Après 25 ans passés en France, Bojina retourne en Bulgarie avec un soupçon vertigineux : et si sa famille avait collaboré aux services secrets communistes ?
Après 25 ans passés en France, Bojina retourne en Bulgarie avec un soupçon vertigineux : et si sa famille avait collaboré aux services secrets du régime communiste ? Caméra au poing, elle embarque ses parents dans une quête effrénée qui menace de tourner à la catastrophe. Dans son obstination à trouver la vérité, elle se voit dépassée par ses propres méthodes qui ressemblent étrangement à celles du passé. Une odyssée tragico-comique qui mélange le film d’espionnage et le film de famille.
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"Au risque d’affoler les plus rigoureux des cinéastes, notre jeune réalisatrice mélange allégrement toutes les techniques à sa disposition,
"Au risque d’affoler les plus rigoureux des cinéastes, notre jeune réalisatrice mélange allégrement toutes les techniques à sa disposition, créant un joyeux patchwork composé de quelques extraits de films anciens, de souvenirs photographiques exhumés pour la circonstance, mais aussi d’échanges sur Skype ou d’images issues de téléphones portables. La curiosité en éveil, on se laisse alors emporter tambour battant au cœur de cet ovni, qui tient autant du thriller d’espionnage que du documentaire. Une œuvre généreuse qui, entre autodérision et sincérité, explore les mystères d’un régime totalitaire qui n’en finit pas de nourrir les fantasmes de tous acabits."
Claudine Levanneur"Je vois rouge s’apparente à un magma visuel composé d’archives datant de l’ère communiste, de photos de famille et de conversations sur Sky
"Je vois rouge s’apparente à un magma visuel composé d’archives datant de l’ère communiste, de photos de famille et de conversations sur Skype. Cette impression de foisonnement est renforcée par la présence récurrente de cadres dans le cadre et la démultiplication des points de vues, la réalisatrice évoluant sans cesse du statut de filmeuse à filmée. Outre la richesse et la diversité des documents rassemblés, cette matière témoigne avant tout d’une obsession : connaître l’implication de sa famille dans la police secrète bulgare. En brisant le silence, elle espère parvenir à se libérer du poids des non-dits familiaux et historiques.
Dans son court métrage L’Immeuble des braves, la cinéaste se distinguait déjà par sa capacité à créer de la fiction à partir du réel. Conçu à l’origine comme un documentaire sur l’expulsion des habitants d’un immeuble de Sofia, le film se transformait rapidement en un thriller palpitant où un homme se lançait à la poursuite de ses chiens disparus. De la même manière, Je vois rouge commence comme une enquête documentaire et embrasse peu à peu les codes du film d’espionnage avec sa bande-son haletante, ses images de vidéosurveillance et son réseau d’agents secrets. Lorsqu’elle lui reproche de l’utiliser comme une « matière filmique » et de ne pas réaliser une « vraie fiction », la mère de Bojina est consciente d’être transformée en personnage de fiction à ses dépends. La réalisatrice va jusqu’à se mettre en scène dans le rôle de la détective enregistrant des preuves à l’aide de sa caméra. Ce faisant, elle n’échappe pas à un certain narcissisme, qui se devine également dans sa certitude de mieux analyser ce moment de l’histoire que ses parents, qui l’ont pourtant vécu.
En cherchant à éclaircir son passé familial, elle met en lumière les zones d’ombres de l’époque communiste en Bulgarie, marquée par la terreur et la répression. Elle se transforme en justicière, qui réclame que les atrocités commises par le régime soient reconnues. Cela lui permet a posteriori d’articuler la petite et la grande histoire : « J’avais besoin de ranimer les fantômes rouges. De chercher la faute en nous pour m’expliquer les blessures du pays ». Sa libération personnelle fait ainsi écho à une catharsis générationnelle et démontre que « la politique transforme chaque cellule de notre vie », c’est-à-dire qu’elle ne s’oppose pas à l’intime mais lui est au contraire étroitement liée. Les moyens qu’elle met en œuvre pour parvenir à la vérité (elle enregistre ses parents à leur insu et les manipule pour pouvoir continuer à faire son film) finissent paradoxalement par ressembler aux méthodes de la police secrète qu’elle dénonce. Ils prennent toutefois un tour réflexif dans l’épilogue où la réalisatrice, forte de la distance permise par le montage, se met à questionner sa propre démarche. En concevant qu’un film puisse être “totalitaire”, elle interroge frontalement la place de la moralité au cinéma mais reconnaît aussi avoir été une fille “imparfaite”, livrant un film bien plus ouvert et complexe que son autoritarisme ne le laisse supposer."
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