Le "système Mocky" par lui-même
Jean-Pierre Mocky fait figure d'électron libre dans le paysage cinématographique française et ce, depuis les1
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Le neveu d'Amanda lui raconte sa macabre découverte en montagne : 50 touristes, tous morts dans un car. Accident ou crime ? Amanda a son idée et mène l'enquête.
Au petit matin, sur une route de montagne enneigée, Victorien, jeune écologiste, routard, découvre un car de touristes dont les cinquante occupants sont morts. Consciencieusement, il leur fait les poches... Mais, intrigué, il va en parler à Amanda, sa "Tantine". Lorsque le journal télévisé annonce que ce même car est officiellement tombé dans un lac avec les passagers, tous deux pensent qu'un sombre crime vient d'être maquillé en banal accident de la route. Leur enquête commence... Mais ils ne sont pas les seuls sur l'affaire. L'un des meilleurs films de Mocky, entre suspense, comédie, étrangeté et pamphlet écologique, où Deneuve, en vieille fille rousse, joue les détectives avec une gracieuse fantaisie.
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" Mocky nous baise mais il nous baise bien. C’est un grand amoureux. S’il se trouve que cette manière emportée affecte le scénario (rébus en
" Mocky nous baise mais il nous baise bien. C’est un grand amoureux. S’il se trouve que cette manière emportée affecte le scénario (rébus en boucle d’embrouilles qui bouillonnent), il arrive fatalement qu’elle contamine aussi la direction d’acteurs. On a trop dit là aussi (et Mocky n’est pas le dernier) que les acteurs dans ses films, se laissent aller à l’humeur de leurs improvisations. Si c’était vraiment le cas, cabots comme on les connait, ils se contenteraient de proliférer dans ce qu’ils sont (…). Si tous, des seconds couteaux à l’avant-scène, sont aussi systématiquement à côté de leurs pompes habituelles, c’est bien qu’il y a chez Mocky quelque chose qui ressemble à de la direction d’acteurs. Mais une direction pas banale dans le cinéma français, quelque chose comme un cocher bourré qui driverait un attelage de pouliches en chaleur et d’étalons enragés."
Gérard Lefort, 19/08/1987" Il serait malséant, et épuisant, de dévoiler les péripéties qui, de mystères en calembredaines, entre Hitchcock et les frères Prévert, jal
" Il serait malséant, et épuisant, de dévoiler les péripéties qui, de mystères en calembredaines, entre Hitchcock et les frères Prévert, jalonnent leur étrange odyssée. Comme toujours chez Mocky, les chemins de traverse abondent, qui mènent dans la réserve d’un musée ou chez un marchand de farces et attrapes, entraînent aux basques de Lavanant, lancée dans un vertigineux numéro-gag. Mais, comme jamais chez Mocky, le pamphlet épouse l’aventure, la noirceur ricanante se teinte de tendresse. Et c'est du plaisir à tous les virages ! Merci, monsieur l'agent."
Jean-Michel Frodon, 24/08/1987" Il y a chez Mocky un bonheur de filmer qui emporte la conviction. Les voyages organisés, l'Alsace et la nymphomanie sont égratignés aussi
" Il y a chez Mocky un bonheur de filmer qui emporte la conviction. Les voyages organisés, l'Alsace et la nymphomanie sont égratignés aussi gentiment que Lourdes l'était au bazooka dans le film précédent ? Tant pis. Il reste Catherine Deneuve, plus jeune que jamais de jouer à contre-emploi, sans maquillage poussé;, une employée portant lunettes. Il reste un Bohringer vieilli dans le goût de Mastroianni avec sa fine moustache et ses cheveux rejetés en arrière.Il reste aussi que Mocky, bientôt trente ans de carrière et autant de films, est un des francs-tireurs qui enrichissent le cinéma français de leur diversité ? Ce n'est pas rien."
Jean Roy, 19/08/1987" D’entrée, Agent trouble prend l’allure d'un conte fantastique, d’une de ces histoires à la Jean Ray, dont on sait que Jean-Pierre Mocky
" D’entrée, Agent trouble prend l’allure d'un conte fantastique, d’une de ces histoires à la Jean Ray, dont on sait que Jean-Pierre Mocky les adore. Les images, signées William Lubtchansky, sont superbes, la musique de Gabriel Yared accentue l'impression d’étrangeté qui se dégage de ces premières minutes. Une évidence s’impose également : Agent trouble est un Mocky soigné, parfaitement mis en place, impeccablement filmé. Et que l’intrigue dérape vers l’absurde, que les personnages deviennent de plus en plus dingues et de plus en plus nombreux, ne changera rien : l’enfant que Mocky affirme être resté a, cette fois-ci, décidé de ne pas abîmer le beau jouet qui lui a été donné.
Il ne se prive pourtant pas de le malmener, amenant son scénario à plusieurs reprises au point de rupture, se désintéressant pendant de longues séquences d’une intrigue dont il montre très bien qu’elle n’est qu’un prétexte. En ce sens, et c’est là le principal reproche que l’on peut peut-être lui faire, Mocky a sans doute tort de vouloir "vendre" Agent trouble comme un film d'espionnage et d’appeler Hitchcock à la rescousse pour définir ses intentions.
Il semble en effet bien évident que l'histoire elle-même ne l’intéresse que médiocrement (il se débarrasse en trois plans et deux phrases de la solution de tous les mystères), ou du moins qu’elle ne l’intéresse que dans la mesure où elle lui offre de faire exister des personnages nombreux, d'origine et de nature fort différentes, et dont l'absurdité renvoie en fait au caractère très fabriqué de l'intrigue elle-même.
Ces personnages, Mocky leur donne vie avec sa liberté habituelle, avec cette manière inimitable qui est la sienne de faire surgir l'insolite et le délire dans le contexte en apparence le plus rationnel et le plus sobre.
A ce jeu-là, les comédiens s’amusent comme des fous. Bohringer impose en puissance un personnage d’antiquaire-agent secret qui se charge peu à peu d’émotion et dont on comprend, à un geste un peu maladroit, à un regard trop appuyé, qu’il n’est pas si noir qu'il voudrait le faire croire. La scène du coup de fil à Delphine (Sophie Moyse), l’infirme qui lui sert plus ou moins de compagne et qui mendie toujours trois minutes d’attention, est ainsi, par la façon qu'a Bohringer de jouer de sa voix, un vrai moment d’émotion, d’autant plus fort que rien dans le "passé” des personnages ne permettait de le deviner. Et puis, il y a les autres, même si Tom Novembre ne paraît pas toujours très à l'aise. Il y a ces gueules invraisemblables que Mocky sait toujours utiliser et qui font davantage encore basculer le film. Et, comme si cela ne suffisait pas, Mocky s’amuse en plus à leur faire porter des masques, dans une scène où le grotesque et la mort s’associent et se confondent.
Il faut voir aussi (et entendre) le délire de Sylvie Joly et le numéro époustouflant de Dominique Lavanant, qui servent là des dialogues écrits sur mesure, des dialogues qui témoignent d’une assez incroyable liberté de ton (voir également la scène " marabout-bout de ficelle ” où Bohringer exécute le dernier témoin, ou encore celles du musée).
Enfin, il y a Deneuve. Transformée physiquement (l'a-t-on assez dit ?), mais qui fait surtout se rappeler qu’elle excelle plus que toute autre dans le registre de la comédie, justement parce qu’elle sait ne pas hausser le ton quand la situation paraît l'exiger et parler fort quand rien ne semble l’y obliger. En parfait accord avec l’esprit de son metteur en scène, elle prend sans cesse le spectateur à contre-pied. Deneuve-Mocky, l’association avait de quoi surprendre, mais le résultat est plus étonnant encore qu’il était possible de l’imaginer, car jamais Deneuve ne paraît déplacée dans l’univers de Mocky, même si la nature de son personnage lui impose de se situer un peu à part.
Ensemble, Deneuve, Mocky, Bohringer et les autres vous proposent un voyage en autocar. Mais c’est en bateau qu’il vous emmènent. Et ils risquent fort de vous faire chavirer. "
" Un Mocky pas bâclé, ça existe donc ? Ben oui, la preuve ! Certes, le scénario d'Agent trouble déraille sur la toute fin et le rythme de l
" Un Mocky pas bâclé, ça existe donc ? Ben oui, la preuve ! Certes, le scénario d'Agent trouble déraille sur la toute fin et le rythme de l'enquête s'essouffle un peu par moments. N'importe ! On marche dès le premier plan, si bizarre : un autocar endormi dans la neige avec cinquante cadavres à bord. Qui sont ces gens ? Pourquoi sont-ils morts ? Et pourquoi les autorités tiennent-elles à étouffer l'affaire ? Le seul témoin de " l'accident " est un farfelu tendre comme Mocky les aime. Victorien qui, sans scrupule, a " fait les poches " de ces étranges macchabées, espère bien tirer profit de sa découverte. Il confie son butin et ses espoirs à sa tante, Amanda Weber, qui mène une vie sans histoire dans un musée triste. Lorsque son neveu chéri disparaît, Amanda décide de découvrir la vérité.
La photo de William Lubtchansky est belle et la musique, superbe, de Gabriel Yared fait de cet Agent trouble une sorte d'opéra bouffe caustique et inquiétant. On y retrouve, bien sur, mais assourdie et comme canalisée, la hargne de Mocky contre l'ordre établi, la bêtise et la vulgarité. Mais le vitriol est adouci, cette fois, par la mélancolie intense qui habite tous les personnages (notamment la boiteuse amoureuse qu'interprète Sophie Moyse).
Les acteurs, d'ailleurs, sont tous excellents. Mocky les aime et visiblement, ils aiment Mocky. Il suffit à Tom Novembre de prononcer " Tantine " avec un léger accent traînant pour tous nous mettre dans sa poche ! On retrouve Helena Manson avec émotion. Ces deux-là devraient en toute logique retenir l'attention des Césars.
Et puis, il y a Catherine Deneuve, bien sur. Dans un rôle inhabituel. " Un personnage voilé, explique-t-elle. Une fille solitaire mais pas triste, qui est passée à côté de la vie par peur ou par entêtement. " Avec son débit rapide, son jeu volontairement neutre, à mi-chemin entre la comédie américaine et le film noir sophistiqué, elle est formidable. "
" (...) Cela dit, il faut être beau joueur et savoir ne pas bouder les plaisirs sains que nous offre le cinéma de Mocky, qu'il soit ébouriff
" (...) Cela dit, il faut être beau joueur et savoir ne pas bouder les plaisirs sains que nous offre le cinéma de Mocky, qu'il soit ébouriffé ou bien coiffé. Avouons qu’il n’y a rien de désagréable à s’installer tout à son aise dans l’atmosphère de polar genre Agatha Christie où se déroulent les péripéties d'Agent trouble.
Après un début dont tout le monde s’accordera à reconnaître, je pense, qu’il est pas mal époustouflant, on se cale confortablement dans son fauteuil en espérant deux choses, que l’auteur nous fasse voir du pays et des gens.
Du pays, c'est-à-dire des lieux étrangement ou drôlement habités, des " atmosphères " et des gens, à savoir le personnel spécialisé du polar avec un petit quelque chose en plus qui ferait qu'on lui trouverait un air de vérité.
De la place des Vosges aux chalets pyrénéens, les lieux ne manquent pas dans Agent trouble, qui nous donnent envie de nous attarder. Et du haut fonctionnaire inquiétant incarné par Pierre Arditi à la touriste dragueuse dont Dominique Lavanant assume avec bravoure les ardeurs obstinées, les gens dont on aimerait se faire des potes sont légion.
A commencer par Deneuve, qui n’hésite pas à se transformer en une-sorte de mère Catherine mâtinée de Miss Marple pour jouer la tante de son incorrigible neveu, par le neveu suffisamment fripon sous les traits duquel se cache le surprenant Tom Novembre et par l’agent trouble du titre qui donne à Bohringer l'occasion d’une nouvelle composition du style Péril en la demeure où les mécanismes de la fascination-répulsion fonctionnent à merveille.
Une fois qu’on s’est fait le complice de toutes ces personnes honorables (y compris d’Helena Manson, l’infirmière du Corbeau qu’on retrouve là en très sévère conservatrice de musée), on aurait mauvaise grâce à leur signifier qu’elles se sont dérangées pour paraître dans un film qui ne nous dit rien.
Agent trouble termine peut-être sa mission à la diable, mais il suffit d’oublier son dernier quart d’heure et le reste ne laissera que de bons souvenirs. "
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