Les détectives Muldoon et Halloran sont chargés d'enquêter sur le meurtre d'une jeune femme. Ils découvrent bientôt que la victime était liée à un gang de trafiquants de bijoux. Mais la traque ne fait que commencer et New-York est une grande ville...
"(...) La Cité sans voiles reste avant tout une réussite de metteur en scène. La superbe profondeur de champ raconte mille petites histoires anonymes qui ne demanderaient qu'à devenir les sujets d'autres films. La poursuite finale, où, en grand architecte, Dassin exploite les ressources du décor urbain, est un sommet du genre. Mais il sait aussi capter en plans serrés l'essence de ses personnages en les isolant dans des scènes intimistes (...)"
Guillemette Odicino
Le Nouvel Observateur
" Ce film a marqué une date. Pour la première fois, le cinéma américain sortait des studios. Dix ans avant Godard, Dassin cachait sa caméra...
" Ce film a marqué une date. Pour la première fois, le cinéma américain sortait des studios. Dix ans avant Godard, Dassin cachait sa caméra dans une petite voiture pour filmer les gens dans la rue. D'où un assez beau portrait "unanimiste" de New York, avec ses orgues de Barbarie au coin des rues et ses gosses qui se rafraîchissent devant les bouches d’incendie.(...) Ce qui tient admirablement, c’est ce qui devrait "dater" : l'ambiance de film noir, digne des meilleures réussites de l'époque. Une femme est étranglée par des inconnus. Au bout de mille mensonges, fausses pistes, et longues marches inutiles; on pince les assassins. Au passage, la caméra pique tout un monde, les quartiers pauvres, la bourgeoisie, les milieux faisandés. Tout cela, soutenu par le cabotinage de Barry Fitzgerald, crée un charme tenace."
Juillet 1970
L'Humanité
" Nous sommes bien devant un drame policier - et ici on a envie de citer un des propos intelligents de Malraux, il en a tenus sur la Série...
" Nous sommes bien devant un drame policier - et ici on a envie de citer un des propos intelligents de Malraux, il en a tenus sur la Série Noire qui a signifié "l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier". (...) C’est l’Amérique vraie, l'Amérique peuplée de gens riches minoritaires et d’une majorité de petites gens, c’est plus exactement la découverte "néo-réaliste", en 1948, de l’Amérique par un des plus brillants représentants de cette "génération perdue" par la faute du maccarthysme, mais qui nous promettait un très grand cinéma réaliste.
Mais les qualités descriptives du film ne résument pas ses mérites. La Cité sans voiles est aussi un grand film tragique, et qui, sur certains points, annonce West Side Story, de Wise. La présentation d’un autre quartier pauvre, l’East Side, nous vaut tout un univers de foule grouillante, de maisons de briques avec leurs escaliers extérieurs, d’enfants qui se rafraîchissent sous le jet d’eau des fontaines les jours de canicule. Elle nous vaut surtout un terrible final (...).
Un certain schématisme moral, quelque maladresse d’exécution n’enlèvent rien à l’essentielle force d’attraction de La Cité sans voiles : la méthode "vériste" italienne appliquée pour saisir la vérité de New York, une réalité vivante et lourde, qui peine, qui transpire, qui aime, une réalité amicale et hostile tout à la fois. "
Albert Cervoni, Juillet 1970
Combat
" Si un cinéaste inconnu mettait demain un tel film sur le marché, on crierait au génie, et toute la jeunesse viendrait se retrouver, s'uni...
" Si un cinéaste inconnu mettait demain un tel film sur le marché, on crierait au génie, et toute la jeunesse viendrait se retrouver, s'unir à ce moderne style : celui qui ne souligne pas mais qui marque, celui qui percute sans verbiage celui qui poétise avec le quotidien. Quel talent pour que la ville, faite de murailles, parle "d'aventures" comme on parle à l'aide d'horizons illimités ! Dassin rend la ville palpable. Ce n’est plus qu’un grand corps qui s'éveillerait en s'étirant. Mais, soudain, le banal se transforme en un drame qui vous glace : en s'étirant, un de ses bras vient de briser une vie humaine comme on renverserait une lampe de chevet.
Mêlé aux plans du laitier, du boueux et autres travailleurs matinaux, Dassin intercale celui des assassins. Ni détails grossis cent fois, ni effets spéciaux. Mais la simple vision d’ensemble de deux hommes, et d'une femme qui se débat, vous doue suc. votre fauteuil. Donc, dès le début, vous savez que le film sera inoubliable. Barry Fitzgerald, dans le rôle du principal policier, Ted de Corsla dans celui du tueur, continuent de tisser ce sentiment inoubliable dans votre esprit (...)
Sans accrocher sa caméra au plafond, sans la soumettre non-plus à des contorsions alambiquées au ras du sol, Dassin nous en un seul plan, caméra fixe, de policiers harassés aux mains vides, de la difficulté d'assembler le puzzle des éléments d'enquête, de la routine désespérante, d'une vie de démarcheurs qui est celle des flics. Il n'est que de voir et revoir d'autres films policiers pour juger de la différence de climat. Il est vrai que La Cité sans voiles est touchée par grâce. "
Henry Chapier, 23/07/1970
Combat
"Chez Dassin, lorsque la police arrête un grand médecin, l'assistante de ce dernier éclate en sanglots. Chez d'autres cinéastes, elle laisse...
"Chez Dassin, lorsque la police arrête un grand médecin, l'assistante de ce dernier éclate en sanglots. Chez d'autres cinéastes, elle laisserait tomber le téléphone ou mordrait ses doigts. Dassin va toujours plus loin. C'est ainsi que de choc en choc, son film progresse vers la plénitude.
(...) remercier Dassin d'avoir su protéger son film contre les éventuelles infiltrations littéraires. En tournant délibérément le dos aux "messages", aux "têtes lourdes", La Cité sans voiles nous atteint de plein fouet dans le coeur et l'esprit, et joue de la harpe sur nos nerfs."
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