert d'interrompre son fil rouge pour saisir et nous faire partager ce fragment de beauté qui s'est présenté à lui de façon aléatoire (...)
Enquête intime, journal de voyage, récit d'un lien qui a persisté malgré les distances et les années, Doulaye, une saison des pluies est aussi un film qui nous regarde et qui, par la seule vérité nue de ses images et de son rythme, nous questionne en douceur sur l'ordre du monde, sur les notions de progrès et de civilisation. Doulaye n'a pas Internet et pourtant, il a l'air beaucoup plus heureux que nous. Le film d'Imbert ne résout pas ce paradoxe apparent, mais il a l'immense mérite de le poser, sans chercher à le poser, élégance suprême."
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