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Deux mini-dépressions de bonheur et l'attente de la troisième, suffisent à un cinéaste pour croire en une certaine beauté de la vie et au plaisir de la filmer.
Deux mini-dépressions de bonheur, plus l’attente de la troisième, suffisent à un cinéaste pour croire en une certaine beauté de la vie, ce qui entraîne un plaisir de la filmer. La reconstitution de ces instants magiques relie le cinéaste à ceux qui cherchent à s’approcher de l’acceptation lumineuse d’être mortel. Tout est filmé sans hiérarchie, sans préférence : humains, arbres, dieux, maisons, jouets, légendes… à condition que l’amour veille.
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" Un petit paon est mort et le réalisateur, aidé d’un jeune garçon, lui fabrique un tombeau. Le temps passe. Puis un chat. Les histoires se
" Un petit paon est mort et le réalisateur, aidé d’un jeune garçon, lui fabrique un tombeau. Le temps passe. Puis un chat. Les histoires se suivent, tissées de références bibliques, mythologiques ou personnelles. Est-ce un essai ? Un journal intime? Un documentaire? Une fiction? Tout cela à la fois...Après ses discussions philosophico-politiques avec Vincent Lindon dans Pater (2011), Alain Cavalier, le « filmeur », revient à son cinéma de chambre et à ses monologues. Il convie quelques personnes dans le champ (de ses possibles) : elles évoquent le bonheur, l’amour, la mort. Lui aussi parle en voix off. Posément. En chuchotant. Aussi bien d’Adam et Ève que de Jésus ou d’Ulysse. Les paroles d’évangiles succèdent aux mots d’enfants, le blasphème au souvenir. La caméra capture les bêtes, les arbres, le vent, le ciel, et même le temps qui passe. Mettant en scène des objets inanimés –un robot,une oie en plastique, une chouette de pierre... –, il leur confère une âme. Les images de Cavalier digressent et enchantent. On se perd, on s’y retrouve. C’est du bricolage modeste, de l’art brut, du cinéma singulier."
Isabelle Danel" Une minicaméra numérique et, littéralement, des bouts de ficelle : tels sont les outils du cinéma d'Alain Cavalier depuis La Rencontre, il
" Une minicaméra numérique et, littéralement, des bouts de ficelle : tels sont les outils du cinéma d'Alain Cavalier depuis La Rencontre, il y a dix-huit ans. Mais jamais cette pauvreté de moyens revendiquée n'avait produit un film aussi généreux... Comme Le Filmeur ou Irène, ce Paradis si bien nommé est un récit à la première personne du (très) singulier, une célébration de la beauté de la vie. Le cinéaste, au soir de son existence, se rapproche de l'enfance (de l'art, des autres, et surtout de la sienne) par l'évocation des mots et des images qui l'ont marqué.
Dans ce jardin des délices, un simple rollmops déclenche une extase quasi mystique, des branches mortes incarnent le miracle de la résurrection christique et un petit robot de métal rouge crève l'écran dans le rôle d'Ulysse pour une mise en scène incroyablement inventive de L'Odyssée. Le cinéaste filme comme les enfants font l'école buissonnière — avec liberté, audace et malice. Il déclenche le rire quand il teste les propriétés désoxydantes du Coca-Cola. Bouleverse avec l'hommage rendu à un bébé paon défunt, pour qui il entretient un mausolée, bricolé avec un caillou et trois clous rouillés. Et il émerveille lorsqu'il crée l'une des scènes les plus érotiques vues depuis longtemps avec... deux pauvres jouets patinés par le temps qui s'accouplent au son du saxophone de Lester Young. Un enchantement."
" Le Paradis, c’est 1 heure 10 hors du temps et en plein dans notre époque, où avec des bouts de chandelles (statues, ustensiles de cuisine
" Le Paradis, c’est 1 heure 10 hors du temps et en plein dans notre époque, où avec des bouts de chandelles (statues, ustensiles de cuisine, objets artisanaux, jouets bon marché) Alain Cavalier nous raconte de sa douce voix, avec le vocabulaire quotidien et la malice d’un petit garçon aujourd’hui octogénaire, les aventures d’Ulysse et de Jésus, qui bientôt ne font plus qu’un. Intelligence du cœur et de l’esprit, enfance de l’art, synthèse stupéfiante : comment faire plus simplement du cinéma, comment en déployer toute la force avec plus de sobriété, d’émotion contenue, de moyens rudimentaires ? Juste avec la voix et une petite caméra.
Un moment de grâce à ce que l’on pressent être l’automne de la vie d’un homme devenu un poète du cinéma après y avoir débuté dans le circuit commercial habituel. La solitude – volontaire – l’entoure, la mort rôde (il réutilise des images qu’il avait tournées de ses parents sur leur lit de mort), alors il serait sans doute de bon ton d’être triste. Mais non. Car comme dans les Métamorphoses de Christophe Honoré ou Still the Water de Naomi Kawase, tout dans la nature désormais fait signe et sens. Le réel n’est plus qu’une longue fiction, l’histoire des âmes qui vont et viennent, se transforment et donnent leurs noms aux plantes, aux animaux, aux éléments même.
Pourtant, rien de mystique ou de la foi du charbonnier dans le projet de Cavalier – qui se revendique athée. Le simple abandon à la beauté des choses et de l’intelligence humaine, de ses fantômes, des histoires que les hommes aiment se raconter dans le noir et la peur pour donner sens à ce qui n’en a sans doute pas. Tendre, inquiet, souriant, Le Paradis d’Alain Cavalier aspire à un rapport doux à la vie."
" Film-journal, film-herbier, le Paradis, dans une économie et un style comparable à Pater, précédent film de l’auteur, exécute pourtant un
" Film-journal, film-herbier, le Paradis, dans une économie et un style comparable à Pater, précédent film de l’auteur, exécute pourtant un mouvement inverse. Superbe lui aussi, Pater extrapolait le cinéaste, jouant avec la fiction extravagante du pouvoir présidentiel là où, cette fois, Cavalier tourne résolument son propos sinon sur lui-même du moins sur sa sphère vitale, son biotope, qu’il étudie en tant que tel et à travers lequel il jette les cordes d’un imaginaire toujours affleurant. L’exercice est souvent bouleversant, mais singulièrement il exalte, nous entraînant à renouer avec les termes d’un optimisme relatif mais toujours possible. Eclat très pur, léger, aérien, sans prétention mais pourtant d’une force rare, le Paradis invente une forme de film dont on ne voit d’équivalent qu’en peinture, dans un improbable cousinage entre Holbein, Poussin et Escher, quelque part entre l’autoportrait, la pastorale et l’anamorphose. Le résultat ne se discute pas : ce tableau-là fait du grand cinéma."
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