
Cannes 2014 : Keren Yedaya, le voir pour le croire
"Les problèmes bourgeois ne m'intéressent pas", explique la cinéaste qui signe avec Loin de mon père, présenté en1
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Moshe et Tami sont en couple. Ils vivent une relation cruelle dont Tami ne semble pas pouvoir se libérer. Moshe et Tami sont père et fille...
Moshe et Tami sont en couple. Moshe a cinquante ans, Tami est à peine entrée dans la vingtaine. Ils vivent une relation cruelle dont Tami ne semble pas pouvoir se libérer. Tami et Moshe sont père et fille. Après "Mon trésor" et "Jaffa", Keren Yedaya adapte un roman de Shez, "Loin de son absence".
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" Une oeuvre puissante et courageuse. Loin de mon père est le récit d’un combat impitoyable, par lequel une jeune f
" Une oeuvre puissante et courageuse. Loin de mon père est le récit d’un combat impitoyable, par lequel une jeune femme s’affranchit de ses entraves et se reconnecte à sa féminité, en disposant pour la première fois de son corps. Le parcours aura été éprouvant mais, sans l’absolue conviction de Keren Yedaya, qui repousse en son nom les limites du figurable, il aurait été vain."
Sandrine Marques" Difficile de classer cet enfer intime, cette expérience provocante de l'inceste, dans les cases habituelles.(...) Comment
" Difficile de classer cet enfer intime, cette expérience provocante de l'inceste, dans les cases habituelles.(...) Comment dire qu'on « aime beaucoup » l'épreuve que la réalisatrice israélienne Keren Yedaya nous impose ? Elle nous enferme dans un foyer suffocant, où le même cycle de souffrance tourne sans fin, en gros plans à même la peau. Pas moyen d'échapper au spectacle frontal de cette chair sous emprise, soumise et défaite. Pas de hors-champ, pas d'ellipses. Le mal-être et le dégoût de l'héroïne nous gagnent comme une mauvaise fièvre. Même lorsqu'elle s'échappe, un soir, de sa prison domestique, c'est pour se laisser violer au petit matin, comme morte, par une bande de jeunes, sur une plage de Tel-Aviv. La séquence est une prouesse de cinéma : derrière des chaises en plastique, presque à la vue de tous, Tami n'est plus qu'un corps passif, entre déchet et instrument.
On retrouve, dans ce film, la réflexion implacable et pessimiste de la cinéaste sur la condition des femmes broyées, leur place dans la famille et dans la société. Il y a quelques années, dans Mon Trésor, elle observait déjà, sans ciller, la descente aux enfers d'une fille qui se prostituait, faute de pouvoir empêcher sa mère de le faire. Loin de mon père est une oeuvre de combat encore plus offensive : une dénonciation de l'oppression pure. Une épreuve de force pour les deux comédiens principaux, qui se donnent tout entiers au gouffre."
" Loin de mon père est l’adaptation d’un livre intitulé Loin de son absence, par Shez. Autobiographique ? On
" Loin de mon père est l’adaptation d’un livre intitulé Loin de son absence, par Shez. Autobiographique ? On n’en sait rien, mais jamais sans doute le sujet n’avait été aussi bien traité «de l’intérieur».
Le sentiment de dépendance affective et sexuelle (...) est rendu avec un réalisme terrifiant, qui n’élude pas les scènes scabreuses (...) Heureusement, le regard de la cinéaste – qui cite La Pianiste de Michael Haneke parmi ses influences – est totalement en empathie avec la victime et exempt de voyeurisme (...)
Où se loge la perversité, voire la folie? C’est ce que le film explore jusqu’au bout (...)l faut avoir le cœur bien accroché pour supporter un tel film, par moments insoutenable. Mais la vaccination contre certains abus intolérables est sans doute à ce prix. Avec son style minimaliste et confiné qui se méfie de toute séduction, Karen Yedaya confirme une réelle originalité."
On déteste cette grosse fille, boulimique, qui vomit et se lacère. On se fout de son désespoir, comme on s’&eacu
On déteste cette grosse fille, boulimique, qui vomit et se lacère. On se fout de son désespoir, comme on s’étonne devant les tournantes et les si longues séquestrations des faits divers. Quant au mâle dominant, c’est à peine si on remarque ses actions, tant elles sont classiques. Ni lui, ni l’inceste ne sont le sujet du film.
Ce que raconte Yedaya, c’est l’addiction.
Elle ressemble à l’amour, et elle guette tout être humain, à chaque coin de rue : patron harceleur, publicitaire habile, tribun politique, amant(e) narcissique, jeux (des pauvres, des riches et des traders), jusqu’aux infos permanentes, tous ces dispositifs hypnotiques stupéfient autant, si ce n’est plus, que la meth.
Le sevrage, avec multiples rechutes, advient le plus souvent grâce à une rencontre, ça s’appelle une prise de conscience. Des générations de dramaturges et de théoriciens ont compté dessus.
Là, c’est Yael Abecassis qui aide Tamir à sortir du cercle infernal. On voudrait bien qu’elle existe, on rêve d’une théologie de la libération. Mais Yaël est un ange, et les anges n’existent qu’en pierre, de préférence dans les cimetières.
On ne sait ni quand ni comment ça a commencé. Mais il y a une hypothèse. Moshe, le père, pleure d’émotion devant une photo du bébé Tamir venant de naître. Le fameux "instinct maternel" a toujours été soigneusement cultivé. L’instinct paternel, laissé sauvage, risque de mal tourner."
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