Marc rencontre Sylvie. Ils s'aiment mais se perdent de vue. Marc en trouve une autre, Sophie. Ce que Marc ne sait pas, c'est que Sophie et Sylvie sont soeurs...
Dans une ville de province, une nuit, Marc rencontre Sylvie alors qu’il a raté le train pour retourner à Paris. Ils errent dans les rues jusqu’au matin, parlant de tout sauf d’eux-mêmes, dans un accord rare. Quand Marc prend le premier train, il donne à Sylvie un rendez-vous, à Paris, quelques jours après. Ils ne savent rien l’un de l’autre. Sylvie ira à ce rendez-vous, et Marc, par malheur, non. Il la cherchera et trouvera une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie…
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
L’auteur de La fille seule réinvente le mélodrame en le dégraissant de ses méchants. Et filme les acteurs comme personne. Pour son avant-der
L’auteur de La fille seule réinvente le mélodrame en le dégraissant de ses méchants. Et filme les acteurs comme personne.
Pour son avant-dernier film et ultime grand œuvre, La Femme d’à côté (1981), François Truffaut avait inventé le personnage de Mme Jouve, interprété par Véronique Silver : une femme mûre, portant sur son corps les traces d’une ancienne passion, qui voit et comprend tout, véritable radar amoureux, alors qu’elle a elle-même quitté la table depuis fort longtemps. Ce personnage sublime, à la fois témoin muet et coryphée, Benoît Jacquot se l’approprie et l’offre à Catherine Deneuve, reine mère aux aguets, à laquelle personne ne dit rien mais qui devine tout.
Mais qu’y a-t-il à comprendre, au juste ? Que chaque rencontre amoureuse est un miracle, un moment suspendu, risque maximum et gain peut-être infini, une nuit pascalienne, littéralement hors sol, telle que l’éprouvent Benoît Poelvoorde et Charlotte Gainsbourg dans le premier mouvement du film.
Après, pour que le mélodrame s’enclenche, encore faut-il que la vraie vie vaille la peine d’être menée, plus écrin que corset, passionnante et complète, pas plus aliénante qu’une autre, mais hantée par les objets et les signes d’un glissement de terrain toujours possible. Le point essentiel, celui que le film respecte à la lettre, c’est que ce n’est la faute de personne.
Lire la suite de la critique sur lesinrocks
On dirait une nouvelle de la littérature française du xixe siècle, un écrit méconnu ou demeuré inédit de Maupassant ou Barbey d'Aurevilly :
On dirait une nouvelle de la littérature française du xixe siècle, un écrit méconnu ou demeuré inédit de Maupassant ou Barbey d'Aurevilly : un homme fou d'amour pour une femme envolée, épousant, sans le savoir, la soeur de sa bien-aimée... Si pareille nouvelle avait existé, François Truffaut l'eût probablement adaptée. Truffaut à qui Benoit Jacquot ne dédie pas ouvertement son film, mais à qui il rend, visiblement, hommage : musique lyrique, très Georges Delerue, signée Bruno Coulais ; voix off qui commente les soubresauts sentimentaux des personnages ; fondus au noir, utilisés comme des signes de ponctuation. Sans oublier une fascination pour la sororité. François Truffaut avait aimé travailler avec les soeurs les plus célèbres du cinéma français de son temps : Françoise Dorléac (La Peau douce) et Catherine Deneuve (La Sirène du Mississippi et Le Dernier Métro). Et il avait fait de l'attirance d'un jeune homme, Jean-Pierre Léaud, pour deux soeurs le coeur d'un de ses films les moins appréciés, à l'époque : Les Deux Anglaises et le Continent...
Benoit Jacquot, très en forme depuis quelque temps, filme, de plus en plus, en clinicien : les couloirs de Versailles à la veille de la Révolution dans Les Adieux à la reine, par exemple. Ici, c'est sur la province qu'il pose son regard affûté : rues désertes et ennuyeuses où, une nuit, Benoît Poelvoorde rencontre une sorte de fantôme d'amour, qu'il perdra, par la faute d'un destin contraire, sans pouvoir l'oublier jamais ; interminables (et probablement succulents) repas, concoctés par Catherine Deneuve, qui comprend tout, mais ne dit rien, héritière moderne de ces bourgeoises effrayantes à la Mauriac ; homme politique plus ou moins corrompu, que le héros va combattre, comme pour mieux lutter contre le désarroi de sa propre vie.
Au moyen de plans-séquences précis, habiles, le cinéaste détaille ces codes, ces rituels. Et les dynamite avec un plaisir pervers en observant l'inévitable implosion de son curieux trio. D'un côté, l'homme, jouet du destin qu'il se forge, interprété par Benoît Poelvoorde (il n'est pas toujours convaincant, hélas : on le préfère dans des rôles à la gravité moins apparente, moins soulignée). De l'autre, deux femmes, superbes et fascinantes. Mais aussi agaçantes l'une que l'autre : la soeur-épouse (Chiara Mastroianni), parce qu'elle reste sans cesse, et la soeur-amante (Charlotte Gainsbourg), parce qu'elle part toujours. Elles sont les deux facettes d'une femme idéale, une femme qui n'existe pas, bien sûr, ce qui rend dérisoire et émouvante l'obstination du héros à vouloir les aimer l'une après l'autre. Benoit Jacquot, qui aime mêler les genres et brouiller les pistes, insuffle ce qu'il faut d'ironie dans la brutalité du regard qu'il pose sur ces gens et ce monde. Par l'efficacité de sa mise en scène, ce mélo — et même ce méli-mélo — devient un drame, voire une (mini)tragédie dont on ne sait trop s'il la veut insoutenable ou légère. D'où ce dénouement — une scène qui aurait pu être, mais ne sera jamais — qu'il filme comme il aime faire : entre réalisme et onirisme, exactement.
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
| 1 | € |
| le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
| 1 | € |
| le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
| 9 | ,99€ |
| /mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
| 15 | ,99€ |
| /mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
| 49 | ,99€ |
| /an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
| 69 | ,99€ |
| pour 1 an |
PREMIUM
| 99 | ,99€ |
| pour 1 an |
*A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
| 175 | ,99€ |
| pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE