Benjamin Naishtat filme une terriblement belle "Histoire de la peur"
Un titre imposant, mais un film subtil, court (1h19) et percutant, dont la force est de dessiner les lignes de ten1
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Marcos et sa femme ont enlevé un enfant qui meurt accidentellement. Marcos se confesse à Ana, la fille de son patron, qui se prostitue.
Marcos, chauffeur d’un général, et sa femme ont kidnappé un enfant qui meurt accidentellement. Dans un autre monde, Ana, la fille de son patron, se prostitue par plaisir. Hanté par sa conscience, Marcos se confesse à elle, à la recherche de réconfort. Finalement, sa quête de rédemption le conduit à suivre un pèlerinage en l’honneur de Notre Dame de Guadalupe.
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Bataille dans le ciel, soit. On est pour, on y va ! Mais quelle bataille (sinon quel Bataille, Georges)? Et quel ciel ? Certainement pas l
Bataille dans le ciel, soit. On est pour, on y va ! Mais quelle bataille (sinon quel Bataille, Georges)? Et quel ciel ? Certainement pas le paradis promis par l'abusive traduction anglaise du titre, Battle in Heaven.
Une mystique est là, pourtant. Comme dans un bordel, le film est à plusieurs chambres, chacune a sa spécificité sexuée, son plaisir et son malheur, mais aucune n’ouvre ses fenêtres sur une quelconque échappée. Un film bouché, ce serait rien de le dire. Au sens météorologique: horizon fermé, par-delà le bien et le mal, car il faudrait être fou ou moraliste pour accuser la pluie de mouiller. Mais un film lyrique aussi, qui vous emporte, comme par grand vent et torrent de sensations.
Avis de forte tempête dès la scène d'ouverture (...) Ceci, qui ouvre le film, est bel et bien une pipe. Son filmage pose des questions qui vont au-delà de la pornographie, ne serait-ce que parce que la caméra hésite," tourne autour du poteau rose, retourne, lentement, patiemment, sans provocation manifeste. Mais surtout parce que cette pipe nous appartient à chacun, tous les hommes et les femmes, y compris les réputés «moches», comme ce Marcos (Marcos Hernandez), sumo de Mexico, chauffeur de maître, trimbalant la fille de son patron, Ana, «belle de jour», qu'il emmène chaque après-midi à la «boutique» (une maison close).
La jolie Ana est aussi, et pas du tout accessoirement, sa maîtresse. Plus tard, le même Marcos s'enverra en l'air avec sa régulière, toute aussi baleine qu'il est cachalot, mais que Reygadas filme avec une tendresse telle qu'ils sont devant nous comme Marilyn et James Dean s'envoyant en l'air.Bataille dans le ciel ressemble au final tellement à ses personnages qu'il en arrive, lui aussi, à se débattre avec ses propres tentations. Quand, au-dessus du lit d'amour, la caméra remonte pour rencontrer un portrait du Christ, qui pourrait être un Titien ou du pire chromo sulp
icien. Ce qui importe, ce n'est pas l’icône mais l'effet que produit le corps demi-nu, la chair. Chercher l'issue, trouver la fente. Tout le film va dans ce sens, y compris quand il se télescope avec la religion catholique dans son expression la plus illuminée : un pèlerinage à Notre-Dame de Guadalupe, où Marcos se traînera à genoux, la tête emballée dans un sac en plastique, sous incantations folles («No mas alcohol no mas tétas» - «Plus d'alcool plus de nichons»), porté entre le lyrisme et le ridicule, autrement dit entre Glauber Rocha et Pasolini.
Il y a élévation, peut-être, mais dans la démence, dans l'excès, dans ce même débordement qui subjugue toute religiosité, la dépasse, la sature, la conteste. Pas film moins croyant que Bataille dans le ciel, qui se conclut par une paix matérialiste et, on vous le dit, la plus belle déclaration d'amour du cinéma moderne : un «Te quiero» — «Je t’aime», exprimé entre deux bouchées d'une ultime pipe. Après quoi : amen."
" Simplicité grandiose et impétuosité baroque : la formule va bien à cette Bataille dans le ciel, qui commence à première vue loin du ciel,
" Simplicité grandiose et impétuosité baroque : la formule va bien à cette Bataille dans le ciel, qui commence à première vue loin du ciel, par une scène que la censure qualifie de "sexe explicite" (...) Une séquence de pornographie morale et sociale inscrite dans le corps à corps du plaisir et de la souffrance, comme a pu le faire le cinéaste Fassbinder.
Tout s'éclaircira très vite, du moins jusqu'au seuil du terrible mystère que préserve ce film magnifique, glacial et brûlant à la fois (...) Mais le film prend toute sa puissance de ne rien dévoiler de ce motif qui le fonde. Un mystère, qui reste entier, plane sur la jouissance mystique de ces deux corps, que le réalisateur se contente de placer dans le contexte urbain de Mexico.
Mexico ? Ce sidérant panoramique à 360 degrés sur la ville pendant qu'ils font l'amour, ces saluts récurrents de la troupe au drapeau entre chien et loup, le pèlerinage des foules en l'honneur de Notre-Dame-de-Guadalupe, la solennité d'une musique traditionnelle espagnole, la turpitude de ce bordel feutré où travaille Ana et que les habitués nomment"la boutique", le délire nationaliste des discours télévisés associé à la ferveur religieuse des parties de football, un chef de la police figuré sous les traits d'un débile mental.
Ce sont (sous les auspices du sabre, du commerce et du goupillon) les mille visages de l'aliénation que ce film met en scène autour de la séduction morbide des corps qui s'étreignent, préparant d'autant mieux le drame qui va ensanglanter le tableau. A ce titre, Batalla en el cielo s'inscrit dans la lignée aujourd'hui dévaluée d'un grand cinéma de libération. Le film est d'autant plus convaincant qu'il ne concède rien sur la nécessaire puissance du mal et la fascination de la mort dans la détermination des conduites humaines."
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