Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Le directeur d'une laiterie s'est noyé dans une cuve de lait. Le postulant à son remplacement va manipuler les trois autres candidats pour obtenir le poste.
Le président de la Coopérative laitière des Fermiers réunis se noie dans une cuve à lait en cherchant à rattraper son parapluie qui y était tombé. Les quatre directeurs adjoints, Dufaut, Tousseur, Lainé et Courtin, briguent sa succession. Chacun décide d'adopter une stratégie sournoise qui lui permettra de vaincre ses adversaires.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Balayons les idées reçues qui entachent le travail de Jean-Pierre Mocky. Accusé de bâclage et de fumisterie, Mocky a pourtant réussi l’une
" Balayons les idées reçues qui entachent le travail de Jean-Pierre Mocky. Accusé de bâclage et de fumisterie, Mocky a pourtant réussi l’une des œuvres les plus originales et vivifiantes du cinéma français, au moins jusqu’à la fin des années 80. On ne compte guère de films ratés des Dragueurs, son premier opus (1959), à Ville à vendre (1992). Entre Chabrol (pour la mise en boîte de la société française), Polanski (pour l’absurde et l’humour noir) et Ferreri (pour la férocité satirique), Mocky a longtemps exprimé une verve, un anticonformisme et un sens du comique réjouissants dans une série de films qui constitue un ensemble unique et cohérent dans le cinéma français. Contemporain de la Nouvelle Vague mais éternel solitaire, il a choisi la farce, le polar, l’étude de mœurs ou de caractères, parfois le fantastique, pour échafauder une véritable comédie humaine en prenant pour cibles les institutions, les médias et les puissants, s’assurant une solide réputation de trublion et d’anarchiste à tendance paranoïaque.
(...) Snobs ! est une étape assez expérimentale dans sa carrière, proposant une délirante galerie de portraits censée brocarder le ridicule des notables de province, portée par une mise en scène inventive et des acteurs en grande forme, Michael Lonsdale en tête. Le jeune Mocky peut se vanter d’avoir rallié à son cinéma de franc-tireur des monstres sacrés du cinéma des années 30, au crépuscule de leur gloire mais au génie toujours intact – Michel Simon, Fernandel –, entourés des complices de la première heure qu’étaient Jean Poiret, Francis Blanche ou Michel Serrault… (...) "
" Sur un thème de rivalité sociale qui eût ravi Balzac (après la mort du directeur d’une coopérative laitière, les quatre sous-directeurs se
" Sur un thème de rivalité sociale qui eût ravi Balzac (après la mort du directeur d’une coopérative laitière, les quatre sous-directeurs se disputent, en usant de tous les moyens, le poste du défunt...), Jean-Pierre Mocky a tracé des variations au crayon gras qui évoquent toutes les formes d’hypocrisie et les combines qui conduisent à la " réussite ". Dans ce jeu de massacre, rien n’est épargné, et l’Armée, la Police, l’Eglise, la Presse, sont étrillés avec une plaisante allégresse.
Bien sûr, la farce ne va pas sans lourdeur ni vulgarité, mais cette épaisseur du trait, loin de constituer un défaut regrettable et accidentel, a été systématiquement recherchée par l’auteur. Si le ton est souvent théâtral, si l’image est statique, cette fixité des vues, à tous les sens du terme, révèle l’obstination du pamphlétaire, soucieux d’atteindre, par-delà une facile satire de chansonnier, les prolongements d’un art authentique. Dans son énormité, cette caricature rejoint la poésie la plus acide, par le détour d’un onirisme démentiel (évident au cours du combat de boxe, par exemple, mais à l’état de latence, comme un double-sens, durant tout le film).
Voici enfin un auteur que rien n’arrête et qui sait aller trop loin. Passées les bornes du bon et du mauvais goût, il ne débouche pas sur un scandale gratuit, mais sur une œuvre riche et vive, où le laid provoque le spectateur et l'oblige à se démasquer. Dans la peau d’un Daumier qui aurait lu Jarry, Jean-Pierre Mocky a réalisé là son film le plus personnel, qu’avaient à peine esquissé, au hasard de certains détails, Les Dragueurs et Un Couple. Le goût de la monstruosité — cette amertume de la raillerie — n’est pas assez répandu parmi nos contemporains, plus enclins à savourer les litotes de l’ironie, pour que soit négligée l’apparition d’un cinéaste turbulent, dans les classes trop sages du jeune cinéma. "
" Le titre du dernier film de J.-P. Mocky me chiffonne. Ces bourgeois, grands et petits, farcis jusqu’aux ouïes de tous les préjugés moraux,
" Le titre du dernier film de J.-P. Mocky me chiffonne. Ces bourgeois, grands et petits, farcis jusqu’aux ouïes de tous les préjugés moraux, sociaux, religieux, intellectuels, si virulents - dans nos départements de l’Ouest, je voyais mal en eux les représentants du snobisme. Sans doute fait-on sonner les dentales, accorde-t-on une importance démesurée aux " relations ", parle-t-on avec le dindonnement d’usage de " nos épouses ", de " nos maisons ", de " nos voitures " — mais cet exhibitionnisme affligeant sent la messe de onze heures et le thé de Mme la préfète, ce qui implique une certaine vulgarisation du phénomène. Ou alors les Snobs de Mocky sont aux vrais snobs ce que les Précieuses de Molière sont aux vraies précieuses : une copie de province.
Et puis on m’a rappelé Thackeray, maître en snobisme, puisqu’il fut l’un des premiers gentlemen à donner vie à ce mot. Selon sa formule, être snob, c’est être ce qu'on n’est pas, ne pas être ce que l’on est. Jouer. Jouer le jeu social, évidemment. Et pour jouer ce jeu avec quelque chance-de le gagner (ici, quatre personnes se disputent un fauteuil de directeur général), il faut bien connaître la règle, et la respecter — au moins dans les apparences. Jean-Pierre Mocky, avec une jolie férocité, démonte les mécaniques. Il nous dévoile le dessous des cartes.
Parce que le père de Zazie a collaboré au précédent film de Mocky, Un Couple, on va parler d’humour à la Queneau. Rien de farfelu, rien de poétique dans la caricature de Snobs. Au contraire : une méchanceté logique, une violence froide — dents serrées. Le scandale est comme le jeu : il a sa règle. Il existe un conformisme de l’anticonformisme. Mocky ressemble à ces jeunes bourgeois très bien élevés qui savent parfaitement ce qui se fait et ce qui ne se fait pas et qui, dans le désir de la provocation infaillible, font avec application ce qui ne se fait pas. Bombes, flèches, fluide glacial, boules puantes, l’arsenal du parfait petit anarchiste a été mobilisé. Prévert, vous dis-je, et non Queneau. Il y a un côté Diner de Têtes dans Snobs, qui me réjouit fort. Ou, si vous ne voulez pas quitter le cinéma : imaginez La Règle du Jeu (qui serait à mon avis le vrai titre de Snobs) où Renoir aurait été remplacé par Siné. "
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE