Pia, 25 ans, retourne vivre chez sa mère, pour repartir du bon pied et enfin réussir. Chroniques d'une jeunesse déterminée, mais terriblement inquiète...
Ambitieuse et déterminée, Pia, 25 ans, doit pourtant se résoudre à retourner vivre dans sa famille, après une accumulation de difficultés. Son objectif: revenir pour mieux repartir. Son frère jumeau, Sam, qui vit toujours chez leur mère, n’appréhende pas la vie sous le même angle et ne tolère pas la vision de sa sœur. Qui a tort, qui a raison ? Le droit de partir ou le devoir de rester ?
"Heis. C’est allemand ? Scandinave ? Grec ? Ça veut dire quelque chose, mais c’est compliqué à traduire. Le premier film d’Anaïs Volpé est aussi étrange que son titre. À la fois simple et complexe. Si le terme « Heis » se rapproche de celui d’« unité » en français, comme on finira par l’apprendre, le film est surtout l’histoire d’un triptyque, d’une trinité. Il y a Pia, 25 ans, que la contrainte économique pousse à retourner vivre dans le domicile familial. Il y a son frère jumeau, Sam, qui, lui, ne l’a jamais quitté. Et il y a leur mère, qui cache un traumatisme inavoué. Au milieu de tout ça, Pia vit sa vie d’artiste fauchée. Des préparations de concours, un documentaire sur sa mère, de vieilles histoires qui traînent. Des amitiés envolées, déchirées, dont on n’arrive pas à se défaire, traces d’un passé pas lointain, mais déjà si vieux. Quelque part entre autofiction et pur objet esthétique, Heis (chroniques) ressemble parfois à un essai d’art vidéo d’étudiants d’une école d’Arts Déco, tant l’expérimentation formelle est omniprésente. À d’autres endroits, Heis (chroniques) sonne comme un rap engagé, un cri du cœur résolument moderne d’une génération qui, transformant un rêve inaccessible d’indépendance et de liberté, fait de sa vie un bricolage. La galère comme mode de vie, assumé et revendiqué, faute de mieux."
Pierre Charpilloz
Courte-focale.fr
"Ce à quoi l’on se confronte ici est davantage de l’ordre du pur « filmcerveau », mental et cyclothymique, utilisant un montage éminemment...
"Ce à quoi l’on se confronte ici est davantage de l’ordre du pur « filmcerveau », mental et cyclothymique, utilisant un montage éminemment gigogne en vue de rester branché sur les angoisses intérieures de la génération Y, ici confrontée à un contemporain gavé d’incertitudes et de mutations en tous genres. De facto, on serait bien gonflé de pointer du doigt le brouillage de l’image et l’éparpillement du montage, quand leur association – et c’est assez rare pour être signalé – parvient à capturer des sentiments aussi intimes et complexes que la peur de l’échec, la frustration naissant de désirs inassouvis, la prégnance d’un monde gagné par le trop-plein de tout (images, idées, sons, courants de pensées, etc…) ou encore le poids destructeur de l’Autre dans l’échelle sociale.
En une sorte de kaléidoscope segmenté en « chroniques » (un segment pour chaque jour), Anaïs Volpé invite donc à naviguer au cœur du cerveau de son héroïne-miroir, optant aussi bien pour l’usage de la voix off que pour le pur télescopage d’idées. A tout moment, l’abondance est de rigueur, dessinant une vraie confusion en superposant les images, les idées, les voix et les bandes sonores. Et à l’inverse, lorsque le récit se concentre sur l’ancienne génération (Pia fait ici une interview de sa mère), la caméra se fait fixe, par le biais de plans-séquences plus posés et homogènes. Ou comment révéler le fossé croissant entre deux générations, l’une sursollicitée par toutes sortes de choses (réseaux sociaux, pensées, infos télévisées, réflexions sur l’avenir), l’autre prenant racine dans l’espace sous l’effet d’un passé qu’il s’agit de revisiter ou de garder sous silence."
Guillaume Gas
Les Fiches du cinéma
"Heis, en grec, ça veut dire un, mais pas au sens de l'individualisme, au sens de l'épanouissement personnel", dit "son espèce d'objectif" à...
"Heis, en grec, ça veut dire un, mais pas au sens de l'individualisme, au sens de l'épanouissement personnel", dit "son espèce d'objectif" à Pia, un sortif de haut niveau à l'attachante héroïne de cet objet filmique pas si simple à identifier. Une magie opère dont on ne connait pas les tours, un flux qui nous balade dans le monde d'aujourd'hui et d'une génération à l'autre en ne lâchant pourtant pas le monde de Pia, ni sa voix. Derrière la caméra, à l'écriture, au montage, à l'écran et en off, cette héroïne de notre temps s'appelle Anaïs Volpé.
Dès ce premier long métrage, elle renouvelle la forme comme pour mieux prouver que le cinéma - comme la jeunesse - ne cesse pas de s'inventer ; qu'un siècle d'existence, ce n'est que l'enfance, pour l'art.
D'ailleurs, la culture, elle y croit, elle ose même faire slamer Malraux (façon de parler !) dans son discours d'Amiens en 1966, à l'inauguration de la Maison de la culture. Heis est un brillant essai sur les générations, les ponts coupés entre elles et les passerelles de fortune qu'on rafistole à la hâte. C'est un patchwork confectionné avec des bouts de réel embrasés d'une poésie du commun. Son apparence parfois foutraque et cette manière revendiquée de DIY ne dressent aucun barrage, et les premières vannes de résistance à cette figure d'un style qui échappe rompent promptement pour atteindre les zones reculées de nos inquéitudes sans âge. Si Heis parle au nom de cette jeunesse sacrifiée qu'on appelle Y, ce sont nos camisoles à tous que le film arrache d'un geste puissant d'où jaillit l'émotion, et un espoir (pour les César ?)."
G.B.L
Playlist Society
"Le film semble balayer un nombre incalculable de sujets de façon toujours très rapide mais pourtant sans superficialité. Se poser des quest...
"Le film semble balayer un nombre incalculable de sujets de façon toujours très rapide mais pourtant sans superficialité. Se poser des questions ne signifie pas qu’on soit soudain capable d’y répondre. Ce que filme Anaïs Volpé, c’est la façon dont Pia parvient néanmoins à se frayer un chemin dans la jungle, machette à la main. Même les défauts potentiels de Heis (chroniques) ressemblent à des qualités. Il y a par exemple un ton un peu adolescent dans cette voix-off haut perchée semblant émaner d’une adulte pas tout à fait sortie de l’adolescence ; ce qui pourrait sembler agaçant là-dedans n’est en fait que le parfait reflet de ce que sont les années de trentenaire. On s’évertue à passer pour des adultes, à avoir l’air de gérer nos vies, à crier haut et fort que l’on n’est plus le bébé de ses parents. Et pourtant, de l’intérieur, notre vie ressemble au bus de Speed, rapide et inarrêtable, voué à finir droit dans le mur."
Thomas Messias
Clap
"Outre son propos très actuel, Heis (chroniques) frappe par sa forme non conventionnelle. La plongée dans l’intimité familiale mêlée de souv...
"Outre son propos très actuel, Heis (chroniques) frappe par sa forme non conventionnelle. La plongée dans l’intimité familiale mêlée de souvenirs d’enfance au caméscope rappelle le documentaire Pauline s’arrache, au point que l’on croit d’abord à un récit autobiographique légèrement romancé. Fausse piste. À moins que… S’en suivent des séquences oniriques à base de nez qui saigne, des anecdotes et autres flash-back venant donner corps au personnage de Pia, alter ego de la réalisatrice Anaïs Volpé, qui creuse ainsi son passé et ses racines – notamment en interviewant sa mère –, pour tenter de se comprendre elle-même. Elle et toute sa génération de paumés."
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