Chronique souriante de la vie de quelques habitants d'un immeuble et de ceux qu'ils aiment. Une famille sépharade racontée sans folklore et avec grâce.
Simon, la trentaine, issu d'une famille de juifs séfarades, partage sa vie entre son métier de journaliste à Tabac Magazine, sa copine Christine avec qui il n'arrive pas à avoir d'enfant et ses amis Fabrice, Léa et Roché. Le premier long-métrage de Renaud Cohen, une chronique souriante et légère qui doit beaucoup à la grâce des acteurs.
Plus qu’un premier film
sympathique. C’est un beau film, tendre et généreux, qui laisse toute la place
à ses personnages et aime les regarder vivre, avec leurs travers et leur
originalité. Renaud Cohen a ainsi réalisé un portrait de groupe où il s’efface pour
mieux s’incarner encore dans les moindres détails, et notamment dans ce rythme
doux qui épouse les hésitations minuscules de chacun –avec, au centre, Simon,
trentenaire indécis-, les glissements imperceptibles entre raison et folie,
immaturité et vieillissement. C’est une comédie hors mode : elle est
indulgente. Les ratages n’y sont jamais moqués, les incompréhensions et les
quiproquos y sont traités comme des incidents naturels… Chronique souriante de
la vie de quelques habitants d’un immeuble… et de ceux qu’ils aiment. Quand on
sera grand évoque au passage les aléas d’une famille juive séfarade. Sans
folklore, et avec une légèreté qui doit aussi beaucoup à la grâce des acteurs. Mathieu
Demy n’a jamais été aussi convaincant, et Amira Casar s’impose complètement. Voilà
un film dont l’élégance est la simplicité. On quitte le film assez joyeux,
confiant et vraiment touché par ces inconnus qui nous sont devenus brièvement
aussi proches que nos propres amis.
Philippe Piazzo
Télérama
" Ces personnages fragiles et déboussolés ressemblent aux héros de bien des films français récents : les adultes gentiment névrosés de Ça i...
" Ces personnages fragiles et déboussolés ressemblent aux héros de bien des films français récents : les adultes gentiment névrosés de Ça ira mieux demain, de Jeanne Labrune, par exemple, ou les jeunes gens, encore plus flottants, de La Confusion des genres, d'Ilan Duran Cohen. A la limite, Simon serait vaguement moins enfantin que ses copains. Il sait qui il aime. Il sait, surtout, ce dont il rêve : un enfant (...)
Renaud Cohen a un regard clair, précis et tendre sur les hésitations de ses personnages. Sur leurs drames, qu'il fait mine de ne pas trop prendre au sérieux. Même le classique conflit père-fils, ici assez aigu, est résolu, lors d'une scène à la frontière de la comédie. Mais la mélancolie n'est jamais loin, et dans ce film elle côtoie la fantaisie avec un certain bonheur. Lorsque le père de Simon un psy se résigne à placer dans une maison de repos sa mère qui perd un peu la tête, le simple plan d'une voiture qui fait demi-tour sur une route déserte nous révèle qu'en définitive il ne s'y résoudra pas. Il y a ce joli moment où Simon remplace, par hasard, son père auprès d'un client, ravi par une écoute qu'il n'a jamais trouvée chez aucun psy... Et cette scène, proche d'une comédie italienne à la Dino Risi... (...) Avec ce film faussement léger, Renaud Cohen a trouvé un ton : drôle avec aisance, et grave comme par inadvertance. A l'image de Mathieu Demy, formidable en faux ado, faux adulte. Protégé par ses lunettes, il semble traverser la vie sur la pointe des pieds. En trébuchant, par moments. Mais sans jamais perdre l'équilibre."
Pierre Murat
Libération
" Le personnage, vraiment attachant, n'existerait pas avec autant d'évidence sans la grâce fragile de Matthieu Demy, son air endormi et lun...
" Le personnage, vraiment attachant, n'existerait pas avec autant d'évidence sans la grâce fragile de Matthieu Demy, son air endormi et lunaire, mi-Claude Melki mi-Gaston la Gaffe. Renaud Cohen manifeste une envie constante de le filmer, d'écrire des scènes à son tempo, de jouer avec sa façon toute particulière de ne manifester aucune réaction sinon une mine vaguement ahurie, l'oeil un peu rond et le visage impassible (en contrechamp de n'importe quelle action, l'effet comique est immédiat). Entre l'acteur atypique et le cinéaste débutant, une rencontre a lieu et quelque chose d'un peu électrique circule (probablement de l'ordre de la reconnaissance réciproque).
Malgré cette alchimie, Quand on sera grand n'est pourtant pas un film à un seul personnage. A ce portrait en plan serré de garçon, Cohen combine celui en plan large d'un petit groupe humain, et réussit à tenir l'un sans lâcher l'autre.
Autour de Simon, d'autres expériences dessinent des contrechamps, des lignes de fuite, d'autres perspectives. On y voit à la fois une naissance et une mort, de l'hétérosexualité et de l'homosexualité, des juifs et des Arabes, des Français et des Portugais, des couples qui se prennent la tête et des célibataires qui rament, des jeunes et des vieux... Sans jamais tomber dans le catalogue énumératif, Renaud Cohen dessine une petite humanité grouillante, rassemblant en miniature la somme des expériences quotidiennes. Le film séduit par ce goût du brassage, ce sens naturel du métissage et de la pluralité des expériences. D'autant plus qu'il ne tombe jamais dans les considérations approximatives sur tout et sur rien, les propos un peu pontifiants sur la vie en général. Renaud Cohen reste léger, jusque dans la gravité qui, par pointes, finit par percer."
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On passe un bon moment
très mauvais